Liste des groupes Power Metal Silent Knight Conquer & Command

En comparant ne serait-ce que l'illustration de ce Conquer and Command à celle de son immédiat prédécesseur, on sent tout de suite que quelque chose a changé. Il y a, en effet, un tel réalisme, un tel soin apporté aux détails et un tel esthétisme dans la planche du Croate Andrej "All Things Rotten" Bartulovic (à qui l'on doit également celle de ce Power Metal Supreme sorti en 2014) représentant un dragon, à contrario de l'esquisse sommaire, aux teintes étranges, que nous avait offerte ce Masterplan, que l'espoir nous submerge.

Un espoir entretenu davantage encore par le départ de Zoran Cunjack dont le poste est désormais occupé par Jesse Onur Oz. Sans véritablement vouloir manquer de respect aux talents de ce chanteur dorénavant parti, il était évident, à l'aune de son travail sur ce manifeste sorti en 2013 auquel il participa, qu'il n'était pas l'homme de la situation et que ses prestations, bien qu'honorables, étaient beaucoup trop limitées pour réellement nous séduire ou nous convaincre. Aussi son remplacement par un vocaliste à la voix plus classiquement aigu ne pourra être accueilli autrement que par un soudain regain d'intérêt à l'égard de ce collectif de Perth.

S'agissant de l'aspect plus strictement musical, Silent Knight, là en revanche, n'aura pas, ou peu, évolué nous proposant toujours encore un Heavy Power Metal souvent vif et preste. Tout juste aura-t-il abandonné presque totalement ces divers instants, breaks, ponts et autres méandres plus quiètes et travaillés dans lesquels, pourtant, ils s'illustraient autrefois. Et alors que je me posais la question de savoir s'il devait, ou non, persévérer dans cette voie, en étant à peu près sûr que son salut était là, force sera de constater que cette absence n'est pas vraiment gênante ici et que, donc, j'avais tort.

Autant de points positifs nous donnant un album bien meilleur et qui, sans nous enthousiasmer démesurément de par ses qualités, nous fait passer quelques bons moments. Si ce constat ressenti est d'une authenticité sur laquelle, juré craché, je m'engage pour ce qui de la première moitié de ce disque, il l'est davantage encore pour une seconde encore meilleure. Ce The Strike of the Sword nettement plus âpre, aux confins de ce Heavy Thrash, fut un temps, si cher aux Judas Priest et désormais défendu par les Death Dealer et les Cage, nous comble. Un titre pourvu, de surcroit, de voix très agressives, d'un break remarquable et de refrains mélodiques. Un exploit qu'il réitère sur The Raven Burns quant à lui plus Allemands (Helloween, Edguy...). Une tension qu'il ne relâche nullement en concluant avec deux titres, eux aussi, très réussis (One by One, Power Metal Supreme). De là a se demander si Stu McGill et ses petits camarades ne devraient pas poursuivre dans cette direction il y a un pas qu'un visionnaire aussi aveugle et égaré que moi (se reporter à la dernière phrase du paragraphe précédent si vous ne voyez pas de quoi je parle) ne franchira pas.

Si la reprise du Final Countdown d'Europe qui vient clore les débats est plutôt sympathique, on regrettera cependant, qu'une fois encore, les groupes s'adonnant à ce genre d'exercice ne fassent pas preuve d'un peu plus d'audace en choisissant, par exemple, des morceaux moins faciles et évidents. En ce sens on pourra d'ailleurs se poser la question de savoir si, par exemple, un Threated Bad Again n'aura pas été plus indiqué dans ce final plus rugueux?

Silent Knight a donc fait les efforts qu'il fallait pour donner à son travail davantage de qualités et de tenue. Le résultat est sans commune mesure avec ce piètre Masterplan. Bien évidemment ce Conquer and Command ne sera pas de nature à rebattre les cartes mais il aura néanmoins quelques atouts susceptible, qui sait, de lui faire gagner quelques parties disputées.