Tu ne connais pas CYT ? C'est normal, jeune homme, pour la seule et unique raison qu'ils sont totalement transparents, même en France. En dehors de leur fan base, dont je fais partie, ils n'ont jamais vraiment sorti la tête de l'underground dans lequel ils sont pour l'instant continués à évoluer, faute de mieux.
Mais qu'on ne vienne pas me dire que la scène française ne vaut pas les scène d'Europe de l'Est ou des pays Nordiques en terme de Black
Metal. Notre scène se porte très bien, et a donné des groupes qui n'ont absolument rien à envier aux parrains du style (je pense notamment à Nehëmah,
Antaeus,
Arkhon Infaustus...). Et CYT peut se vanter de faire partie de cette tête de file, car leur style n'a, osons le dire, rien du Black
Metal; conventionnel.
Leurs compositions sont décousues au possible, déstructurées, comme un
Meshuggah, mais maquillé en panda. Rythmiques très saccadées, contre-temps en rafales, suivre les compositions de ce disque relève de la performance olympique. Premier point positif, leur musique est donc somme toute très élitiste : elle demande un effort de concentration réel pour pleinement apprécier ce premier disque. Nous ne sommes pas en présence d'un groupe qui demande simplement une oreille distraite. Non, CYT demande un temps d'adaptation. Dieu merci, la production a été très soignée : les guitares sonnent très bien, la batterie n'est as trop mise en avant, et la voix trouve sa juste place dans ce torrent démentiel.
CYT est élitiste. N'importe quel pélerin ne pourra pas apprécier leur musique, à mille lieues du Black
Metal conventionnel. Des titres comme "La Nef des Fous" cassent réellement les dents, ne serait-ce que par les incessants changements de rythme et la technicité du batteur qui, décidément, sait faire parler l'engin. Certains riffs sont franchement excellents ("Le sacrifice de l'Ego"), et je salue le courage de ces guitaristes, car il en faut pour suivre des rythmes aussi variables et changeants.
Oui, chronique élogieuse. Mais alors, pourquoi ce 16 ? Parce qu'à force de trop miser sur le bordel des compositions, on décroche assez rapidement l'écoute. Certains titres filent la migraine, véritablement, car assez difficiles à suivre pour celui qui essaie de comprendre quelque chose à ce qui lui arrive. "
Configuration of a Yearned Twilight" est un disque qu'on écoutera chanson par chanson, et non dans son intégralité (je défie quiconque de comprendre quelque chose à leur art de cette manière).
CYT signe la un premier essai complexe, et se place directement au panthéon des grands de notre scène nationale. Osez pénétrer dans leur monde à géométrie variable, et vous en ressortirez totalement autiste. Ha, ai-je précisé que leur variabilité n'avait d'égal que leur brutalité ? Vous voila fixés.
Un seul doliprane suffira, je crois ; )
Il faut que je me procure ceci, merci pour la chro!
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