Liste des groupes Heavy Rock Coverdale Page Coverdale Page

Après le succès du triptyque Slide it In (1984), 1987, et Slip of the Tongue (1989), David Coverdale, le chanteur du groupe Whitesnake en 1992, commence à se lasser de tout ce business qui tourne autour de l'industrie du disque et se met en quête de nouvelles sensations, voire de quelque chose de plus authentique et donc moins édulcoré que ce que nous proposaient les deux derniers albums du Serpent Blanc.

Le hasard faisant toujours bien les choses, cette même année Jimmy Page (le guitariste historique du mythique Led Zeppelin) est justement à la recherche d'un nouveau chanteur pour enregistrer son prochain album. C'est sous les recommandations de John Kalodner (l'un des patrons du label Geffen Record) que Page contacte David Coverdale, qui en tant que grand fan de Led Zeppelin accepte naturellement l'offre du guitariste.

La question que tout le monde se posera à l'époque sera : qu'est-ce qu'un tel projet réunissant deux monstres sacrés du Hard Rock passionnés de Rock et de Blues donnerait sur disque ?
Tout simplement un album classieux constitué d'excellents morceaux de Hard Rock teintés de Blues, influencé par Led Zeppelin et Whitesnake.

Pour mener à bien leur projet, nos deux compères se mettront en quête de réunir une équipe de fines gâchettes de la sphère Rock et Hard Rock.
C'est donc naturellement que nous retrouvons autour de David Coverdale (chant, guitare acoustique) et Jimmy Page (guitare, ducimer, harmonica électrique), le bûcheron Denis Carmassi (ex-Montrose, Sammy Hagar, Gamma et Heart) à la batterie et aux percussions, Ricky Philips (Styx, ex-The babys, ex- Bad English), Jorge Casas, à la basse, ainsi que Lester Mendez aux claviers et percussions. Quant à la production, elle sera réalisée par le duo Coverdale/Page, supervisé par le producteur canadien Mike Fraser (AC/DC, Aerosmith, The Cult, Poison, etc.). Une production sans failles, qui mettra en évidence le chant et les guitares, ainsi qu'un jeu de batterie au son puissant digne d'un John Bonham.

L'album débute avec le remuant "Shake My Tree" au riffing facilement identifiable qui me rappelle beaucoup celui de "Nobody's Fault But Mine" du dirigeable, ajoutés à cela une énorme rythmique ainsi qu'un chant haut perché, des cris félins et aguicheurs à la Robert Plant, et nous avons là l'un des meilleurs morceaux enregistrés par Jimmy Page depuis la dissolution de Led Zeppelin.
Des morceaux estampillés Led Zeppelin, le groupe nous en gratifiera de plusieurs, à commencer par le rampant, "Over Now" à la rythmique pachydermique soutenue de guitares (cithares) et d'un riff similaire à celui du Kashmir du dirigeable, le direct "Pride And Joy" avec son ambiance folk et ses guitares (douze cordes), semi-électriques, agrémenté d'un magnifique solo d'harmonica, sans oublier le mid-tempo "Easy Does it" débutant par de délicates notes de guitares acoustiques poursuivi par un riffing incisif, le tout galvanisé par une rythmique dynamique et groovy.

Hormis ses influences Led Zeppelin, assumées et évidentes, l'opus présentera d'autres morceaux d'excellente facture d'inspiration plus Heavy Rock, tels que le rapide "Feeling Hot " constitué d'une batterie à la frappe puissante, accentué par un riff de guitare très soutenu, ou bien le chaloupé "Waiting On You" qui par sa structure rythmique et son chant sensuel n'aurait pas dépareillé sur l'album Slide It In de Whitesnake.
Le dessus du panier sera atteint avec le très évocateur "Absolution Blues" une longue pièce aux références blues, qui mettra à l'honneur d'énormes guitares dont un riff Zeppelinien (cette intro mes amis), le tout divinement soutenu par le chant à la fois puissant et soul de David Coverdale, impérial sur ce morceau d'anthologie. L'autre pièce de choix sera sans nul doute "Take Me For A Little While" au chant émotionnel, paré de délicats arpèges de guitares acoustiques et finissant sur un magnifique solo lumineux du Maestro Jimmy Page.
En revanche "Take A Look At Yourself" et "Don't Leav Me this Way" malgré leurs grandes qualités, votre humble serviteur les rangera parmi les morceaux les moins mémorables et réussis de l'opus.

Beaucoup d'entre nous verront en cet album un ersatz de Led Zeppelin qui aurait copulé avec Whitesnake, voire une occasion pour David Coverdale et Jimmy Page de se faire un maximum de blé.
Quoi qu'il en soit et à défaut de proposer une musique innovante, cet unique éponyme est un excellent album, qui a pour mérite de combiner en 1992, ce que David Coverdale et Jimmy Page font de mieux et de rappeler que nous avons là affaire à 2 fortes personnalités, qui réunissent à merveille tout leur savoir faire au service du Hard Rock, mais aussi au Rock et à la musique en général.

Un album très réussi à écouter sans le moindre préjugé!