Liste des groupes Black Metal Serment Chante, Ô Flamme de la Liberté

Serment est un nouveau venu sur la scène du metal noir québécois. Side project de Moribond surtout connu pour tenir la guitare et la basse chez Forteresse, le one man band voit le jour en 2019 et sort dans la foulée une démo autoproduite. Voici donc un an à peine après sa formation son premier album longue durée, évidement sous l’égide de Sepulchral Productions.

N’y allons pas par quatre chemins, Chante, Ô Flamme de la Liberté est un brûlot de black épique et atmosphérique dans toutes ses lettres de noblesse. On reconnait bien la patte de Forteresse, même si ici, l’ensemble se fait plus cru et symphonique. Profond et déchiré, vibrant d’une fureur portée par le chant si caractéristique du québécois ainsi que ces volées de blasts synthétiques et impitoyables, ces 40 minutes nous plongent dans une ambiance glaciale et hors du temps grâce à des claviers omniprésents qui nous enveloppent dans cette brume onirique. Après cette intro mettant en scène le mugissement du vent qui balaye des plaines enneigées et la plainte d’un oiseau solitaire, la bataille est lancée, et Serment hurle cinq hymnes fiers, rageurs et déchirés, s’étirant entre 6,47 et 8,59 minutes.
La fureur du combat éclate dès Sonne, le Glas Funèbre, morceau de bravoure rapide et exalté qui semble vouloir défier la mort. Les riffs, à la fois conquérants, tranchants et mélodiques, résonnent dans le silence des forêts, gonflant notre cœur de cette ardeur guerrière oubliée depuis des siècles, tandis que les mélodies de clavier enveloppent le tout de cette fine couche de givre à la beauté magique qui confine au mystique.
La boîte à rythme, au battement régulier et très rapide, pareil à une cavalcade effrénée, insuffle à l’ensemble un sentiment héroïque, et c’est son roulement qui nous accueille sur Flamme Hivernale, blast imperturbable alternant avec des passages plus lents et mélancoliques sur lesquels l’osmose entre guitares et claviers forme toujours ce chant glacial et hypnotique, résonnant comme l’appel lointain et irrésistible d’un Walhalla plein de promesses.
Les hurlements coassant et stridents de Moribond, vibrant d’émotions négatives qui semblent le submerger, seule voix humaine au milieu de cet immense désert blanc, semblent incarner avec le souffle expressif du vent qui revient nous hanter à la fin de chaque piste, la colère des éléments déchaînés, conférant à l’ensemble une intensité vibrante et à fleur de peau.

A la fois conquérant, martial et rongé par une nostalgie torturante (l’album se termine sur Hymne pour la Patrie, plage instrumentale entièrement égrainée au clavier), Chante, Ô Flamme de la Liberté est un album dans la plus pure tradition du metal noir québécois, altier, glacial et indomptable, dont le patronyme, l’ambiance exaltée, le chant français, les élans guerriers et les titres des compositions contribuent à brandir fièrement l’étendard fleurdelisé.

« Ô Canada! Terre de nos aïeux,
Ton front est ceint de fleurons glorieux!
Car ton bras sait porter l'épée,
Il sait porter la croix!
Ton histoire est une épopée
Des plus brillants exploits.
Et ta valeur, de foi trempée,
Protégera nos foyers et nos droits
Protégera nos foyers et nos droits. »