Liste des groupes Metal Moderne Modern Day Babylon Coma

La notion de modernité reste très floue pour l’être humain. Certains y voient une forme d’avancement, des améliorations et des créations qui simplifieront notre manière de vivre et qui bonifieront nos conditions de vie. D’autres voient la contemporanéité comme quelque chose qui appartient au temps ou à l’époque présent et cassant les anciens codes comme ce fut le cas avec les peintres modernes qui privilégiaient des mouvements tels que le réalisme avec Manet ou plus récemment le cubisme avec Picasso. D’autres encore définissent la modernité comme étant tout simplement le contraire de l’ancien, tout ce qui est dans l’ère du temps, à la mode sans pour autant être dans l’innovation. Un exemple concret serait la réapparition des vinyles, ayant eu un succès absolument inimaginable dans les années 70-80, ayant complètement disparu jusqu’en 2016 où celui-ci a fait un retour en force.

Dans tous les cas, là où tout le monde arrive à peu près à se rejoindre, c’est que la modernité n’a aucune limite mais surtout, elle est éternelle. Malheureusement, même si celle-ci possède bon nombre de bienfaits, elle est capable de se montrer menaçante et dangereuse pour notre environnement car qui rime avec innovation rime aussi avec dégradation. Et malencontreusement, nous en sommes qu’au début … même si l’espoir fait vivre.

Ne nous éloignons pas trop du sujet et présentons désormais la touche moderne dans le monde musicale. Elle trouve son importance dans la naissance de nombreux styles et sous-styles depuis une trentaine d’années dans le monde du metal. Les exemples sont incalculables : neo metal, Deathcore, metal symphonique ou plus récemment, le cyber metal et le metal moderne. Un dernier genre qui va tout particulièrement nous intéressés puisque c’est bien de lui que l’on va parler.

Vouloir à tout prix donner des caractéristiques et une description simple pour ce type de musique est tout bonnement impossible car il est rattaché de très près avec le metal progressif qui propose lui-même des formations qui n’ont rien à voir entre eux : là où Messhuggah va proposer une atmosphère glaçante et dévastatrice complétée par un martellement de la batterie et des guitares, TesseracT jouera plus sur les émotions et sur des vocaux variés tout en gardant un côté « tribal ». Le metal progressif est souvent associé au djent, qui se matérialise comme ayant un côté fortement technique et proposant des guitares bien souvent saccadés mais il en est de même avec le metal moderne de Animals As Leaders. Alors, est-ce une erreur ou non d’associer ces deux genres ?

Pour tenter de répondre à cette question, nous allons nous intéresser à Modern Day Babylon. Leur nom ne vous dit sans doute rien et c’est tout à fait normal : notre trio tchèque n’a que sept années d’existence et seulement une galette à leur compteur. Une unique toile qui a tout de même fait parler un peu d’elle comme étant un somptueux mélange entre un Periphery et un TesseracT (encore eux). Malheureusement, même si ce premier coup de pinceau a sonné comme une réussite, nos tchèques ne sont pas parvenus à se fabriquer une véritable empreinte, une véritable identité qui leur aurait permis de sortir l’épingle du jeu.

C’est donc cinq ans après Travelers, album mi-figue, mi-raisin que MDB revient avec une nouvelle production musicale du nom de Coma. Une pochette déjà alléchante qui ne peut que présager du bon pour la suite.

Et nous commençons notre périple avec Sleeper qui, comme son nom le fait insinuer, va nous emmener au pays des rêves. Un son plutôt rafraichissant, groovy avec des touches progressives et un jeu de basse parfaitement bien exécuté et audible, pour le plus grand bonheur de nos oreilles. Et même si cette chanson peut faire penser à des anciens morceaux de nos chers Anglais de chez TesseracT par son atmosphère planante, MDB se différencie avec une certaine technicité et sur sa véritable recherche de rythmes et de mélodies.

Dream Cycles se joue plus d’une variation de puissance entre différentes sections bien prédéfinies, telle une aspiration que l’on vivrait et qui ressemblerait à une histoire avec sa situation initiale, son élément déclencheur, ses péripéties, son dénouement et sa situation finale. La suite du décor sera similaire entre des mélodies qui joueront sur un effet de dégringolade dans l’exécution des riffs (Coma, Waves, Visions) et d’autres qui mettront en scène un côté swinguant (Timelapse, Memory). Un seul bémol que l’on pourra reprocher à cet opus est la présence du remix de Waves qui est absolument assommant, inintéressante et qui casse complètement le rythme de l’ensemble.

Jouant encore sur différentes influences (Animals As Leaders, Periphery, TesseracT, Chon), nos tchèques, cette fois-ci, ne se contente pas de frêles copies : ils proposent une somptueuse association d’un ensemble. Une production immense, une ambiance bien personnelle et un talent incommensurable permettent à notre trio d’atteindre l’apothéose et de nous faire vivre notre imagination. Avec Coma, la modernité n’est plus une illusion, elle fait naître une beauté encore insoupçonnée.