Cheval de Troie

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16/20
Nom du groupe Last Barons
Nom de l'album Cheval de Troie
Type Album
Date de parution 16 Novembre 2012
Style MusicalStoner
Membres possèdant cet album9

Tracklist

1. Shaman's Warning Song
2. Nomad Soul
3. Rubber Boots
4. Hidden Sun
5. The Violent Kind
6. Going to Varzi
7. From Beyond
8. Soul Grinder
9. Anthik Technik
10. A Last Devotchka
11. Cosmogony and Dimensions of the Mind
12. End of the Beauty

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Last Barons


Chronique @ Eternalis

02 Janvier 2013

On sent le potentiel sans limite qui émane de Last Barons [...]

Sortir de l’idée que l’on a envie d’avoir de soi, de l’image que l’on aimerait avoir de son entité, du rendu que les autres espèrent de son être. Se définir comme étant celui qui surprendra l’autre, celui qui osera dire non.

Last Barons a rapidement compris que le futur se jouait dès maintenant, et que c’était en frappant un grand coup après un premier opus prometteur, que les portes de la renommée (au moins d’estime si elle ne peut être commerciale) s’ouvrira à lui. Visiblement obnubilés par les éléphants, les normands livrent un second opus nommés "Cheval de Troie", qui laisse exploser la maturité et l’explosivité d’un combo unique. Véritable frère spirituel de Mastodon, dont on rapprochera parfois des ambiances plus légères à la Faith no More ou encore plus sombre à la Alice in Chains, Last Barons propose une musique très moderne tout en possédant un groove, une vibe et une ambiance très old school, parcourue d’un feeling véritable et d’une interprétation pleine d’âme.

Il suffit d’écouter les deux premiers titres pour s’en convaincre, totalement différents mais si représentatifs de l’esprit de l’album. Entre "Shaman’s Warming Song" et "Nomad Soul", les ambiances sont différentes mais le savoir-faire identique. Le premier titre est une longue litanie basée sur un riff répétitif et complètement hypnotique, ponctué par une narration jouissive de Julien Soler se rapprochant d’un rituel vaudou. Au contraire, "Nomad Soul" se rapproche justement de Mastodon dans l’approche vocale pendant que les riffs se font bluesy et rock n’roll, bien aidés par une production très chaude et accueillante ainsi qu’une rythmique grasse sentant bon le whisky. Cependant, cela n’empêche pas la composition d’être parsemée de nappes de claviers éthérées, voir ritualistes une fois de plus, apportant une couleur spirituelle très forte.
Le point fort de cet album, qui représentera dans le même temps son principal défaut, sera cette faculté qu’a "Cheval de Troie" à passer du coq à l’âne dans ses ambiances, en enchainant des titres tous très disparates dans leur approche musicale.

"Rubber Boots", qui suit, continue dans le stoner mais en y apportant une forte dose d’humour et d’humeur funky, n’étant pas sans rappeler les teintes colorées et hallucinées (la drogue hallucinogène étant curieusement un élément venant rapidement à l’esprit en écoutant ça) d’un Mike Patton. Néanmoins, outre la qualité des riffs et de la rythmique, il convient de saluer le caméléon vocal qui officie derrière le micro, tant il est parfois difficile d’imaginer qu’il s’agit d’un seul et même chanteur. Son timbre grave et narratif est particulièrement réussi, parvenant dans le même temps à contenir ce grain rock n’roll assez unique que peu de vocalistes peuvent aujourd’hui se vanter de posséder sans pour autant hurler dans leur micro. Le magnifique "Soul Grinder" en est une preuve ultime (après le très réussi intermède au piano "From Beyond", à l’ambiance très cinématographique « Tarantino-ënne ») tant sa voix porte le titre, se reposant en grande partie sur sa capacité à développer des atmosphères, pendant que les guitares dressent un tableau parfois fantomatique, voire dystopique et lointain. Ce stoner décharné, mais pas forcément sombre, entre lourdeur et légèreté grâce à ce vocaliste plein de talent. Le tentaculaire "Cosmogony and Dimensions of the Mind" est également le meilleur exemple de la créativité du groupe, ne se limitant pas dans sa création musicale, particulièrement avec un passage plus intimiste et ambiant, parsemé de nappes vocales et de sons en tous genres (on entend des percussions africaines également) et d’une vision très organique de la musique, avec énormément de variations et d’intonations de voix différents (encore une fois, l’ombre de Patton ou Fantomas est perceptible), dont on se sait jamais s’il s’agit d’un délire ou d’une preuve malsaine d’une espèce de schizophrénie maladive.

Malheureusement, le groupe se perd parfois en chemin et ce manque de cohérence dessert parfois significativement le disque, surtout à mi-parcours, avec des morceaux comme "Going to Varzi" au feeling hard rock un peu lourdingue ou encore le bluesy "A Last Devotchka" qui sent le réchauffé de ce qui a déjà été entendu avant, comme une difficulté à se renouveler dans ce schéma justement de renouvellement perpétuel. Trop de variété tue parfois la variété, au point de la rendre partiellement imbuvable. Le burné "The Violent Kind" se pare par exemple d’un riff énorme et gras à souhait mais c’est ici le manque d’accroche global qui fait que l’on est partagé entre la réussite musicale et le relatif ennui qui ponctue l’écoute.

On sent le potentiel sans limite qui émane de Last Barons, cette capacité de toucher du doigt un album quasi parfait dans un genre de plus très peu représenté en France. Mais quelque part, les normands en font parfois trop, manquant la cible et perdant l’impact émotionnel ou créatif qui émane, pour ne citer qu’eux, des trois exceptionnels premiers titres de l’album. Dommage que l’ensemble de "Cheval de Troie" ne soit pas de cet acabit, mais il est clair que l’expérience aidant, Last Barons est capable de devenir très important dans les années à venir. Et avec un tel patchwork d’influences, il est difficile d’imaginer qui pourrait bien leur barrer la route à l’avenir…

3 Commentaires

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Daweed - 03 Janvier 2013: Merci pour la chro. Penses tu que ce groupe serait à rapprocher de Jumping jack ?
En tout cas, la scène française ne semble pas trop mal se porter. J' écoute ça dès que je peux pour me faire une idée plus précise.
xolios - 03 Janvier 2013: Personnellement c'est mon album Fr de l’année. Enfin un album, ou a peine dès la première écoute, tu arrives à différencier les morceaux. Et au fil des écoutes tu découvres, tu découvres moult détailles croustillants. Okay les influences sont bien présentes (Notamment Faith No More) mais cela ne change en rien la qualité de l'album.
lycaon - 12 Janvier 2013: Un album prometteur mais qui manque un peu trop de cohérence et de nervosité.
Effectivement parfois ça part dans tous les sens mais c'est tellement rafraichissant aussi bien dans le paysage musical français que mondial.
Bravo les gars!
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