Formé en 1989 à Middlesbrough par le guitariste et principal compositeur Rich Mumford,
Malediction fait partie de cette vague purement deathmetal ayant emboité le pas aux pionniers et ténors du pays comme
Bolt Thrower,
Cancer ou
Benediction, à l’instar de ses compatriotes
Impaler,
Desecrator,
Devoid,
Monolith ou
Gomorrah débarqués au début des années 90. En passant par les vinyles 45t
System Fear et
Mould of an Industrial Horizon respectivement parus chez Thrash Records et M.B.R (deux petits labels dont la majorité des productions s’arrachent désormais à prix d’or), les demo-tapes, rehearsal-tapes et EP’s représentent ainsi le lot typique des premières années, jusqu’à l’enregistrement du premier album à l’In-A-City Studio de Bradford le 24 juillet 1992.
En cet été,
Malediction boucle en effet 11 morceaux pour son premier LP The Tears
That Precede Birth, disque qui ne verra hélas jamais le jour et n’ayant circulé qu’en advance-tape. Cet épisode malheureux rappelle celui de son compatriote
Monolith, muni en 1993 de l’enregistrement de son debut-album Tales of the
Macabre, qui n’aura lui aussi jamais dépassé le stade du test-pressing (50 exemplaires) chez le label Vinyl Solution.
Le 26 février 1993, sans avoir complètement perdu l’espoir d’une commercialisation de son debut-album,
Malediction capture 7 titres en condition live, au Studio 64 de St. Mary's Hall (Middlesbrough), avec un ingénieur du son (Matt) aux commandes d’une console 16 pistes. Cette mise en boite brute de décoffrage (les musiciens s’échangeant notamment quelques mots entre les titres), rugueuse et imparfaite, bénéficie tout de même d’un équilibre notable entre chaque instrument, y compris la basse. Ici, il n’est question d’aucun détour, mais juste d’un deathmetal direct et ivre de sueur, ayant convaincu le petit label anglais G.W.B Records de graver le disque sur CD en 1993, sous le nom de
Chronicles of Dissention.
Les guitares rythmiques façon-38-tonnes, les accélérations, les passages plus tapageurs, le growl profond de Shaun Stephenson, sont autant d’éléments indiquant l’influence anglaise dominante de
Bolt Thrower et
Benediction, pour citer le bon morceau
Framework of Contortion et son riffing efficace. Bien qu’assez générique à l’instar d’
Impaler ou
Monolith, notre groupe ajoute une patte plus personnelle lors de quelques leads plus poignantes, à l’image de l’instrumental Industrial
Horizon placé en ouverture.
Faute d’un The Tears
That Precede Birth jamais paru à ce jour, sachons se satisfaire du petit frère
Chronicles of Dissention (quelques exemplaires se vendent encore sur les marketplaces), remplissant toutes les caractéristiques d’un premier full-lenght et incluant ainsi en condition brute 7 morceaux de l’album mort-né. La qualité de l’interprétation et de l’enregistrement sont tout à fait honorables, et permettent de plonger sans artifice au coeur du vieux deathmetal britannique.
Fabien.
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