Moscou est un vrai nid en matière de metal, la scène russe se situant principalement au cœur de cette capitale et il n'est donc plus étonnant de voir que les groupes y sont originaires. C'est aussi le cas de
Fatal Band, fondé en 2004, qui a tout de même produit son premier album «
Cornered » en 2007-2008 avant de se faire signer par MSR Productions pour une sortie en 2010. C'est assez long, certes, mais les moskovites auront eu tout le temps nécessaire pour assurer leurs arrières.
Fatal Band effectue dans un death metal parfois brutal, proche des
Benighted et consorts, et souvent technique, lié à certains aspects mathématiques et carrés que l'on retrouve le long des sept morceaux. Le groupe se trouve plutôt le cul entre deux chaises, entre un death metal plus classique voire thrashy et un death metal dit moderne et dans l'air du temps, ce qui peut désarçonner lorsqu'on passe d'un type de passage à un autre.
Cependant,
Fatal Band le fait plutôt bien, malgré des riffs polyrythmiques redondants et arrive à se payer le luxe d'avoir des guests, à savoir
Douglas Verhoeven d'
In-Quest à la guitare sur « It's All Over » et «
Million Names,
Thousand Eyes » (sa patte étant reconnaissable dans la mesure où il nous offre des riffs atmosphériques et harmonieux) ou encore Andrey Ischenko de
Crystal Abyss et de
Scrambled Defuncts à la batterie pour un enregistrement dans les studios Dai Records.
«
Cornered » est un opus centré sur le mauvais côté de l'être humain dans un monde auto-détruit et moralement décadent. Ce concept se ressent non seulement sur la pochette, avec ce visage qui se déchire, mais aussi sur le premier titre « It's All Over » qui dès l'introduction au piano, nous annonce le tout grâce à une narration pessimiste sur les fragilités du corps humain, avant de nous asséner de riffs destructeurs, d'un martèlement continu et d'un growl puissant. Le tout sera vite accompagné de riffs techniques et polyrythmiques à l'image du djent actuel, dénaturant quelque peu le death metal de
Fatal Band tout en le rendant varié malgré tout.
Si «
Dead Civilization » nous offre de bonnes et folles lignes de basse, des chants parfois porcins, « The Antisymbol » mise plus sur le fracassement continu de la batterie, irritant à la longue. La reprise de
Six Feet Under «
Torture Killer » n'apporte rien de plus si ce n'est la profondeur du growl, qui détonne du reste de l'opus (la voix n'aura jamais eu une intonation pareille).
Ce n'est qu'en fin d'opus que le climat devient différent avec un « Reframe » flirtant avec l'indus dès son introduction sombre, étrange et électronique, ce qui se poursuit sur un outro du même acabit, sans doute le reflet de la déchéance humaine. Entre ces deux parties, c'est un death metal parfois brutal qui est de la partie avec des riffs tranchants, toutefois l'incision n'est pas si profonde que ça.
L'album est court (moins de vingt minutes) et reste efficace dans son approche même si le mélange death/math est parfois mal établi et quelque peu déstabilisant. Les titres restent toutefois cohérents, imposant la personnalité d'un groupe qui devra travailler certains aspects pratiques, par exemple la batterie ou la voix parfois criée type -core.
Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire