Chapter I

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10/20
Nom du groupe Lost Symphony (USA)
Nom de l'album Chapter I
Type Album
Date de parution Mars 2020
Style MusicalMetal Progressif
Membres possèdant cet album0

Tracklist

1.
 Singularity
 
2.
 Premeditated Destruction
 
3.
 This Life Moves Too Fast
 
4.
 I Felt a Funeral in My Brain
 
5.
 Cotard Delusion
 
6.
 Catnip High
 
7.
 In a World
 
8.
 Requiem
 
9.
 Lacrimosa
 

Durée totale : 00:00

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Lost Symphony (USA)


Chronique @ Eternalis

17 Avril 2020

"Chapter 1" pêche par péché d’ambition dans un premier temps, et probablement de vouloir trop en montrer [...]

Il arrive que de premiers albums sortent dans un tel retentissement promotionnel qu’on en vient à se demander pourquoi les grands dieux de la communication se sont penchés sur eux. Certains peuvent bénéficier de la promo d’une grosse structure pour les épauler, certains peuvent le faire grâce à leur musique (vous en conviendrez, c’est plus rare) et d’autres peuvent profiter de multiples guests qui vont faire le boulot à leur place. C’est exactement le cas de Lost Symphony pour son "Chapter 1".

Créer par les frères Goodman, plutôt connu dans l’underground américain pour leur travail d’ingénieur du son (mais inconnu sur le vieux continent il faut le dire), ils se sont mis en tête de créer, je cite, « le lien manquant entre le metal et la musique classique ». De nobles paroles, déjà dites des centaines de fois, d’autant plus par des groupes instrumentaux s’inspirant du djent depuis qu’il est devenu si accessible de sortir un disque avec une production surboostée et des overdubs à tous les coins. Mais tout le monde n’est pas Animals as Leader ou Angel Vivaldi (qui, du moins pour le côté musique classique, réussi à faire parler de lui....pour ceux qui aiment les déluges de notes sans embarras de mélodie) et la plupart de ces nobles projets tombent aussi vite à l’eau que deux autres ne sont montés en parallèle.
Toujours est-il que Lost Symphony a réussi le tour de force de réunir une multitude d’invités tous plus prestigieux les uns que les autres et que c’est notamment grâce à ça que j’ai pu découvrir le projet, sur les chaines de Jeff Loomis (ex-Nevermore, Arch Enemy) ou Bumblefoot (Sons of Apollo) notamment. On y compte également le regretté Oli Herbert (All that Remains) qui semblait très intégré dans le projet avant son décès, David Ellefson (Megadeth), Marty Friedman (ex-Megadeth), Conrad Simon, Angel Vivaldi et encore d’autres que je dois avouer ne pas connaitre. Bref, une bien belle brochette qui attire forcément l’œil pour une autoproduction d’un groupe néanmoins véritable et composé de six membres, dont une violoncelliste / violoniste qui apporte une touche plus organique que les sempiternels samples pour cet instrument au son si particulier.

Que dire de la musique ? Nous sommes effectivement face à une musique de guitar hero, où les guitar hero sont à l’honneur et malgré la présence d’intermèdes ou d’intro au piano ou au violon, on est tout de même bien loin d’une ambiance symphonique. Même les gammes utilisées ou les accords ne sonnent pas classique ou néo-classique dont l’appellation est un peu tronquée, bien que cela n’enlève rien à la qualité intrinsèque de la musique et sa redoutable efficacité d’interprétation. "Singularity" nous plonge dans une atmosphère assez inquiétante, où la guitare et les montées de violons sont centraux, avec notamment Ron Thal et Oli Herbert en guests. Difficile de savoir qui joue quoi, bien que le jeu (ou plutôt le son) bien particulier de Bumblefoot soit parfois reconnaissable (ce son très aigu d’un manche chromé), et qu’il ne faut pas oublier que le groupe dispose également de deux guitaristes. L’ambiance est assez lourde mais la batterie et la basse sont avant tout là pour un appui purement rythmique. Ceux qui apprécient les albums instrumentaux apprécieront la démarche tandis que les autres resteront probablement de marbre car l’opus ne présente pas véritablement d’alternative à l’absence de chant comme un Steve Vai, un Animals as Leader ou un Jeff Loomis parviennent à le faire avec des changements d’atmosphères et des parties de guitare étant là numériquement pour remplacer le chant dans le spectre.

"Premeditated Destruction" trouve son influence classique de façon plus palpable, notamment dans l’intro et les arrangements. C’est surtout avec l’arrivée de "This Life Moves Too Fast" que l’espoir d’entendre véritablement autre chose renait. Car ce morceau est l’exemple parfait de la façon de faire sonner un morceau centré sur la guitare sans qu’à aucun moment le chant ne vienne à manquer. Les mélodies, les leads mélodiques très inspirés et mélodiques (un hasard que Jeff Loomis soit sur ce titre ?) et on ressent une structure, un refrain et des éléments qui offrent des repères. Non pas que je sois un chantre des titres conservateurs à structure couplet / refrain (très loin de là même) mais il faut avouer que les albums de guitare qui ne font que balancer des descentes de gammes, du shred avec quelques passages acoustiques pour calmer la sauce, on accroche dix minutes et finissons inlassablement par s’emmerder. Ce n’est tout de même pas le cas ici mais "This Life Moves too Fast" est un exemple à suivre de ce que "Chapter 2" devra faire pour nous captiver plus durablement.

De beaux moments suivront, comme "Catnip High" avec Conrad Simon, sonnant comme une sorte de valse un peu folle ou "I Flet a Funeral in my Brain" et son piano lancinant, accompagné de violon, conférant une atmosphère très solennelle et lourde de sens, comme justement un ultime hommage, sonnant comme un épitaphe et il est presque dommage que la guitare arrive car elle brise cette intimité, cette fragilité avec une virtuosité n’ayant pas spécialement sa place ici. "Requiem", long de dix minutes, conserve ce caractère intimiste, où le violoncelle, la guitare et le piano sont tour à tour seul (certains passages m’ont personnellement évoqué le Angra d’"Angels Cry") avant de s’entremêler dans une délicieuse montée en puissance. Cependant, force est d’avouer que l’émotion se brise au moment où les instruments remplacent la musique, cette dernière ne devenant qu’une façade pour les facéties des instrumentistes.

"Chapter 1" est une preuve, une fois de plus, qu’il est très difficile de conserver l’intérêt d’un disque instrumental sur la longueur et qu’une écoute complète n’est pas la même chose qu’un visionnage Youtube d’un morceau de quatre minutes. "Chapter 1" pêche par péché d’ambition dans un premier temps, et probablement de vouloir trop en montrer, trop en mettre, bien que Lost Symphony reste bien plus souvent sur la réserve que certains homologues qui en collent des caisses toutes les secondes. L’album est en soi un joli moment mais qui devra apporter plus s’il veut se créer un nom sur la durée. Car il n’y a rien ici que nous n’ayons pas déjà vaguement entendu. Une identité devra se forger, probablement sans guests, pour démontrer la légitimité d’un tel projet.

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