Fort d'un premier album remarquable (
Sounds from the Vortex - 2017) dans une veine qui revient sur le devant de la scène avec les retours discographiques récents (et gagnants sur leurs derniers formats dont on attend la suite avec impatience, prévue d'ici la fin de l'année 2020) du duo
Unanimated /
Necrophobic, le groupe allemand de black/death mélodique sort en ce début d'année 2020 son second disque,
Cosmic Terror. Dans une veine chère à feu
Dissection, l'album comporte 7 titres pour un peu plus de 41 minutes, durée idéale pour ce voyage à l'intérieur d'un genre fort prisé dans les 90's.
Si The
Spirit ne révolutionne guère le genre, à l'image des débuts de
Sacramentum, les premières secondes de "
Serpent As Time Reveals", hyper connotées et forcément tournoyantes plongeront immédiatement l'auditeur dans le cercle vertueux représenté sur la pochette. Car si visuellement, on est loin des représentations bleutées de Necrolord, musicalement la comparaison aura du mal à ne pas venir à l'esprit (sans jeu de mot) tout au long de compositions abouties et riches de l'ensemble des caractéristiques typiques du style. Mais, et c'est là que The
Spirit marque les esprits (!), c'est dans la qualité d'écriture, dense, captivante, et jamais à court d'idées. Le genre ne souffre pas la moyenne basse, tant tout a été écrit en quelques albums référentiels mais ici chaque titre prend sa dimension propre, contribuant à l'intérêt d'un album remarquable.
Sans doute encore mieux écrit que l'album de 2017, et bénéficiant d'une mise en son puissante (avec une batterie bien présente et au son naturel - merci V. Santura),
Cosmic Terror use des trémoli virevoltants, des boucles rythmiques allongées (le terrible et entêtant "
Pillars of Doom" en écoute ci-dessous, "The Wide
Emptiness"), mais aussi des breaks amenés avec classe, presque naturellement au cœur de chaque composition. A ce titre, les textes déclamés et scandés avec conviction par M.T. (ah, ces acronymes/pseudos) ne prennent pas le pas sur l'instrumentation de M.S. (basse) et A.T. (batterie), mais contribuent à la lisibilité des morceaux sans jamais les plomber inutilement. Truffés de passages plus atmosphériques ("
Repugnant Human Scum", de toute beauté autour des 3'30", par exemple) l'album est toujours relancé par une idée prenante, rai de lumière bienvenu et au tempo soutenu la plupart du temps.
Si on pense parfois, au gré d'une thématique voulue futuriste/spatiale, à l'album des suédois d'
Armageddon Crossing the Rubicon (1997), dans ses parties les plus accrocheuses, mais aussi à un
Vektor qui aurait abandonné ses contours thrash mais pas ses idées, par son obsession de changer de plans à toute vitesse, un titre comme "The
Path of
Solitude", pavé un poil trop étiré de plus de sept minutes, plus épique, pose un peu plus les choses avec son tempo mesuré, du moins en son début. L'aspect bouillonnant reprend vite le dessus toutefois, et l'instrumental final qui donne son nom à l'album, mémorable, se suffit à lui-même, concluant de belle manière un album suffisamment varié dans son équilibre entre accalmies et moments poignants, entre furies rythmiques et instants de beauté instrumentale, vraie réincarnation d'un style revigoré ici avec classe.
Je ne serais pas aussi dithyrambique que toi, trouvant, à l'instar de groupes comme Thulcandra par exemple, que ça lorgne trop du côté de Dissection, à tel point qu'à l'écoute de deux ou trois morceaux, j'ai trop envie d'écouter l'original plutôt qu'une copie, aussi bien faite soit elle. J'essaierai toutefois de lui redonner une chance à cet album, mais c'est du tellement entendu 1000 fois, surtout pour un fan de la vieille scène black mélo suédoise, que l'ennui pointe rapidement le bout de son nez. Merci pour le papier Jérôme.
Par moment, j'ai l'impression d'entendre du Death album symbolic..
Dissection perso je connais peu, je viens de réécouter les 2 albums 90s on sent l'influence ils ne le cachent pas eux même.. mais franchement niveau qualité de son c'est du high level !! Et + 20 ans après retrouver quelque chose que tu connais mais tellement bien fait !! j'ai accroché de suite !!
Grand fan de de Dissection devant l'Eternel (d'en bas), c'est bien la première fois que j'écoute un Dissection-like qui ne me laisse pas de marbre. Le 1er Thulcandra m'avait bien enthousiasmé au début, mais la voix avait fini par me gonfler et les "clins d'oeil" aux riffings de feu Nödveidt était trop appuyés (limite plagiat). Bien d'autres groupes mentionnés "pour fans de Dissection" ne m'avaient pas emballés. Et là, débarque The Spirit. On sent clairement quel est leur groupe préféré, mais c'est bien la première fois que je trouve que ces albums auraient presque pu être composé par Jon Nödveidt lui-même. Sur certains titres, notamment de Sounds from the Vortex, on dirait carrément la voix de Jon. Une de mes révélations en black-death mélo depuis Reinkaos. J'attends leur prochain album avec impatience et grandes attentes (tout comme le prochain Sacramentum). Pour les indécis, rien que le titre "Pillars of Doom" vaut le détour : ça aurait pu être Dissection, mais ça ne l'est pas ; en gros, The Spirit, c'est Dissection nouvelle formule, sans être Dissection ; je sais, c'est étrange à dire, mais ils sont tellement fan de ce groupe qu'ils ont compris leur manière de composer ; ce sont des titres où on se dit : je sais que ce n'est pas Dissection, mais merde, ils auraient pu sortir ces titres ; pour moi un mega pouce vers le haut
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