La culture du brutal death metal ne connait pas de frontières, tout comme la crise financière. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que ces deux phénomènes actuels ont touchés la Grèce de plein fouet depuis quelques temps. On assiste ainsi à l’émergence de plusieurs formations en ce début de XIXème siècle, comme par exemple
Mass Infection,
Terrordrome ou encore
Inveracity. Ces derniers étant d’ailleurs bien connus désormais des amateurs de la scène. En effet, son dernier album en date, «
Extermination of Millions », sorti dans les bacs en 2007, fut salué positivement par la critique, promulguant la formation hellène parmi les «
Suffocation-like » les plus prometteurs du moment. Malgré encore un léger manque de personnalité, le quatuor intègre au sein de sa musique plusieurs éléments intéressants, se démarquant progressivement de la bande à Mullen & Hobbs. Cependant je vous propose ici un léger retour en arrière, nous ramenant en 2003, date de la sortie du premier full lenght des hellènes, le bien nommé «
Circle of Perversion », paru sous la houlette d’Unmatched
Brutality Records.
Que retrouvons alors sur ce premier opus ? L’illustration de l’album parle pour lui-même, le contenu sera brutal, à des kilomètres de la culture athénienne si raffinée durant la période antique. Une chose frappe l’auditeur dès la première écoute. Nos quatre musiciens ont été biberonnés à
Suffocation dès leur plus jeune âge, cela transparait par tous les pores des 28 minutes de ce premier album, majoritairement l’époque « Pierced From Within ». En effet, les riffs sont techniques, brutaux et assez alambiqués, à la manière des légendes New-Yorkaises.
L’auditeur ne sera donc pas dépaysé par ce premier effort. Fans de blasts-beats, de gruiks gruiks et de douceurs en tout genres, «
Circle of Perversion » est fait pour vous.
Inveracity va droit au but et ne s’encombre pas de samples ou autres fioritures. Les morceaux tournent environ autour des 2 min 30, pour une durée totale inférieur à une demie heure. La faible durée d’un album est souvent cause de reproche, mais ce n’est pas le cas ici, la formation n’ayant pas besoin de plus de temps pour nous convaincre de son efficacité.
Même si on frôle parfois le plagiat («
Fistfuck Sodomy » par exemple), la galette possède néanmoins un certain nombre de qualités. Vagelis mitraille ses fûts de manière intensive, usant et abusant de blasts en tout genre, tandis que les riffs d’Antonis alternent entre lourdeur, brutalité et technicité, le tout accompagné par le growl de Marios, gras et puissant. La basse sonne également très bien, les compositions de ce premier effort lui accordant une place de choix, que ce soit en premier plan (« Savagely Beaten ») ou en accompagnement.
Il me faut également préciser que la production est excellente, mettant en valeur la totalité des instruments, en particulier la batterie et ce son de caisse claire si naturel mais tellement jouissif, pour un rendu tout en puissance.
Comme la pochette le laisse penser, les paroles traitent quasi exclusivement des femmes, quelque soit leurs états … Je vous renvoie ainsi aux paroles de l’album, en particulier celles du morceaux « Eleven », pour que vous vous rendiez compte de toute la finesse dont fait preuve la formation hellénique sur ce «
Circle of Perversion » qui porte décidemment son nom à merveille.
Loin d’être au niveau du très bon «
Extermination of Millions », ce premier effort longue durée des grecs s’inscrit donc dans la masse des albums de brutal death corrects, bien exécutés, mais souffrant cruellement d’un manque de personnalité flagrant. Toutefois ne condamnons pas
Inveracity, les grecs nous prouvant quatre ans après l’étendu de leur potentiel en se démarquant légèrement des influences
Suffocation au profit de touches plus personnelles même si l’ombre des maitres reste évidemment bien présente. En attendant le prochain épisode …
13/20
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