Compass to Your Heart’s Desire

Liste des groupes Metal Symphonique Kate Nord Compass to Your Heart’s Desire
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13/20
Nom du groupe Kate Nord
Nom de l'album Compass to Your Heart’s Desire
Type Album
Date de parution 16 Décembre 2022
Style MusicalMetal Symphonique
Membres possèdant cet album1

Tracklist

1.
 Recitative to the Moon
Ecouter01:47
2.
 All Alone
Ecouter03:28
3.
 The North Wind and the Troll
Ecouter03:50
4.
 Embrace the Cold
Ecouter02:59
5.
 Wither and Rust
Ecouter05:04
6.
 Dream of Daylight
Ecouter05:37
7.
 Breathe in the Night
Ecouter03:43
8.
 Dance of the Fairies
Ecouter02:58
9.
 Aeternam Vale
Ecouter04:24

Durée totale : 33:50

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Kate Nord



Chronique @ ericb4

22 Janvier 2023

Un rite initiatique tout en délicatesse mais éminemment classique et un brin frileux...

Kate Nord est une auteure, compositrice et interprète finlandaise de formation classique qui, très jeune, eut pour projet d'harmoniser les univers folk et symphonique avec le heavy metal. Dans ce dessein, peu à peu l'araignée tisse sa toile... Installée depuis 2011 en Italie, elle devint, deux ans plus tard, la parolière de Noveria, groupe de power progressif romain reconnu à l'échelle internationale pour ses trois albums, « Risen » (2013), « Forsaken » (2016) et « Aequilibrium » (2019). Des armes qui ne laisseront pas la jeune artiste dans l'ombre bien longtemps...

Forte de ce foisonnant et éclectique background musical, la belle cherchera à unifier les tendances, mêlant alors riffs corrosifs, guitares tranchantes et double grosse caisse à un univers musical inspiré par les contes traditionnels scandinaves relatifs aux fées et aux lutins, ceux de John Bauer et de J. R.R. Tolkien en tête de liste. Dans cette perspective, une brève phase d'élaboration s'ensuivra, la belle accouchant de son introductif single, « Walking in the Air », dès 2017 ; titre originel de Howard Blake, réinterprété et popularisé par Nightwish à l'aune de son second album studio, « Oceanborn » (1998). Mais ce ne sera pas avant fin 2022 que Kate réalisera son tout premier album full length, « Compass to Your Heart’s Desire ». Ce faisant, les neuf titres de cette auto-production seraient-ils à même de porter la talentueuse artiste parmi les sérieux espoirs de ce concurrentiel espace metal ?

Pour ce faire, la soprano, claviériste et orchestratrice patentée s'est entourée de musiciens aguerris, à savoir : Francesco Mattei (Noveria, Ethernity) aux guitares ; Andrea Arcangeli (Noveria, DGM) à la basse ; Omar Campitelli (Portal Way, ex-Adimiron) à la batterie. De cette étroite collaboration émane un propos metal mélodico-symphonique folk et progressif à la fois atmosphérique, opératique et romanesque, inspiré par Nightwish, Xandria, Amberian Dawn et consorts. Avec la participation de Timo Tolkki (ex-Stratovarius, ex-Timo Tolkki's Avalon...), à la guitare, sur « Wither and Rust », excusez du peu !

Produit, mixé et mastérisé tout comme pour Ancient Bards, Noveria, Elvenking, et bien d'autres encore, par le guitariste de DGM, Simone Mularoni, au Domination Studio, l'album ne souffre que d'infimes sonorités résiduelles tout en jouissant d'une péréquation de l'espace sonore encore lignes de chant et instrumentation, ainsi que d'une belle profondeur de champ acoustique. Pour mettre les petits plats dans les grands, l'artwork d'inspiration fantastique de la pochete relève du trait affiné du fusain de Nicolas Spreutels, batteur attitré et fin graphiste d' Ethernity. Tous les voyants seraient donc au vert pour nous inviter à une croisière aussi agréable que sécurisée...


C'est dans une visée atmosphérique et sur un tempo mesuré que nos acolytes marquent leurs premiers points, non sans quelque pépite disséminée dans leur sillage. Dès l'entame, « Recitative to the Moon », un violoneux espace a-rythmique d'obédience opératique, la sirène donne le la, démontrant alors par ses frisonnantes montées en voix de tête l'étendue de son spectre vocal ; un exercice de style certes déjà couru mais témoignant d'arrangements de fort bonne facture. Mais il ne s'agit-là que d'un hors-d'oeuvre...

