Certains se souviennent peut-être des Frenchies d’
Idensity, groupe fondé en 2008, qui avait sorti en 2011 un premier album très convainquant et plus qu’encourageant pour la suite, de surcroît enregistré aux très renommés Hertz Studio (
Vader,
Decapitated et compagnie). Deux ans plus tard, le sextet est de retour avec «
Chronicles »…et autant le dire tout de suite : le résultat est bluffant.
Idensity va au-delà des frontières qu’il s’était imposé avec le précédent opus «
Serenity ». Ici, on passe à autre chose, on se dirige vers un death metal symphonique pur jus. Alors oui, ce style devient de plus en plus à la mode ces temps-ci, en particulier depuis les tueries de Septic
Flesh et de
Fleshgod Apocalypse. Il faut dire qu’il a encore de belles heures devant lui quand on voit la qualité et le professionnalisme qui découlent de ce «
Chronicles ». Le son est énorme (le mixage est signé Dan
Swanö…), les compositions sont aux petits oignons, les sonorités particulièrement bien choisies…et même si les influences Septic
Flesh semblent évidentes (la pochette, tout d’abord, les riffs et l’ambiance du morceau «
Sekhmet », ensuite) il faut dire qu’
Idensity explore un bon paquet de recoins et ne se limite pas qu’à la « crème » du death sympho actuelle.
Le concept de l’album est très clair : «
Chronicles » traite des croyances et des mythes sur les origines de la Fin de la vie. Il évoque dans les paroles et la musique les terribles chapitres des dogmes respectés par l’humanité ». L’auditeur va donc voyager de continents en continents, de mythes en mythes, de religions en religions. Il ne faut donc pas se limiter aux statues grecques présentes sur la pochette. Le premier titre éponyme nous met d’ailleurs la voie, avec son introduction très aguicheuse qui nous montre le côté « hollywoodien » des orchestrations d’
Idensity. Tout a été pensé à la note prêt, les chœurs, les cordes et les cuivres sonnent plus vraies que nature, avant l’arrivée de la déflagration métallique, growl, blasts et gros riffs en tête.
Pas de doute à avoir avec ce premier morceau, on a droit à quelque chose de massif et d’ultra puissant.
Dès qu’on rentre dans l’album, on en ressort plus. Les titres s’enchainent avec brio et on est engouffrés dans cette musique qui reste bel et bien du death metal bien lourd : il ne faut pas se méprendre. Les caractéristiques du style se mêlent à des orchestrations de haute voléeset à un fort côté épique. L’avantage aussi, c’est que le groupe est composé d’une violoniste, Mayline, qui manie bien son instrument. Les lignes sont superbes et même touchantes comme sur « Over the
Abyss », qui nous propose aussi un peu de chant clair : le mélange nous ferait presque penser à du
Aeternam.
On commence un petit tour du monde avec la puissante déesse de la mythologie égyptienne, «
Sekhmet » avec un ensemble pas loin du dernier Septic
Flesh. Tous les instruments se mêlent avec cohérence dans ce morceau énergique et sans concessions. Le growl est incisif comme il faut, aidé de ces riffs rageurs et d’une batterie qui, même si elle est triggée, apporte pas mal de punch.
Il y en a pour tous les goûts dans cet opus qui se veut complet et qui explore tout un tas de contrées. Les amateurs de metal asiatique trouveront leur bonheur avec « Mofa » dans lequel les chants gutturaux de moines tibétains se mélangent à des instruments traditionnels asiatiques. C’est spirituel à souhait et très relaxant par ailleurs. Ceux qui préfèrent la Grèce antique seront ravis d’écouter « Antikhristos » avec son extraordinaire violon et sa force de composition.
Ceux qui ont un gros faible pour l’oriental vibreront sur « Mahdi’s
Arrival » (Mahdi, celui qui montre le chemin, en arabe) qui d’entrée de jeu nous transporte dans les sables de l’orient, sitar, violons, percussions, mandolines, chœurs traditionnels…que demander de plus ? Un beau mix entre
Orphaned Land,
Arkan et la patte d’
Idensity. Le résultat est tout simplement bluffant. Puis nous partons directement vers la mythologie mésopotamienne et les divinités annunaki, cette fois-ci c’est plus brute de décoffrage mais aussi plus impérial.
Chaque titre a sa personnalité, son petit truc, sa petite mélodie et son petit instrument. Le death symphonique n’aura jamais été aussi riche. De ce côté-là, la fin de l’album est totalement magistrale. Il suffit d’écouter «
Mantra » qui nous transporte en Asie du côté de l’Hindouiste.
Idensity se la joue brahmane, il vénère
Shiva et
Rudra avec un chant à la limite du possédé, les riffs sont bien trouvés et accrocheurs au possible, parfois brutaux, parfois mélodiques, violon et sitar ne font plus qu’un, le refrain nous mettrait presque en trance.
Et puis tiens, ça tombe bien, il y a la suite de
Thor qui sort au cinéma, comme un fait exprès. «
Loki » est donc parfait pour accompagner la chose. Vous l’aurez compris, ici on parle de mythologie nordique. Ce dieu rusé débarque et veut nous faire sa loi dans un morceau où
Idensity se dépasse. Le growl et le chant clair sont immersifs, le metal bien puissant et les orchestrations n’auront jamais été aussi cinématographiques, hollywoodiennes, pas loin du «
Death Cult Armaggeddon » de
Dimmu Borgir avec la flamme death metal pour couronner le tout, ou, dans un style plus proche, du « From the
Past » de
Melted Space.
Que dire de plus…
Idensity fait fort avec ce «
Chronicles » qui est un terrifiant et redoutable boulet de canon de death symphonique. Les Frenchies livrent un album aussi brutal que mélodique, ambiancé et exotique. Une chose est sûre : on en prend plein les oreilles. Inutile donc, de dire qu’
Idensity est à suivre de très près et qu’il ne faut pas rater cette sortie. Le moins que l’on puisse dire, c’est que Send The Wood a eu le nez fin sur ce coup là : c’est un opus qui s’écoute sans fin…
Mais bon après chacun note comme il l'entend, et puis je me suis toujours davantage intéressé aux textes qu'à la note.
Pour le sympho, par contre je suis d'accord avec toi, c'est varié mais pas bordélique. D'ailleurs même FA je trouve pas ça bordélique. Qu'on trouve ça surproduit, bouffie et avec des chants clair qui n'ont rien à faire là pourquoi pas. Bordélique par contre, non. Je trouve même pas la musique du groupe complexe au final.
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