Chaos Creates

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14/20
Nom du groupe Lux Purus
Nom de l'album Chaos Creates
Type EP
Date de parution 12 Mai 2015
Style MusicalMetal Symphonique
Membres possèdant cet album4

Tracklist

1.
 At the Edge of the World
Ecouter05:32
2.
 Raised by the Wolves
Ecouter05:57
3.
 The Seven Seals
Ecouter04:21
4.
 Prophecy of the Seventh Generation
Ecouter08:04
5.
 Carpe Diem
Ecouter06:02

Durée totale : 29:56

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Lux Purus



Chronique @ ericb4

28 Mai 2015

Tendre une oreille attentive aux arpèges du combo peut s'avérer propice à l'éveil d'authentiques sensations...

Cette année, la Croatie n'a pas non plus failli à son rendez-vous avec la scène metal symphonique à chant féminin à l'aune de cette conscrite formation. Eu égard à l'offre pléthorique de combos dans ce registre metal devenu quasi saturé, pour les entrants, il s'avère plus que jamais délicat de jouer leurs gammes sans empiéter sur celles des autres. C'est pourtant dans cette mouvance que s'inscrit sciemment le sextet croate venu d'Osijek, bien décidé à y ajouter sa pierre à l'édifice.

Ont contribué à la construction de l'oeuvre : la soprano Ana Marija Dundović, le guitariste et baryton Mario Stojčić, le ténor Borna Dananić, aux claviers et aux arrangements, tous trois co-fondateurs de ce projet artistique. S'y sont adjoints : le bassiste et choriste Igor Vilupek, la violoniste et mezzo-soprano Tanja Ivković et le batteur Boban Burger. La partie vocale a été renforcée par la présence de la mezzo-soprano Josipa Ratko et du ténor Vedran Oršolić. Ce qui n'a pas été sans effets sur la densité et la magnificence du corps oral prodigué par le combo. De leur côté, les compositions se sont avérées minutieusement tissées et les paroles finement cousues.

Il en ressort une humble galette de metal symphonique mélodique et atmosphérique bien trempé, d'inspiration folk, égrainant ses cinq pièces sur un ruban auditif de près d'une demi-heure. Précisons que l'enregistrement, plutôt convaincant, et la soigneuse production ont été effectués par Eldar Ibrahimović au Studio Armageddon, à Osijek, en Croatie. Ce qui a permis à ces titres de s'enchaîner sereinement et de bénéficier de finitions satisfaisantes. Enfin, la partie graphique de l'EP a été confiée à Vanja Eberl, nous octroyant un artwork de belle facture.

Dans la droite lignée d'un metal symphonique empreint de touches folk, on y décèle certains espaces où convolent la belle et la bête, souvent agrégés à une prégnante chorale. C'est le cas de l'entraînant « Raised by the Wolves », non sans rappeler Epica dans son déroulement orchestral. Ce titre nous assaille par une rythmique au bord de l'apoplexie, pour laisser les riffs librement nous accrocher le pavillon. On ne peut manquer la présence opportune des fines modulations de l'impétrante, proches d'Arven, ni l'épaisseur de la section vocale en background ou encore des growls en tapinois. Le serpent synthétique vient à point nommé pour creuser le sillon lors d'un pont où les éléments finissent par se déchaîner avant que ne reviennent à la charge la belle et la bête dans un ultime sursaut. Plus immersives encore, les huit minutes de « Prophecy of the Seventh Generation » nous placent dans une atmosphère similaire, sous l'impulsion d'une énergie rythmique sans failles. Ici, growls et choeurs se font écho, avant que la déesse ne vienne les rejoindre pour communier avec eux. Les envolées lyriques dont elle use nous aspirent sans soucis. Par moments, on perd un peu le fil du chemin harmonique, mais les reprises s'effectuent lestement et nous octroient de jolies séries de notes délivrées par l'imposante unité vocale. Une voix féminine parlée s'insère alors avant de laisser les nappes synthétiques nous imprégner de leur rutilante présence et un fuligineux solo de guitare de ravir les sens.

