En jetant son dévolu sur ce
Come to Wither, deuxième album des Allemands de
Vanish, le chroniqueur éclairé aura tôt fait de déceler chez le quintet auteur de ce méfait, cette volonté Progressive à peine dissimulée derrière son masque aux cicatrices
Power Metal européen très marquées. Et si ces volutes de guitares caractéristiques, ou ces constructions aux changements réguliers, ne parvenaient pas tout à fait à vous en persuader, il vous suffirait alors d'écouter quelques unes de ces interventions de claviers assez symptomatiques ou quelques-uns de ces rugissements de Bastian
Rose, dans lesquels, par ailleurs, on ne pourra s'empêcher de trouver quelques similitudes avec ceux du grand Russel Allen (
Symphony X, Russel Allen,
Ayreon...), pour définitivement vous en convaincre.
Toutefois rien n'est aussi simple. Jamais. Et pour enrichir ses accointances puisées au cœur le plus profond du vieux continent,
Vanish aura donc eu la bonne idée de ne pas choisir la voix lumineuse de ces démonstrations guillerettes et joyeuses tant chéries par d'autres, mais celles, nettement plus respectable, et nettement moins courantes quoi qu'on en dise, de l'obscurité et du tourment. Il règne donc ici une gravité et une lourdeur.
Come to Wither dégage une aura prenante et poignante superbement captivante.
Vocalement le travail est assez remarquable. La présence, et la prestance, le coffre et les aspérités dont ce vocaliste habile habille ces travaux donnent un résultat très intéressant. Tout juste regrettera-t-on ces quelques ressemblances déjà évoquées avec quelques illustres confrères. Soyons bienveillants et parlons d'affinités. Faisons-le volontiers puisque ces parentés vocales ne seront pas de nature à nous décevoir outre mesure. Loin s'en faut.
Musicalement, là non plus, rien ne vient véritablement nous frustrer. Le vernis sombre jouant évidemment parfaitement son rôle transcendant des titres sympathiques (Curtain Call,
Hollow, Reboot mais aussi, par exemple, The
Grand Design sur lequel on peut retrouver
Ralf Scheepers dans un exercice plus intimiste assez inhabituel pour lui).
Un autre atout de ce disque réside dans ces pianos et synthés généralement très parcimonieux et discrets intervenant de manière plutôt subtiles. Du moins le plus souvent. Tant et si bien d'ailleurs que
Vanish, en ces lieux où, de surcroît, guitares et chants se mêlent en une danse plus rugueuse, nous montre un visage Heavy
Metal assez attachant.
Il faudra cependant, une fois encore, insister sur l'aspect relativement alambiqué des chansons de ce manifeste pour qui, alléché par l'étiquette, s'attendrait à trouver ici de la simplicité, de la gaieté, de la simplicité, de la grandiloquence stéréotypée, de l'allégresse ou encore de la simplicité. Or, quiconque aura suivi quelques-unes des pérégrinations de votre humble serviteur ne pourra ignorer à quel point tout ce qui se rapproche de près ou de loin (mais plutôt de près) à tout ce qui ressemble à
Dream Theater ou à un quelconque projet initié par
Arjen Anthony "AOC de Cavaillon" Lucassen sera la source d'une douleur et d'un effroi insoutenable. Dès lors difficile d'être totalement objectif avec un disque qui aura, certes, des qualités, mais qui ne seront pas nécessairement celles recherchées par l'auteur de ces quelques lignes.
Que dire alors ?
Que ce plaidoyer est enthousiasmant mais que selon moi (et insistons sur ce "selon moi"), à l'instar de
Serenity et de son Death &
Legacy, il mériterait d'être un peu épuré et un peu moins dense afin de permettre à l'auditeur lambda de s'immerger plus aisément dans son propos. En d'autres termes plonger dans les eaux troubles de l'univers de
Vanish ne pourra se faire sans descendre profondément quittant ces surfaces superficielles. A vous de voir.
Pour expliquer j'ai toujours eu du mal avec les gens à l'ambition démesurée. Pour moi il faut avoir une certaine idée de sa personne (une estime de soi un peu exagéré) pour se lancer dans des projets aussi abscons, audacieux et pharaoniques que ceux que le monsieur entreprend parfois. Et quand je vois les résultats (que certains portent au pinacle alors que je n'y entend rien d'autre que des trucs ennuyeux et pompeux (1011001 par exemple)), je suis sidéré. Mais je reconnais volontiers que je n'ai pas nécessairement raison et que c'est très personnel...
En tout cas, ta chronique m'a donné envie d'aller écouté ce Come to Wither.
Merci pour le texte dark_omens!
@DO : Mais je crois qu'on ne sera jamais d'accord sur Ayreon, je suis du genre à porter au pinacle 1011001 ...
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