Pour mémoire,
Syron Vanes fut l'une des premières formations Heavy suédoises des années 80 inspirée par la scène NWOBHM. En 1984 sort un premier et sympathique album "Bringer of
Evil", pas mauvais musicalement, mais comportant des morceaux assez convenus, par rapport au niveau de l'époque cela va de soi. Deux ans plus tard, le groupe nous proposera un deuxième album intitulé
Revenge, constitué de compositions Heavy aux relents
Hard Rock plus percutantes, parées de guitares aux riffs puissants et tranchants, accompagnées d'un chant au registre plutôt aigu, si particulier aux groupes
Hard /Heavy suédois de l'époque
220 Volt et
Universe en tête.
Malheureusement, et comme la plupart de ses confrères jouant ce genre de Heavy
Metal,
Syron Vanes ne parviendra pas à se propulser au rang de groupe culte. Le quartet devra attendre 17 longues années pour pouvoir publier son troisième album
Insane (2003), qui passera complètement inaperçu. Tout comme le suivant Property of..., (2007) qui fut un flop monumental et cela malgré d'excellents morceaux et une excellente prestation cette même année lors du Sweden Rock festival.
Il faudra attendre encore 6 ans pour que le groupe ne revienne sur le devant de la scène suédoise, avec l'album
Evil Redux en 2013, au demeurant excellent et renouant avec un Heavy de tradition et de mouvance très NWOBHM. Le groupe, une fois remis sur les rails, se verra proposer une tournée anglaise en compagnie de
Red Dragon Cartel, le nouveau groupe de l'ex
Ozzy Osbourne Jack 'E Lee. Par la suite, dans son pays d'origine, il aura l'opportunité d'ouvrir pour l'ex chanteur de
Skid Row,
Sebastian Bach.
Ces concerts permettront aux Suédois de se faire remarquer par le label
Metal danois, Mighty Music, qui les signera en 2016, afin d'enregistrer un nouvel album, le bien-nommé
Chaos from a Distance. Album constitué de 13 nouvelles chansons originales de pur Heavy
Metal, racé et varié, au son moderne, où les guitares seront mises à l'honneur. Le seul point noir au tableau résidera au niveau du chant, trop en retrait dans le mix final.
L'album contiendra plusieurs titres puissants directs et percutants, tels que la doublette Heavy "Gods of
War", "Angelchild". Ces morceaux bénéficieront d'un riffing et refrains immédiats avec des chœurs fédérateurs, plutôt communs au genre Heavy
Old School. Tout comme l'éponyme au groove contagieux (ce son de basse!), soutenu par un chant hargneux accompagné de guitares aux motifs effilés comme des lames de rasoir.
Dans un registre assez similaire aux deux premiers titres, nous aurons droit au furibond et direct "
Lies" qui se distinguera par une rythmique en béton armé qui, associée aux guitares bardées d'acier, donnera à cette chanson un côté plus Heavy suédois traditionnel, digne des années 80.
Parfois, le groupe nous montrera sa facette la plus mélodieuse avec le mid-tempo "Crucified", dont le travail sur les chœurs donnera plus de relief à cet excellent morceau aux guitares acérées et mordantes. Le pénétrant "The
Seventh Day", armé de belles interventions de guitares incendiaires et très Heavy se distinguera par une basse vrombissante au son épais.
Les titres restants resteront ancrés dans la même mouvance que ceux précités, comme l'indique "Shape of
God" à l'atmosphère sombre, "Sleepwalking" et son feu d'artifice de guitare semblant avoir été forgé dans l'acier et le sang. Le seul bémol résidera en fin de parcours avec "Saint of
Fire" et son refrain typé
Hard Rock pour radio US, qui n'a vraiment pas sa place sur un album de Heavy pur et dur. Tout comme la pochette, hideuse, qui n'apportera rien de plus au contenu de cet excellent album.
Chaos from a Distance est donc un disque plutôt innovant dans la discographie de
Syron Vanes et s'inscrira dans une certaine continuité créative avec une musique aiguisée aux sonorités modernes, sublimant l'héritage d'un Heavy traditionnel façon NWOBHM.
Un sixième album résolument plus abouti, varié et réussi que ses prédécesseurs.
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