Chernolesie est un jeune groupe de Biélorussie (ce qui faisons le remarquer, n'est pas nécessairement la capitale des chevelus), formé en 2008 et composé de trois membres ayant déjà tracé du chemin et acquis une certaine maturité. Après déjà deux Full-Length plus qu'appétissants, les voilà de retour avec une galette aux mélodies envoûtantes qui ne laissera personne de glace mais qui ne transcendera que peut-être bien peu de monde...
Ici, il n'est pas question de compromis. Le groupe ne cherche pas à passer par quatre chemins. Après une introduction dans laquelle nous pouvons sans difficulté humer comme un parfum de déjà entendu, voilà que
Chernolesie se pointe, cleans en avant tel
Alcest pour introduire réellement ce qui ne provoquera sans doute pas d'érections chez les amateurs de solos grandiloquents et de prouesses techniques, mais qui, s'il ne suffit pas à vous faire voyager ne manquera au moins pas de faire passer en vos tripes comme un soupçon de cafard.
Il est question de riffs envoûtants et répétitifs à souhait, comme sur "In The
Shadow Of Self -
Denial" (pour certains c'est un bonus), de quelques passages post-rock avec riffs typés de genre, de chansons d'une durée moyenne, de quelques passages synthés très biens placés (s'il y a des amateurs du
Spectral Visions Of
Mental Warfare de
Nargaroth, ils s'y retrouveront nécessairement), de solos efficaces sans être encore une fois le fleuron de l'astiquage de manche, d'alternance mid-tempo (omniprésent dans l'album) à des passages plus soutenus à l'aide de la double pédale et des rares blast-beats, introduits par de grand montées en pression correctement maîtrisées...
Toutefois, ce groupe possède un chanteur à la voix caverneuse (que l'on entend périodiquement chanter à la manière des débuts de Vikernes) à souhait pouvant faire de nombreux envieux, chanteur malheureusement mis en retrait et "utilisé" que de manière très anecdotique. De même, le groupe travaille avec un bon batteur dont le potentiel n'est que très peu exploité (on ressent par moment comme une sorte d'envie de s'imposer, par le biais de brefs coups de double pas franchement adaptés à la situation). Toute l'atmosphère de l'album repose donc ici sur ces guitares au son tranchant (MT-2 ?), et après tout pourquoi pas...
L'album, après seulement 37 minutes se conclut avec une outro presque "dommage" : en effet la chanson précédente "Blade in my heart... My eternal pain" est à mon avis la parfaite synthèse de l'album dans la mesure où elle fusionne tous les éléments positifs comme négatifs de la galette et par extension l'extrait le plus représentatif du groupe dans son ensemble.
Finalement, après nous avoir fait pénétrer en un univers au son cradingue (en même temps cela doit être franchement moins attractif avec un son propre) qui n'est pas forcément singulier dans la mesure où l'album n'est pas original, bien que riche, travaillé et relativement efficace, ce n'est pas littéralement bouleversés que nous ressortons de notre écoute, mais envieux de voir ce groupe être reconnu à sa juste valeur sur ses prochaines productions, projetant sans effort l'avenir radieux qui leur est promis.
Pour cela : 14/20 et un groupe à suivre de près.
Strangel
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