Dans cette mouvance, nos acolytes nous mèneront volontiers dans des espaces ouatés, non sans nous adresser leurs mots bleus les plus sensibles. On s'orientera alors, en premier lieu, vers « Embrace the Cold », une ballade romantique jusqu'au bout des ongles que n'aurait nullement reniée Xandria. Mise en habits de soie par les hypnotiques volutes de la maîtresse de cérémonie, qui ne sont pas sans rappeler celles d'une certaine Tarja, la tendre aubade comblera assurément les attentes de l'aficionado de moments intimistes. C'est également dans un bain orchestral aux doux remous que nous immerge « Dream of Daylight », opératique et poignante ballade incrémentée d'un fondant refrain doublé d'un fringant solo de guitare. Et la magie opère, une fois encore. Investie de délicates gammes au piano et soulignée par les notes haut perchées et parfaitement tenues par la diva, « Breathe in the Night » se pose, elle, telle une ''nightwishienne'' ballade aux airs d'un slow qui emballe ; un instant privilégié que l'on ne quittera que pour mieux y revenir, histoire de plonger à nouveau dans cet océan de félicité.

Lorsqu'il accélère un tantinet la cadence, le quartet finno-italien en vient à se transcender. Ce qu'atteste, d'une part, le ''nightwishien'' mid tempo « All Alone » ; révélant une mélodicité toute de fines nuances cousue sur laquelle se greffent les limpides inflexions d'une interprète bien habitée, le tubesque méfait poussera à une remise en selle en fin de parcours. Dans cette énergie, on pourra également retenir le félin « The North Wind and the Troll » tant pour ses enchaînements intra pistes des plus sécurisés que pour son refrain immersif à souhait encensé par les poignantes envolées lyriques de la déesse. Enfin, nourri de sémillantes arpèges d'accords et, lui aussi, magnifié par le troublant filet de voix de l'interprète, l'altier et ''xandrien'' mid tempo « Aeternam Vale » ne ratera pas davantage son effet. Mais la magicienne aurait encore quelques tours dans sa manche...

Quand il en vient à varier ses phases rythmiques à l'envi, le collectif trouve à nouveau les clés pour nous rallier à sa cause. Aussi ne saura-t-on que malaisément éluder l'aérien « Wither and Rust » au regard de la soudaineté de ses montées en régime, de ses seyantes rampes synthétiques, mais aussi et surtout de son flamboyant solo de guitares unifiant Timo Tolkki et Francesco Mattei dans un inattendu face à face. A la princesse, eu égard à ses saisissantes oscillations, d'achever de nous convaincre de poursuivre notre traversée jusqu'à son terme. Dans cette logique, c'est au cœur d'un infiltrant cheminement d'harmoniques que nous cale « Dance of the Fairies », mid tempo symphonico-progressif aux relents opératiques, dans la veine d'un Amberian Dawn de la première heure. Doté de riffs crochetés, d'une insoupçonnée montée en puissance du dispositif instrumental et, là encore, porté par les cristallines et gracieuses ondulations de la frontwoman, le complexe mais rayonnant manifeste ne saurait davantage être esquivé.


On ressort de l'écoute du skeud gagné par un doux sentiment de plénitude : jouissant d'une production d'ensemble difficile à prendre en défaut, de lignes mélodiques méticuleusement sculptées, d'arpèges finement ciselés et d'arrangements de bon aloi, ce premier opus pourrait bien répondre aux attentes d'un tympan déjà familiarisé avec les vibes des maîtres inspirateurs du combo.

S'il a veillé à rendre son atmosphère plurielle, le groupe a toutefois insuffisamment varié ses exercices de style (fresques, instrumentaux et autres duos oratoires manquant ici cruellement à l'appel). De plus, ne consentant que d'infimes prises de risques, le collectif finno-italien rend son message musical prévisible ; état de fait, qui, à terme, ne saurait fidéliser un auditorat déjà averti. Pour compléter l'offre, il conviendrait également de voir inscrites au cahier des charges des plages un poil plus enfiévrées qu'elles n'apparaissent. Les prouesses de la diva et le potentiel technique aidant, ce premier bébé pourrait néanmoins faire de la troupe un outsider que ses pairs ne devront pas ignorer. Bref, un rite initiatique tout en délicatesse mais éminemment classique et un brin frileux...

Note : 13,5/20

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