Par moments, la belle n'a pas requis la présence de la bête. Dans cette veine, « At the Edge of the World » nous agrippe rapidement les tympans par ses riffs échevelés et sa véloce et progressive rythmique. Quelques sinuosités au son d'une inattendue cornemuse samplée se font alors ouïr. Par ailleurs, c'est sur les couplets que l'assise vocale de la chorale se cale pour nous envelopper de ses pénétrantes ondulations, octroyant de savoureuses variations de tonalité.A la belle de parachever ce tableau épique par ses aériennes inflexions, à cheval entre Atargatis, Arven et Forever Slave. La lead guitare, quant à elle, nous conduit à un plongeant solo, avant que quelques sonorités folk ne lui emboîtent le pas. Sur le mélodieux refrain, la sirène revient, escortée de son équipe orale, pour nous inciter à ne pas lâcher la piste d'un pouce. Et la sauce finit par prendre. Idem sur le plombant « The Seven Seals », où un orgue nous accueille avec les honneurs, avant qu'une vénéneuse rythmique ne se mette en branle. Une fois de plus, l'intarissable sirène magnifie les couplets de ses modulations angéliques, les choeurs l'assistant sans retenue dans ses pérégrinations. Dans ce sillage, des sonorités de cornemuse, de flute et de violon nous invitent à parcourir quelques instants folk enjoués dont se nourrit opportunément cette piste. Parfois, la ligne mélodique dévie de sa trajectoire pour nous entraîner dans des espaces un peu moins confortables. Mais, le mal n'est pas grave, quelques notes ouatées au piano clôturant ce chapitre, permettant dès lors d'éviter l'écueil de la déconnexion auditive.

Autre schéma suivi par le groupe, où voix féminine cristalline et voix masculine claire trouvent un terrain d'harmonisation apte à aimanter nos émotions. Ainsi, le frétillant « Carpe Diem » est dans cette logique. Celui-ci nous attire spontanément par sa cornemuse en liesse, avant que la belle, à la façon d'Arven, ne vienne nous cueillir en chemin. Couplets bien customisés et agréables refrains sont au programme de cette piste magmatique. Quelques arpèges au piano se font également sentir ainsi qu'une sereine conjugaison entre les angéliques impulsions de la princesse et une voix masculine aérée, tous deux enceints de choeurs bien inspirés.

Au final, on se surprend à réitérer l'écoute de cette roborative rondelle, même si les accords peuvent s'avérer déroutants, par moments. De son côté, la triangulation vocale mise en œuvre témoigne d'un travail de cohésion remarquable. Quant à l'empreinte folk, elle est opportunément distribuée sur chaque piste, sans réellement empiéter sur la partie symphonique de l'orchestration. On peut également être sensibilisé à la technicité éprouvée du combo, dans chaque compartiment où il évolue. Malgré ces qualités, on aurait pu espérer un panachage rythmique élargi. Ainsi, on peut regretter l'absence de mid tempi, de ballades, d'empreintes heavy ou power dans cet univers metal là. Un instrumental mixant les courants d'influence stylistiques aurait pu aussi y trouver sa place. Il manque également un poil d'originalité à cette œuvre, celle-ci apparaissant malgré tout assez classique dans son concept artistique.

On conseillera cet EP aux amateurs de metal symphonique à tendance folk à chant féminin. Plutôt accessible dans ses lignes mélodiques, ce projet pourra également rencontrer d'autres publics, orientés metal mélodique ou atmosphérique. Pour le plaisir de la découverte, tendre une oreille attentive aux arpèges du combo peut s'avérer être une démarche propice à l'éveil d'authentiques sensations. Dans ce dessein, il convient de se détacher des modèles identificatoires pour considérer cette galette à travers ses arcanes harmoniques et ses spécificités textuelles. Gageons que nos valeureux acolytes n'en resteront pas là. Souhaitons-leur bonne route...

2 Commentaires

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frozenheart - 28 Mai 2015: Chronique très détailler et bien écrite comme toujours.
La musique me parle assez avec ce mélange Symphonique aux touches folk, mais le chant ne passe pas du tout sauf dans les envolées lyric, dommage !
ericb4 - 28 Mai 2015: Merci à toi. Il y a encore un peu de travail sur la planche, mais, à mon sens, on est déjà sur la bonne voie. Le groupe a bien appris les codes du genre auprès de ses homologues et les restitue convenablement. Sur le plan vocal, la soprano n'a pas démérité mais peut encore élever son niveau d'interprétation. Les envolées lyriques sont convaincantes, en effet...
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