Conflagrate the Celestial Refugium

Liste des groupes Death Metal Cambion (OTH) Conflagrate the Celestial Refugium
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16/20
Nom du groupe Cambion (OTH)
Nom de l'album Conflagrate the Celestial Refugium
Type Album
Date de parution 26 Mars 2021
Style MusicalDeath Metal
Membres possèdant cet album27

Tracklist

1.
 Conflagrate the Celestial Refugium
 03:01
2.
 Vae Victis
 05:17
3.
 Cambion
 03:44
4.
 Cities of Brass
 03:40
5.
 Eiton Euclarion
 04:49
6.
 Impact Steel
 04:06
7.
 Fatalitism
 03:51
8.
 Obscuratio
 09:43

Durée totale : 38:11

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Cambion (OTH)


Chronique @ Miskatonic

20 Avril 2021

Felix esse mori

Après une première démo dévastatrice sortie en 2015 et ayant eu les honneurs d’une sortie CD chez Lavadome, Cambion aura mis le temps à accoucher d’un premier full length, la faute à la distance géographique qui sépare ses deux géniteurs. En effet, Cambion est un groupe qui se partage entre Allemagne et Etats-Unis, et tenter d’annihiler une nouvelle fois la galaxie peut se révéler un peu ardu quand ses membres ne peuvent ni écrire, ni répéter ou enregistrer dans la même pièce. D’autant qu’après la sortie numérique discrète du petit EP Scourge of Power en 2017, le bassiste a quitté l’entreprise de destruction ne laissant plus que Rich Osmond et Thorben Rathje seuls avec leur bourgeon malfaisant. Mais ces deux là se connaissant depuis Obscuratio, leur premier groupe en 96, il fallait plus qu’une pandémie planétaire pour les empêcher de salir de nouveau le cosmos.

Ce qui rassure de suite, c’est que Cambion n’entend pas amoindrir son propos, et même si la folle vélocité de la démo Unfold Chaos Supreme n’est peut-être pas égalée, l’intensité reste de mise et Conflagrate the Celestial Refugium apparaît comme un nouvel écrabouillage de tronche. En premier lieu, le groupe a su recruter un batteur humain de talent pour renforcer le côté organique de leur death metal et apporter davantage de dynamique et de technicité. Chason Westmoreland (ex-Hate Eternal) revêt les couleurs du groupe avec brio et se distingue par son jeu ébouriffant et diablement créatif. Là où la programmation de la démo alignait des motifs féroces à vitesse supraluminique, Chason décoiffe par son jeu varié et complexe. De plus, l’album propose une production plus puissante et énergique, avec une double grosse caisse davantage audible, même si l’on aurait apprécié une basse plus déliée dans le spectre sonore.

A partir de cette assise indestructible faite de blasts et de tapis de doubles, Thorben a pu tricoter ses riffs assassins et balancer ses milliers de leads. Car oui, Cambion est constitué de soli slayeriens chaotiques et débridés qui pullulent et peuplent chaque riff de guitare rythmique, les deux parties s’entremêlant sans jamais se phagocyter, et cet aspect thrash apporte bien un surcroît d’identité à un Cambion qui navigue cependant toujours sur les terres d’un mix Angelcorpse / Krisiun en mode cosmique. Le morceau titre qui ouvre l’album avec grand fracas sur une thématique anticléricale forte en donne un parfait exemple tout comme le remarquable "Cambion", à l’esprit thrash metal avéré, dont les paroles sont adaptées du poème éponyme de Clark Ashton Smith, auteur proche de Lovecraft. "Cities of Brass" illustre également ces déferlements de soli tandis que la rythmique est inspirée de la plus vieille mélodie transcriptée du monde (chant hourrite #6 – 1400 BC) évoquant un peu de par son riff central, son ambiance et sa thématique cosmogonique, le groupe Mithras.

Toutefois, Cambion se montre capable de ralentissements pour mieux dynamiter les passages blastés qui leur succèdent assurant ainsi un meilleur équilibre général grâce auquel la technicité des musiciens est davantage mise en avant, et c’est là que se situe la différence avec la démo Unfold Chaos Supreme, aussi invincible soit-elle. En témoigne Vae Victis, l’un des hits de la galette, doté d'un riff central en béton, porté par le chant malsain de Rich Osmond, et dans lequel les accélérations sont terriblement sanglantes. Et que dire de l’incroyable instrumental qui clôt l’album, long de presque dix minutes, à la construction allant crescendo jusqu’au final frénétique, et dont l’un des riffs de progression n’est d’ailleurs pas sans évoquer le Call of Ktulu des Mets (31:42).

En huit années d’existence, Cambion aura eu le temps de mûrir son projet, pour finalement sortir un premier album en tout point remarquable, dont l’intensité, la férocité et la vitesse, rappellent avec succès le death metal infernal de la fin des années 90 avec ces fers de lance qu’ont été Angelcorpse, Krisiun et Hate Eternal. Un album au visuel aussi atypique que fascinant, dont le titre affiche la promesse d’embraser les cieux pour laisser aux humains les joies d’affronter leurs démons.

