"...au final, c'est du
Metal, c'est la même chose".
Voilà en substance le discours que m'avait tenu le sieur Buriez, un soir de concert de
Clearcut en
Octobre 2000. Toujours aussi cools et disponibles, lui et son compère Coquerel se baguenaudaient dans la salle durant les premières parties. Suffisant pour que j'aille tailler la bavette, notamment à propos de leurs nouvelles orientations musicales. Arborant une brosse peroxydée très tendance à cette époque, le leader charismatique de
Loudblast (et donc de
Clearcut) m'assure donc que si la forme a évolué, la vibe metallique reste la même...
Y'a matière à développer.
Le groupe est donc né sur les cendres encore incandescentes de
Loudblast : Steph' et Hervé à leurs places respectives, accompagnés du premier bassiste de
Unswabbed (un groupe de Neo) et d'un illustre inconnu en 2è gratte. L'album : Eponyme, une pochette minimaliste digne d'une compil' de Jungle, 8 titres + 1 reprise de
The Exploited.
Et on est tout de suite mis dans le bain dès les premiers morceaux : guitares tunées bas, voire très bas (La ou
Sol), effets sur les voix, sur la batterie, beaucoup de mid-tempos...La production Kraemerienne, grand manitou en France durant ces années Neo, se fait entendre par son côté massif, mais se montre assourdissante par moments.
On a affaire là à une sorte de Neo
Metal plutôt sombre mais pas vraiment accrocheur, ponctué de sonorités Indus ("I
Bleed for...") et parfois Emo ("Today's Show", "My Defeat"). On touche carrément les abysses avec "
Grey Tainted", un morceau évocateur de descente aux Enfers, mais qui ne satisfera que les amateurs de riffs ultra-lourds et d'ambiances plombées.
Si "My Defeat" et "
Piece of
Void" (au riff implacable) haussent un peu le niveau global, le finish de l'album relève du carrément médiocre. "Body & Soul", qui passe du groovy au pataud ; la reprise des Exploités, plutôt pêchue mais vite fade ; un bout de "
Piece of
Void" en ghost-track, massacré à la prod par Kraemer (ou Buriez ?), i.e. inaudible.
La cerise : l'album se clôt sur un air de musique folklorique asiatique (sic), simplement hors de propos dans cette configuration.
On est donc à des lieues du Thrash/
Death loudblastien, cet album n'a même pas grand chose à voir non plus avec
Fragments, pourtant grassement accusé de pacte avec l'archange Neo à sa sortie. Une impression de baclé, aussi un disque qui ne restera pas vraiment dans les annales...Le groupe splittera assez rapidement par ailleurs, avant de voir renaître le phoenix
Loudblast peu de temps après.
11 / 20
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