One-Man Band de Craig "
Reaper" Horval le temps d'une démo,
Crucified Mortals prend rapidement la forme d'un trio avec l'arrivée de Zack
Rose à la seconde guitare (un autre futur massacreur de nonnes) et de
Sebastian Dzialuk à la batterie. S'adjoignant les services du Polonais Marcin "Novy" Nowak à la basse (
Devilyn,
Vader) et du Magnetic
North Studio pour l'enregistrement, le mix et le mastering, la formation de Cleveland aboutit en 2004 à la sortie de cet EP,
Converted by Decapitation, lacérant l'auditeur pendant 25 minutes assez intenses...
Son titre évocateur et son artwork plutôt classe de Jowita Kamińska (qui signera aussi ceux de Tempo of the Damned, Let me be Your
Tank et
Blood of the
Witches) ne laissent en effet pas le temps de supputer : la musique jouée ici est agressive et sanglante. Avec une démarche proche de celle des premiers albums de
Ritual Carnage, la bande de
Reaper pioche au sein de la frange la plus brutale du thrash des années 80. On pense assez vite aux Allemands de
Destruction et
Kreator ainsi qu'à
Slayer,
Sadus et
Dark Angel côté américain, mais c'est sans compter sur cette violence primaire suintante et cette insatiable soif de sang renvoyant aussi aux Obsessed by Cruelty et
Torment in
Fire de Sodom et
Sacrifice.
Passée l'intro classique mais efficace,
The Reaper's Blade taille dans le lard sans préavis, sonnant la charge à grands coups de riffs vicieux et de rythmiques thrash pures et dures. Ce bloc compact de violence débridée, flirtant aussi volontiers avec le vieux death (
Sentenced to Extermination), s'appuie sur une production rugueuse et un chant rauque, scandé et vindicatif de
Reaper, particulièrement proche des faits d'armes de ses contemporains Montgomery (
Ritual Carnage) et Aumann (
Final Breath).
L'ensemble sonne assez académique. Le riffing, de même que les soli, n'est en effet pas des plus inventifs ; le jeu de batterie est, lui, réduit à sa plus simple expression, à savoir coller une grosse dérouillée ; la composition ne prend pas non plus vraiment de risques. Mais ce n'est certainement pas à travers le prisme de l'originalité que la bande cherche à capter ou retenir l'attention de l'auditeur, mais bien en l'emprisonnant dans un tourbillon de sauvagerie. De plus, la précision technique ainsi que le soin porté aux arrangements sont au rendez-vous. Le couple rythmique est robuste, avec notamment une basse qui se taille la part du lion, s'autorisant au passage un solo discret mais intelligemment placé sur le break fracassant du titre éponyme ou encore des slaps aigus bien amenés sur l'entame de l'instrumental Soul Afire, conjointement aux coups de caisse claire.
Finissant sur un Usurpation aux airs d'explosion de C4,
Converted by Decapitation remplit son objectif avec brio, développant une musique brutale et explosive qui doit immanquablement provoquer pits et headbangs endiablés en concert. Sa courte durée associée à la grande lisibilité de ses morceaux le rendent facilement assimilable tout en lui évitant d'être lassant.
Pas indispensable il est vrai - tout comme un
Ritual Carnage d'ailleurs - mais recommandé plus que chaudement aux boulimiques de thrash qui tabasse!
Très bien résumé, un bon album, pas nécessairement indispensable. L'artwork me fait penser à celui de Deathrow "Riders of doom" (en version revisitée)
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