Connaissez-vous James McBain ? Ce petit prodige de la musique est écossais (pourtant pas un pays réputé pour ses formations extrêmes) et a fondé son one-man band
Hellripper il y a quelques années avec à la clé quelques enregistrements passés un peu inaperçus, suivi pour les lignes qui nous intéressent ici d'un full-lenght,
Coagulating Darkness. Rapidement épuisé, ce premier jet a été récemment repressé et est à l'heure de la publication de ces lignes disponible sur le site à l'effigie de la "formation". L'occasion donc d'écrire sur cette sortie, qui fait son petit effet dans le microcosme black/thrash metal.
A l'image d'un
Diabolic Night (autre remarquable formation),
Hellripper a su assimiler beaucoup d'influences (dont le early-
Destruction en priroité), et pour le jeune âge de son créateur, il est assez stupéfiant de constater que beaucoup de passages de ce disque court (26 minutes au compteur, et pas une à jeter) empruntent à d'autres genres, tels le hardrock ou le heavymetal, au détour d'un riff ou d'une inspiration propre à ces styles. Le talent de McBain est de s'approprier ces influences pour les restituer avec un savoir-faire cohérent, approprié et jamais décalé, ni rafistolé. Les passages s'enchaînent très naturellement sur tous les titres, et si le morceau le plus long ("
Coagulating Darkness" qui dépasse les cinq minutes étale un sens du riff remarquable et une fluidité dans ses plans digne d'éloges). D'un début de chaque titre souvent constitué d'un riff fort goûteux, bien différent à chaque fois (l'introductif presque hardrock "
Bastard of
Hades", celui, génial, de "Demdike (
In League With the
Devil)", au clin d’œil à peine voilé à
Venom que n'aurait pas renié le Deströyer666 le plus épique, par exemple, celui de
Phoenix Rising) suivent des cavalcades effrénées, inspirées et rehaussées par un chant et des textes blasphématoires crachés à la face de l'auditeur, dans la plus pure lignée black/thrash, réverb' incluse. On pensera à
Aura Noir parfois, pour situer le squelette autour duquel McBain enrichit ses compositions.
McBain a tout compris. En joignant immédiateté (la durée moyenne des titres ne souffre aucune longueur), inspiration (on distingue facilement chaque chanson l'une de l'autre) et dextérité (les enchaînements et soli sont un régal - témoin le Iron Maiden des 80's qui n'est pas loin sur "Anneliese" et sa partie centrale autour du solo),
Hellripper provoque intérêt et addiction. Dans une genre plutôt balisé où surnager constitue un vrai défi,
Hellripper/McBain a trouvé sa formule en deux temps trois mouvements, sans effet superflu (on retrouve quelques invités dont un certain David Ingram en chœurs, tout de même). Et même si parfois on pourrait penser à notre
Necrowretch national ("Within the Everlasting
Hellfire"), il y a pire comme référence tant chaque moment semble pensé intelligemment.
Rapide, svelte à souhait ("Conduit Closing" entraînant, ou "From
Hell" au riff heavy, mais au tempi version Mach2), et propre à utiliser suffisamment de mélodies pour attirer au delà de la sphère black/thrash, ce
Coagulating Darkness, à la pochette délicieusement vintage plaira à nombre d'adeptes d'extrême protéiformes (le "uh" qui annonce "
Black Invocation", clin d’œil là aussi à peine voilé à
Celtic Frost/
Triptykon). Faisant presque de chaque titre un hit en puissance, sans point faible (sauf pour les boulimiques qui auraient pu espérer un album moins court), et adepte d'un vocabulaire musical riche et parfaitement approprié,
Coagulating Darkness sera sans doute (encore) sous peu rapidement épuisé. Maintenant que chaque lecteur connaît un peu James McBain à travers cet album, aucune excuse pour ne pas succomber à l'oeuvre de ce jeune Ecossais qui semble tout droit sorti d'un célèbre film où le temps n'a aucune prise sur son héros immortel, tant il a su saisir l'essence d'un genre né à une époque où il ne l'était pas.
Merci pour la chro, tout est dit : il a su capturer l'essence de plein de courrants différents et restituer tout cela avec brio, une sorte d'hommage tout en construisant son propre style.
Cet album est excellement et c'est vraiment à chaque écoute un plaisir renouvellé.
commandé en K7....excellent album retro et bourrin aux influences multiples et finements digérées...
1 excellent chro comme Le Moustre sait si bien les rediger...
Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire