Le départ du chanteur et co-fondateur Christian Rivel nous avait laissé imaginer que tout serait bientôt fini pour
Narnia. Et bien nous voilà servis en cette belle rentrée 2009 de ce
Course of a Generation chargé de power metal, de power chord et de power Christ en-veux-tu-en-voilà. La musique a sensiblement évolué pour un rendu global plus énervé que d'habitude, dirait-on.
Voyons donc, en observant les photos, on y compte toujours quatre membres mais Christian Rivel a été remplacé par le chanteur d'origine brésilienne
Germán Pascual, qui après tout a une bien belle voix par ailleurs assez assimilable à celle de son prédécesseur mais plus grave et plus proche d'un style
Jorn Lande. Pour cet opus, les cordes semblent être accordées en Si.
L'album s'ouvre avec un des morceaux les plus sympathiques : Sail Around The World, équipé de riffs efficaces et accrocheurs, comme on dit, cette première piste nous donne un bon apperçu de ce que vaut l'album dans son ensemble. Au fil des morceaux, les riffs ont parfois et malgré tout pour défaut d'avoir comme un air de déjà-vu. CJ Grimmark offre un solo dont la virtuosité ne laisse rien regretter des albums précédents. Ca monte, ça redescend, c'est beau et ça va vite.
Les refrains sont toujours délectables même lorsque
Narnia s'essaie au Dragonforce dans le morceau
Curse Of A Generation en nous faisant un peu perdre les pédales de la pulsation pour les couplets. Ces morceaux dynamiques et frénétiquement rythmés n'abrutissent pas l'auditeur comme ont tendance à le faire d'autres groupes de power metal.
Certains morceaux servent conventionnellement de rupture dans cette suite de riffs armés. Les esprits nostalgiques peuvent préférer à Scared des morceaux comme Take Me
Home de lalbum
Enter the Gate (2006). Tant qu'à comparer
Course of a Generation avec le
Narnia dautrefois, on trouve le moyen d'être déçu si l'on s'attend à mieux que
Enter the Gate.
Les claviers ont perdu de leur importance dans cet album. Bien qu'il n'y ait officiellement jamais eu de claviériste autre que Grimmark (crédité comme guitariste et claviériste), la musique en était plus fréquemment et délicieusement ornementée sur
Enter the Gate. Ajouté à cela, on constate une tendance à peut être trop vouloir alourdir les morceaux, ce qui fait légèrement perdre à
Narnia de leur vigueur aux airs néo-classiques. Bien que les solos de guitare et certains breaks de batterie décoiffant soient toujours dignes d'applaudissements, on peut regretter que les sections instrumentales ne soient pas plus longues.
C'est à cette critique que répond le morceau
Armageddon et que sans prévenir, il déploie son riff (Ndlr: ré do si do) conçu pour dévaster la planète. (Comme dit plus haut, ce riff na rien d'innovateur - si vous cherchez où le retrouver, vous en entendrez un très similaire un demi-ton plus haut dans le couplet de Taking Back My Soul d'
Arch Enemy, exemple parmi dautres.) La section instrumentale du morceau fait décoller les musiciens vers du metal progressif accompli (en moins long) digne de
Dream Theater et en profite pour introduire un solo de guitare dont on voudrait seulement qu'il dure.
Pas plus d'un solo par morceau, c'est la règle, et toujours au même endroit habituel dans la structure du morceau. Une occasion encore de chercher à comprendre pourquoi la commercialisation de l'art a amené les esprits créatifs à limiter leur potentiel...
Admettons que les défauts associables à cet album peuvent s'expliquer par le récent changement de line-up et que
Narnia nous présente là trois quarts d'heure de plaisir.
Course of a Generation (ou le chemin d'une génération) donne dans le power metal de qualité agrémenté de paroles toujours aussi styperiennes où la prière et la louange de Dieu sont omniprésentes. Un album à côté duquel le dernier
Stratovarius na qu'à bien se tenir.
Passez une agréable écoute.
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