Liste des groupes Black Symphonique Izakaron Chaoschrist

Fin 90/début 2000, le black metal à claviers monte en puissance et on voit apparaître des groupes qui n’ont pas froid aux yeux avec des albums qui marquent d’emblée de jeu comme Old Man’s Child avec ses « Ill-Natured Spiritual Invasion »/ « Revelation 666… », Cradle Of Filth et ses « Cruelty and the Beast » / « Midian », Dimmu Borgir avec « Enthroned Darkness Triumphant »/ « Spiritual Black Dimensions » et Emperor avec « IX Equilibrium ». De nouvelles formations saisissent le filon et profitent de cette réputation en croissance du black symphonique pour suivre les traces des pionniers. La Scandinavie et les autres pays Européens ne se font pas prier mais la Russie semble plus frileuse à cette période, avec des combos qui se comptent sur les doigts de la main. Les précurseurs que sont Tvangeste ou Crystal Abyss ne tardent pas à accueillir dans leur rang Izakaron de Dzerjinsk, fortement traumatisé par les groupes sus-cités. Leur seul et unique album à ce jour, « Chaoschrist », se trouve être un mélange de ce qui se faisait de bon à cette époque, le côté kitsch, amateur et trop enjouée (typique du metal à claviers russe) en plus.

D’entrée de jeu, Izakaron nous balance un « Haunting on Troyan Path » terriblement inspiré de Dimmu Borgir, une sorte de fusion d’un « Reptile » et d’un « Mourning Palace ». Les claviers sont en tête et alignent les mélodies à la pelle accompagnés d’une voix black avec pas mal de reverb, sortie d’outre tombe, et un riffing pas foncièrement folichon, mais qui fait l’affaire. La suite des événements montrent un groupe piochant des idées à droite et à gauche avec aussi pas mal de touches Emperor, forcément. « Flood of Thy Might » met le paquet sur les orgues histoire d’apporter un côté gothic voire religieux à la musique. Il faut dire qu’Izakaron, comme beaucoup, se la joue anti-religion et n’hésite pas à intégrer des éléments qui vont en ce sens, même si son black symphonique manque d’agressivité, de passages vraiment forts, malsains et démoniaques. C’est dommage.

A vouloir faire à fond dans le clavier, Izakaron oublie d’apporter de l’importance à ses autres instruments. La guitare, la basse et la batterie sont carrément relégués au second plan et ont une utilité dérisoire. Seule « Thou Art Incarnated Souls » laisse un peu de place à la technique de la basse, mais sans plus. Les claviers sont en tout cas bien maniés mais attention à l’abus. Parfois, ça devient imbuvable.

On sent que le groupe manque d’inspiration à certains endroits. Soit le titre est bâti de la même manière, avec une mélodie qui revient toujours, soit le titre est fortement inspiré par un groupe « star » du moment, et il s’agit souvent de Dimmu Borgir comme sur « The Profound ». Les Russes vouent un vrai culte pour les Norvégiens et on ne peut écouter une chanson sans penser aux pistes de l’époque, et c’est vraiment dommage. Pourtant on retrouve quelques éléments intéressants comme les chœurs et le côté guerrier de « I Am of the Serpent » qui nous permettent de changer d’air.

Même s’il y a des choses à redire, l’album d’Izakaron s’inscrit bien dans l’époque avec des claviers qui envoient du bois et quelques prises de risque dans les changements de rythme. On aura par contre du mal à déterminer un titre qui sort du lot puisqu’ils se situent tous dans la même lignée. Concrètement, il n’y a ni tueries, ni horreurs, seulement des pistes moyennes mais qui peuvent contenter les amateurs du genre, à condition d’aimer l’abondance des claviers.