11 Commentaires

24 J'aime

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LeMoustre - 21 Avril 2021:

Voilà, commandé avec le second Temple au label, directement, en plus c'est très abordable.

BEERGRINDER - 18 Janvier 2022:

J'ignorais que ce disque bénéficiait déjà d'une chronique sur SOM, je viens de rédiger la mienne croyant combler un manque, alors qu'elle n'est pas fondamentalement différente de celle-ci. Tant pis, je la poste tout de même en complément.

Miskatonic - 18 Janvier 2022:

T'as bien fait. Il faut harceler les gens avec ce disque car c'est clairement pour moi aussi la claque death metal de cette année.

ShubNiggurath - 26 Janvier 2022:

J'ai réécouté aujoud'hui même... hé ben c'est la claquasse dans la gueule ! C'est incisif et efficace, ça ne blaste pas pour blaster, l'album semble posséder d'une durée de vie bien conséquente en plus. Je vais quand même attendre une copie physique avant de m'abrutir l'occiput avec cette bestiole. J'ai eu le déclic avec la piste Eiton Euclarion, il y a quelque chose de martial, de guerrier là dedans, miam !

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Chronique @ BEERGRINDER

18 Janvier 2022

Conflagrate.Annihilate.Exterminate.

Si le choix a parfois été cornélien pour sélectionner mes dix albums Death Metal préférés de l’année 2021 et les mettre à la bonne place, il en est pourtant un dont la place au sommet de la chaine alimentaire ne souffre absolument aucune contestation, tant ce Cambion s’impose comme une évidence.

Groupe récent mais pas non plus débarqué d’hier, Cambion fut mis sur pieds par Richard Osmond et Thorben Tathje en 2013, dès leur première sortie Unfold Chaos Supreme (2015) ça empeste Angelcorpse à des kilomètres, et Jan de Lavadome Productions flaire le bon coup, rééditant la démo et proposant un deal au groupe dans la foulée. Il a fallu être patient, mais six ans après survient enfin le premier album : Conflagrate the Celestial Refugium (2021), qui, ôtons immédiatement tout suspens, dépasse toutes les attentes et écrase tout sur son passage.

Le choc est rude dès les premières dixièmes de secondes de la chanson titre qui nous propulsent instantanément sur The Inexorable, car on croirait entendre Laureano martyriser ses futs à la vitesse de la lumière et Helmkamp nous hurler sa haine aux oreilles… Une fois le choc initial passé et l’esprit remis, on s’aperçoit au fil du disque que même si l’influence principale est omniprésente et indubitable, le duo de compositeurs a plus d’un tour dans son sac, notamment une maitrise technique, une dextérité et une précision qui n’est pas sans rappeler Origin, en particulier une science du sweeping façon Paul Ryan, particulièrement audible sur le morceau éponyme Cambion.

La violence omniprésente alliée à une précision démoniaque est la marque de fabrique de Conflagrate..., servi par une production parfaite qui met en valeur chaque riff sans dénaturer l’esprit old-school, et cerise sur le gâteau : le batteur stratosphérique Chason Westmoreland (Hate Eternal, excusez du peu) crève l’écran et donne encore plus de corps à des compositions incroyables de puissance et d’homogénéité.
Cities of Brass et ses rythmes de batterie orientaux façon « Melechesh joue du brutal Death » montre aussi qu’on peut donner dans l’overdose de brutalité tout en intégrant des éléments originaux, et surtout qui ne dénaturent pas le style, tandis qu’Eiton Euclarion semble à mi chemin entre Antithesis d’Origin et Exterminate d’Angelcorpse : je ne vous raconte pas la bombe atomique…
Même l’épreuve de la longue instrumentale est passée avec succès, les presque dix minutes d’Obscuratio s’écoulant avec une fluidité déconcertante.

Ce disque synthétise donc la haine d’un Angelcorpse, la violence et le chaos d’un Chaos Inception, ainsi que la vélocité et l’habileté d’un Origin, dans un style pas si courant que ça (pas à la portée de tous il faut dire), le tout sans faiblir une seule seconde, ça ressemble fort à ce qu’on appelle un sans-faute. Bref, trop de superlatifs tuent les superlatifs, inutile de passer la brosse à reluire sur trente paragraphes, ce n’est pas le style de la maison, vous aurez compris la valeur de cet enregistrement.

Une année 2021 avec beaucoup de sorties (beaucoup trop), parfois très bonnes, souvent entre bonnes et moyennes (et aussi de nombreuses inutiles, chiffre hélas exponentiel d’année en année avec la démocratisation des moyens d’enregistrement), mais un seul monstre : ce Cambion que toute personne comprenant quelque chose au Death Metal doit posséder, ou bien mourir.

BG

1 Commentaire

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mechant - 22 Janvier 2022:

Angelcorpse voilà 1 référence qui eveille toute ma curiosité. 1 écoute rapide sur YT  m' a emballé.

Je vais ecouter ca attentivement afin de voir si achat en vu.

En tout cas belle chronique

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