Bien souvent, le Black
Metal Finlandais est associé à des groupes comme
Sargeist,
Horna ou
Satanic Warmaster. Tous ces groupes qui ont sucé jusqu’à la moelle les Légions Noires ainsi que notre bonne vieille scène Toulonnaise de la seconde partie des années 90 (Mutiilation, Seigneur Voland et
Osculum Infame en tête). Il ne faut surtout pas oublier que les premiers groupes de Black Finlandais à avoir tiré leur épingle du jeu sont
Beherit,
Archgoat,
Black Crucifixion et
Impaled Nazarene. Insufflant à leur Black
Metal une bestialité sans équivoque ces groupes ont bien souvent fait polémiques. Peut-être est-ce dû à une violence et un occultisme poussé à son paroxysme, envoyant au tapis n’importe quel groupe Norvégien de cette période. Shatraug, le maitre à penser d'
Horna, n'a pas oublié ces racines et a voulu, en quelque sorte, rendre un hommage aux grands anciens. Pour cela, il est accompagné par Vitterholm, batteur de
Vordr et de
Satanic Warmaster sur l'album Carelian
Satanist Madness.
Après avoir sorti une démo autoproduite en 2003, Shatraug remet le couvert en 2004 avec ce premier album sorti chez
Hammer of
Hate. Il est important de préciser qu’en 2004, le Black
Bestial n’avait pas encore connu le phénomène de mode ayant débarqué entre 2007 et 2008. Très peu de groupes s’en revendiquaient et
Beherit était honteusement trainé dans la fiente. C’est vraisemblablement la raison pour laquelle ce disque est totalement méconnu aujourd’hui. Distillant quelques touches
Death Metal à un Black
Metal occulte et dévastateur, Hoath arrive à créer des ambiances d’une noirceur terrifiante. A ce niveau-là il m’est impossible de ne pas penser au
Diabolique "Drawing
Down the
Moon" de
Beherit même si les finlandais ne se contentent pas de copier bêtement le combo de Rovaniemi. Certains morceaux sont axé mid Tempo comme « Fourth of the
Magus Power » qui transpire le
Hellhammer/
Celtic Frost. C’est en alternant avec efficacité ralentissements écrasants et accélérations ravageuses que le groupe arrive à donner du relief et de ce fait, encore plus d’impact à ses compositions. La production, à la fois compacte et profonde, sied parfaitement à l’accordage plus bas que terre de la guitare. Le riffing aussi simple qu’hypnotique allié au growl terrifiant de Shatraug te colle au fauteuil. Quand ça accélère c’est totalement monstrueux, bestial et occulte, non pas sans rappeler le grand
Archgoat. On n’a vraiment pas l’impression d’un groupe sortant son premier opus tant le Black
Metal proposé ici est maitrisé. L’expérience de Shatraug est parfaitement mise à profit, que ce soit au niveau de la production extrêmement travaillée ou des compositions abyssales, tout est en place pour t’embarquer six pieds sous terre.
Un retour aux sources totalement jouissif rivalisant largement avec le terrifiant "
Blood And War" d'
Annihilatus sorti en 2002.
Codex II : Kether est certes passé inaperçu lors de sa parution mais ça n’enlève rien au fait que nous tenons là un des meilleurs albums du genre sorti durant la première moitié des années 2000.
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