Formé en 2006 autour du vocaliste et bassiste Nikolay Karpushin, Rosa Infra est une petite formation russe mais prometteuse venue de Moscou. Beaucoup de promotions auront été faites autour de ce groupe en devenir, les avis étant souvent plutôt positifs. En dépit d'une imagerie sombre, le quatuor arrive à s'attribuer un aspect romantique qui n'est pas sans rappeler leur compatriotes Finlandais de
To Die For.
Rosa Infra sort son tout premier album « Change of
Scenery » chez Sound Age Productions, et le moins que l'on puisse dire, c'est que le combo s'influence en grande partie de formations très célèbres telles que
Paradise Lost,
Type O Negative ou encore
Sinamore pour toutes les facettes gothiques, que ce soit les ambiances, véhiculées ne serait-ce que par le clavier ou la voix quasi lyrique de Nikolay, mais aussi le rythme mid tempo voire lent ainsi que l'accordage grave des guitares, à l'image de « Lie to
Rescue » ou encore « The Forgiven », sans doute les morceaux les plus classiques du genre. Il faut dire que de ce côté là, les Russes ne semblent pas vraiment prendre de risque, puisant dans leurs influences principalement, pour un ensemble manquant d'attrait et d'originalité.
Toutefois, il ne faut pas s'arrêter là, car Rosa Infra intègre plus d'éléments qu'on le croit. En effet, le quatuor semble chercher son style et tente de trouver le mélange qui sied le mieux à ses compositions. Ainsi, on retrouve des éléments du metal moderne, mais aussi de l'atmosphérique mélancolique sur « Sonata di Dolorum », de l'indus/electro sur «
Again One » ou « Snow Angela », et du death metal sur « Unity in
Sin », avec des growls en prime.
On passe alors d'une atmosphère à une autre au cours de cet album, mais Rosa Infra n'apporte rien et ne semble pas vouloir intégrer une patte personnelle. Lorsqu'ils s'expérimentent à l'électro ou à l'indus, on ne peut que penser à des groupes classiques, pour ce qui est des touches death, on pensera à
Orphanage et son mélange death/goth, le growl puissant de George en moins. Enfin, pour ce qui est du chant, on croirait entendre un mélange des voix du défunt Peter Steele et de Mikko Heikkil (
Sinamore) en moins bien maîtrisée.
Ce qui lasse vite, finalement, c'est le manque de variation du chant, mais aussi du rythme.
Pas d'accélérations, même occasionnelles, pas de ralentissements ni de riffs développées. Rosa Infra fait une musique simple comme bonjour et ne profite pas de cette simplicité pour essayer d'intégrer des moments forts, si bien que l'ennui nous gagne vite, très vite...
Ils ont beau être prometteurs, leur premier album « Change of
Scenery », malgré des essais ambitieux, n'apporte rien à la scène gothique ni au metal, et ce ne sont pas les petites expérimentations électroniques et atmosphériques qui arriveront à faire oublier ce minimalisme des plus complets, ainsi que ce manque de justesse flagrant qui devra vivement être corrigé. Amateurs du genre, passez votre chemin...
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