Ah, l’été ! Sa chaleur écrasante, ses plages à nouveau bondées, sa mer d’un bleu étincelant, ses shorts de bain se noyant dans la foule transpirante, ses glaces fondant dans les mains des touristes, ses coups de soleil inévitables, ses longues journées à ne rien faire et ses enfants criant sur le sable brûlant, toujours une période énormément appréciée pour ses vacances et du fait qu’on puisse enfin se prélasser au bord de l’eau. Et parfois, quoi de mieux qu’une bonne musique décontractée pour profiter de ce temps de répit ? Pour cela, rien ne vaut qu’un petit coup de
Chon.
Chon, c’est un groupe qui s’apparente un peu plus à du rock progressif qu’à du metal et a la principale originalité de ne proposer que des titres purement instrumentaux. A leur compteur, déjà deux EP et deux albums qui, même s’ils ne réinventent rien dans le monde du progressif, s’avèrent être très agréables et convaincants. C’est donc avec un troisième éponyme que le trio californien revient. Mais comment proposer autre chose que ce qui a déjà été fait précédemment sans rentrer dans la redondance ? C’est le défi que va essayer de relever notre trio de musiciens.
Il faut bien comprendre que
Chon ne se veut aucunement révolutionnaire par rapport aux autres formations de progressif et joue plutôt pour se faire plaisir et faire passer à son auditoire un bon moment. Mais pour captiver son public, il est important de créer sa propre ambiance, sa propre empreinte musicale. Ici, nous sommes plutôt dans une atmosphère planante et respirant la saison chaude. Cette influence était déjà le leitmotiv des précédents opus mais force est de constater que sur cette nouvelle galette, cette direction est bien mieux maîtrisée, notamment avec un mixage soigné, où la basse est mieux mise en avant et les percussions sont moins assommantes.
Dans sa globalité, les californiens proposent douze titres plutôt lents, courts également, ne laissant pas place au remplissage fortuit et accentuant un climat rêvassant avec des guitares qui donnent toute l’énergie aux compositions, une basse et une batterie qui viennent apporter la rythmique. La douceur est percevable, si bien qu’elle nous porte au fur et à mesure de l’écoute. Le véritable intérêt de la musique de
Chon tire plus de sa technicité et de ses cassures rythmiques, apportant l’émotivité et la captivité.
Certains morceaux réussissent dans cet exercice à sortir l’épingle du jeu : Spike propose un schéma plus dynamique avec des percussions un peu plus mordants, une lenteur un peu moins sensible et un solo de guitare très appréciable et séducteur.
Rosewood met en avant un schéma un peu plus hypnotisant, très groovy. Contrairement à Spike, la batterie se veut bien plus caressante et charmante mais aussi plus impressionnante. Pitch
Dark, quant à lui, propose une aura un peu plus mélancolique, plus sombre, avec des techniques s’entrelaçant parfaitement et une guitare acoustique omniprésente. La batterie impressionne par sa justesse et par sa belle prestance.
Toutes les compositions sont d’une fluidité remarquable et on ne s’ennuie pas le moindre instant à l’écoute des douze titres. La délicatesse de certains morceaux peuvent se montrer assez déconcertantes et les cassures peuvent vite devenir déplaisantes mais
Chon a su trouver le juste équilibre pour ne jamais tomber dans l’excès. On peut néanmoins sentir par rapport aux précédents opus une légère redondance mais cela semble un peu le but recherché par les californiens qui veulent faire vivre un moment de pur détente.
Même si cet album éponyme ne bouleverse pas les codes du groupe, ni même le monde du progressif, on passe tout de même un excellent moment à l’écoute de cette galette.
Chon est avant tout un album sans prise de tête, aux airs de vacances d’été et profanant un vent de liberté. Peu de musiciens peuvent se vanter de proposer un album si simple et si complexe à la fois et c’est bien sur ce point que tout l’intérêt du concept de
Chon se joue.
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