Décidément, le Grind est à l’honneur ce mois ci, car après les décapants
Phobia, c’est au tour de
Kill The Client de nous servir son nouvel album, son deuxième depuis la formation du groupe en 2002. D’une durée de 22 minutes, «
Cleptocracy » ne vous laisse assurément pas le temps de souffler, je vois déjà les amateurs de bourinage assommant qui commencent à saliver…
Bourinage assommant, l’expression n’est pas trop forte, car la musique de ces américains est d’une brutalité inouïe. Les 18 titres de cette galette ne s’encombrent d’aucune influence extérieure, si ce n’est quelques riffs au parfum de punk, les musiciens ne dédient cette œuvre qu'aux dieux de la bestialité la plus primaire. Les constructions sont sans surprises, les riffs sont expéditifs au possible et les blasts explosent dans tous les sens, bref, du Grind les amis, du vrai Grind qui pue l’urgence et l’envie de massacrer tout ce qui bouge. Un Grind qui toutefois prend parfois le temps de respirer en balançant à petites doses des rythmes plus lourds, et donc forcément plus
Death, relatives accalmies qui font forcément du bien dans un tel carnage auditif.
Mais attention, question mise en place, ça ne rigole pas chez
Kill The Client ! Cette mise en place des plus carrée, le groupe la doit en grande partie à un batteur qui manie les baguettes comme Maïté manie la casserole, c’est à dire avec fougue et assurance. Le gaillard se montre franchement impressionnant de vitesse et procure à lui tout seul une énergie débordante aux morceaux. Seuls les plus endurcis d’entre vous seront réceptifs à cette énergie, car pour beaucoup, les compos (qui tournent toutes autour d’une minute), ne prendront la forme que d’un gros magma sonore sans aucune finesse. La production va d’ailleurs totalement dans ce sens en dotant l’album d’un son cru, crasseux, pas bordélique toutefois, mais qui donne l’impression que le groupe répète dans votre salon.
«
Cleptocracy » n’est pas un album qui ferra date dans l’histoire du métal, c’est une certitude, mais j’avoue que le groupe a su réveiller mon côté masochiste, j’ai adoré faire souffrir mes tympans avec les 18 titres de ce disque radical et sans concession. Avis aux inconditionnels de Grind, malgré son manque flagrant d’originalité,
Kill The Client a de quoi vous éclater…
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