La reconnaissance internationale d'un groupe comme
Suicidal Angels semble susciter des vocations et inciter une petite scène grecque à éclore, faire parler d'elle et même ressusciter de vieux projets jamais aboutis en raison de la ringardisation du thrash dans les nineties. C'est en effet le cas avec
Insidead qui, pas loin de quinze ans après leur formation initiale, pousse enfin jusqu'à la production de leur premier album: "Chaos Elecdead".
Les helléniques y proposent un heavy/thrash essentiellement basé sur le chant et la rythmique, mettant parfois le sens riffesque en retrait ou le réduisant plus souvent à ses plus simples effets. La seconde caractéristique primordiale est la variété des vocaux, naviguant sous différents tons entre le rugueux et le clair. Le tout est servi sous une production trop clean, tendance un peu trop à la mode ces dernières années, ayant pour effet d'aseptiser de manière récurrente la musique et la priver de sa profondeur.
Très tôt dans le disque, le chant clair prédomine sur les autres timbres de voix, mais hélas dérive dans ces intonations qui font les heures noires de la scène néo-metal. On arrive parfois à se croire dans un mauvais titre de
Linkin Park ou autre...
Toutefois, ce ne sont là que des partis pris musicaux qui, à défaut de conquérir le cœur des adeptes d'un thrash intraitable (quoique l'album n'est pas dénué non plus de hargne, c'est juste que cette agressivité est très vite ruinée), peuvent trouver leur public, notamment grâce à sa plus grande accessibilité. Rien à dire là-dessus.
Par contre, ce qui empêche définitivement "Chaos Elecdead" de figurer parmi les "bons" albums, c'est ce sentiment de mécanique mal huilée qu'il rejette de bout en bout. Aucune spontanéité, un dynamisme global mal défini, le constat est certes quelque peu intraitable mais il est d'autant plus flagrant qu'il dépasse allègrement le cadre des simple goûts musicaux.
Au final, il s'agit là donc d'un album banal, sans réelle faute de goût ou de maladresse technique, mais sans réelle saveur. Le thrash metal serait à bout de souffle, on pourrait peut-être s'en contenter (et encore...), mais au vu de son essor actuel et le pullulement d'albums pondus ces dernières années, on peut sans scrupule s'en passer.
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