Les Espagnols de
Retribution sont de retour un an après leur premier EP pour la sortie de leur nouveau méfait, « Corpus Antichristi ». Ils semblent avoir fait belle impression puisqu’ils ont enfin trouvé un label susceptible de les aider à assurer leur promotion, à savoir
Pitch Black Records. Rappelons que les sept membres officient dans un opera black metal dans lequel les jeux orchestraux et les alternances de vocaux ont leur importance. Un style qui peut en rebuter quelques uns.
Onze titres nous sont proposés dans cet opus. Parmi eux, les quatre chansons du « Prologue », autant dire qu’il y a du recyclage dans l’air, surtout que rien n’a été modifié pour autant. Heureusement, ils s’intègrent bien à l’ensemble et
Retribution semble avoir veillé au grain au concept et à l’homogénéité, ce qui n’est pas un mal. Après l’introduction maléfique, débarque « Opus Serpentis », un morceau misant en particulier sur les mélodies des parties symphoniques et les joutes verbales. On retrouve aussi ce qui faisait les faiblesses du premier EP, à savoir le manque de puissance de la production et la mise en retrait des guitares. C’est très bien fichu mais on aurait aimé plus de peps dans les parties metal.
Retribution varie les ambiances, toujours grâce à la qualité de ses orchestrations. Les morceaux embarquent l’auditeur dans plusieurs horizons, avec en filigrane une influence
Dimmu Borgir évidente comme le fameux «
Corpus Antichristi Y3K », vulgaire repompage de «
Gateways ». Les compos de Dany Elfman semblent avoir traumatisé le groupe qui, tout comme lui, s’essaie à la mise en valeur d’atmosphères sombres et mystérieuses comme sur « Uinseanns
Lullaby ». L’alternance voix black et chant lyrique féminin est légion puisqu’il apparaît sur la majeure partie des titres, d’où ce côté « opera » qu’aime se revendiquer
Retribution. Sans oublier les pistes typées « oriental » dans les gammes, avec ce côté impérial et chaleureux, croisement entre un « Prince of Persia » et un « Lawrence d’Arabie » comme sur « The Promised
Land » et « The
Ark of
Annihilation ». Sur ce dernier, les guitares ont plus de présence, ainsi que sur «
Retribution », chose assez rare pour être soulignée.
Les Espagnols s’en sortent plutôt bien avec ce « Corpus Antichristi » très aguicheur et symphonique. Les parties black metal auraient pu être mieux mises en valeur toutefois, puisque les riffs se retrouvent écrasés par cette masse orchestrale.
Seul le chant black semble tirer son épingle du jeu. La production très synthétique n’arrange pas les choses. On s’attend donc à plus de prises de risque pour le prochain opus, même si avec cet opus, mélanger
Dimmu Borgir,
Rhapsody et Dany Elfman, c’est déjà pas mal…
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