Pelican est un groupe américain né en 2001 nous proposant une musique progressive, entièrement instrumentale et à la limite entre le rock et le métal.
Après une première démo plutôt anonyme et un premier album (
Australasia) encensé sorti en 2003 aux relents lourds et graisseux typiquement sludge,
Pelican avait déçu ses aficionados de la première heure avec un
The Fire in Our Throats Will Beckon the Thaw non pas moins bon mais assez différent, où les riffs lourds avaient laissé la place à une musique beaucoup plus atmosphérique, laissant autour de 10 minutes à chaque chanson pour dévoiler son contenu. Mais première remarque pour les habitués des précédentes productions du groupe, visiblement
Pelican a voulu un album plus direct car ici les chansons durent en moyenne 5 à 6 minutes pour un maximum de 7min06.
Prenons donc les deux précédents albums, passez les ensemble au mixer et dégustez sans modération le
Pelican millésime 2007, joliment nommé
City of Echoes. L’artwork est original et représente une forêt de fougères du genre Asplenium aux couleurs tendant du bleu au vert en passant par le gris et dansant lentement au rythme des courants dans les profondeurs d’un océan.
Une fois la galette dans le lecteur, dès les premières notes de Bliss in Concret les plus inquiets peuvent se rassurer, le son gras et lourd du premier album est bel et bien de retour, faisant penser à
The Ocean. La puissance et la lourdeur sont bel et bien tout au long de ce CD mais l’on sent que l’oiseau à conservé de sa dernière ponte un son parfois cristallin dans les moments les plus calmes de l’album ainsi que de longs passages atmosphériques du plus bel effet servant à se vider la tête entre deux orages. Ainsi la sublime et d’inspiration plutôt post-rock
City of Echoes semble une invitation à s’envoler dans un ciel bleu vierge de tout nuage dans un sublime crescendo de 7 min ; alors que les orages de la première chanson s’éloignent au loin.
Mais là
Pelican a peut-être un peu trop insisté sur l’atmosphérique en enchaînant sur une nouvelle chanson à l’introduction douce et un peu lente avant de démarrer pour un final assez mollasson. Cette chanson en elle-même est vraiment réussie mais elle aurait sans doute eu mieux sa place en introduction de l’album ou alors un peu plus tard. Ensuite vient l’acoustique
Winds with
Hands qui marque la moitié de l’album et le retour du gros son avec un
Dead Between the Walls salvateur, certains ont failli s’endormir ! Dans sa démarche toujours très progressive,
Pelican laisse à chaque riff le temps de nous fracasser la nuque et de d’insinuer au plus profond de notre encéphale, maitrisant parfaitement la durée de chaque mélodie afin de changer avant que l’auditeur ne se lasse. Malheureusement vers la fin de l’album
Pelican semble manquer un peu d’inspiration sur un
Lost in the Headlights plutôt moyen sauf pendant ce break, petit rayon de soleil entre deux nuages orageux laissant passer une douce mélodie angélique.
Mais nos américains n’ont pas dit leur dernier mot et nous assènent un très bon
Far from Field hypnotisant au final jouissivement chaotique sur lequel vient se superposer une guitare aux accents psychédéliques pour un rendu réellement original. Enfin l’orage passe et
Pelican s’envole sur le subtil et touchant A Delicate Sense of
Balance qui clôt un album globalement très réussi surtout quand on se rend compte combien il est peu aisé de créer un album qui réussira à attirer l’attention en l’absence de chant.
Pelican réussit à merveille cet album qui manquera peut-être un peu d’énergie par moment pour certains mais reste un réel plaisir pour tous les passionnés de Prog’ prêt à multiplier les écoutes pour saisir toues les nuances de ce très bon album.
15/20
Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire