Oublions un instant la manière dont ce
Chapter I, premier véritable album des Serbes d'Alma Mons, a été produit. Déjà parce qu'il apparaît évident que ce traitement sonore n'est pas le résultat d'une volonté assumée mais plus d'un manque de moyens et ensuite parce que, bon gré mal gré, elle ne défigure pas suffisamment l'œuvre pour nous empêcher de découvrir la créativité de ce quintet.
Etonnamment, eu égards aux griefs imputables à ce manifeste (griefs, certes, succinctement abordés précédemment mais dont l'évocation en filigrane n'aura pu échapper à personne), ce premier chapitre démarre plutôt agréablement fort d'un The Cavalry aux
Power Metal épique sans grand éclat, et sans grand caractère, mais sympathique. On déplorera simplement que l'enchaînement entre celui-ci et un Introduction to the Chapter manque d'un soupçon de fluidité laissant entre eux un blanc et laissant en nous un sentiment un peu frustrant.
Malheureusement le répit est de courte durée et l'embarras point dès The
Metal Age. Ce titre plus vif que son prédécesseur nous plonge soudainement dans le désarroi le plus profond tant il est brouillon nous servant unet espèce de superposition d'éléments dont l'union n'est pas vraiment harmonieuse. Cette crispation trouve même son apogée à l'écoute des refrains terriblement confus de cette piste. Un défaut qui viendra également gangrener un The Roman
Empire même si, reconnaissons-le, le désastre sera moins catastrophique sur ce dernier.
Le véloce The World Rulers sera, quant à lui, sans aucun doute, le morceau le plus réjouissant de ce plaidoyer et ce malgré ses quelques interventions de claviers tentant d'instaurer une grandiloquence anémique et, in fine, gênante. Là encore il n'est pas dure de deviner que cet échec dans la création d'une ambiance propice aux récits guerriers est une nouvelle fois le résultat des moyens limités mis à disposition de la formation originaire de Sremska Mitrovica.
S'agissant des chants il faudra insister sur leurs qualités. Elles seront, certes, maigres mais suffisamment notables pour être énoncées. Il nous faudra donc saluer les prestations de Milos Krsmanovic pour leur justesse. Un fait qui semble être le minima mais qui n'est pas toujours un fait accompli. Loin s'en faut. On regrettera simplement l'aspect un peu trop monocorde de cette expression qui manque clairement de nuances. Et ce d'autant plus que les quelques rares tentatives dans lesquelles le vocaliste se fourvoie en ajoutant quelques aspérités et en usant d'un registre un peu plus graves sont très intéressantes (comme sur Holy martyr (
April 6th 304.
Anno Domini) par exemple).
Au-delà de ces quelques morceaux et de leurs particularités, il faudra aussi dire quelques mots sur l'aspect terriblement convenu du reste du propos d'un disque nous rappelant fortement ces heures où le mouvement naissait nous offrant ces vagues, notamment transalpines, transpirant un amateurisme évident et une fougue évidemment sincère mais pas nécessairement maitrisé. Du moins pas toujours.
Moyennement produite, parfois sibylline et souvent conservatiste, il va sans dire qu'une telle œuvre possède peu d'atouts à faire valoir. A oublier donc. Et sans regret aucun.
C'est exactement mon ressenti par rapport aux titres que j'ai entendu.
Un disque plat et sans envergure à oublié et vite !
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