Qu'il est bon de retourner en Norvège, dans le berceau du black symphonique, et de découvrir de nouvelles formations. On attend toujours beaucoup de ce pays pionnier et dès que des groupes posent leurs premières pierres, toute l'attention est portée sur eux : ressembleront-ils aux combos du coin ou au contraire, arriveront-ils à se forger une réelle identité ? Pour Krake, formé en 2007 par deux frères, la réponse n'est pas si évidente.
De prime abord, Krake opte pour un patronyme en norvégien, comme l'ont fait les désormais célèbres
Dimmu Borgir. Choisissant le corbeau, ils instaurent donc une aura sombre et morbide, pas si loin de leur thématique principale, centrée sur la mort et la noirceur de la vie. De plus, les influences semblent tourner autour du black norvégien en général, si bien qu'on peut ressentir du
Dimmu Borgir ou du
Old Man's Child mais aussi du
Bathory pour ce qui est de la Suède. Enfin, le groupe use beaucoup des claviers et de touches très symphoniques.
On s'aperçoit rapidement de ces trois points sur la première moitié de l'opus. Krake offre un black symphoniques loin de ce qui se faisait dans les années 90 mais proche des standards d'aujourd'hui. On retrouve le grandiloquent de DB à la manière d' « In Sorte
Diaboli » sur le très bon «
And a Colder
Breed » ou « Hearts
Blood », des éléments death dans les riffs et les vocaux, très tendances actuellement, ainsi que des touches plus sombres sur certains passages. De ce côté là, le black/death symphonique de Krake n'est pas très original. Certes, les arrangements orchestraux sont de bonnes factures mais restent sans doute trop attendus. Les rythmiques manquent de punch, la voix n'est pas très puissante, et la batterie se retrouve étouffée par les claviers imposants. A ce titre, si l'album devait se contenter de ces morceaux, il passerait vite aux oubliettes.
Toutefois, il ne faut pas s'arrêter là car l'autre moitié de l'album s'avère beaucoup plus intéressante. Là où les débuts ne ressemblaient qu'à du black/death bien symphonique, accessible et simple d'accès, la suite se veut plus tournée vers les atmosphères, le prog et l'épique. «
Beneath Black Waters » par exemple propose quelque chose d'assez maritime, avec ces samples de mer et son accordéon. La batterie arrive à mieux tirer son épingle du jeu grâce à des guitares plutôt lancinantes et à un fond très envoûtant. Mais là où on reste scotchés, c'est avec « Victorious, I », qui arrive à distiller une ambiance toute particulière. Krake arrive à créer un morceau épique et atmosphérique, là où le symphonique est véritablement relégué au second plan. La longueur confère un côté prog, qui se fait ressentir grâce aux nombreuses variations. Le refrain, si on peut l'appeler ainsi, rappelle le black épique à la
Bathory, ainsi que la magnifique conclusion, tel un hymne.
Le reste de cette deuxième moitié possède son lot de moments forts avec des mélodies enveloppantes et des parties plus bourrines qui frappent là où ça fait mal, comme sur « The Gatekeeper », où l'auditeur se retrouve sur un champ de bataille. A contrario, « Snowfall » est l'instrumental qui embarque en plein hiver, avec ces touches cristallines tandis que « I Ly av Lyset » propose quelque chose de long et d'entraînant, avec ces arrangements black et orchestraux de très bonne qualité.
Pour un premier jet, on peut dire que Krake ne s'en sort pas si mal, arrivant à intégrer toute sorte d'émotions et faisant sa musique à la maison grâce au mixage du guitariste et claviériste Dreugh dans le Gainland Studios, mixage encore maladroit surtout au niveau de la batterie. Le mastering a toutefois été confié à Jens Bogren (
Opeth,
Katatonia,
Soilwork) aux Fascination Street Studios. Il faudra tout de même encore beaucoup de travail pour accomplir un album abouti et maîtrisé car ce « Conquering
Death » possède des points noirs qui peuvent encore être corrigés malgré de bons moments qui ne demandent qu'à être retenus.
J'ai eu faux.
C'est du Dimmu version "Abrahadabra" : guitares en retrait, claviers trop en avant, une personnalité mise au placard. Ça reste assez symatoche dans la mesure du possible, mais sans plus. Je n'ai pas retenu grand chose du disque si ce n'est les 2 premiers titres.
Un très bel album qui promettait le meilleur. Dommage qu'ils n'aient plus rien produit depuis...
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