Celestial Vision

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17/20
Nom du groupe Mystfall
Nom de l'album Celestial Vision
Type Album
Date de parution 21 Juillet 2023
Style MusicalMetal Symphonique
Membres possèdant cet album10

Tracklist

1.
 Resisting Heaven
Ecouter02:04
2.
 Celestial Vision
Ecouter04:49
3.
 Centuries
Ecouter04:29
4.
 Endless
Ecouter03:56
5.
 Silence
Ecouter05:07
6.
 Kings of Utopia
Ecouter04:39
7.
 Moral Compass
Ecouter04:58
8.
 The Balance of Time
Ecouter06:45
9.
 Freedom Path
Ecouter03:55

Durée totale : 40:42

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Mystfall



Chronique @ ericb4

02 Août 2023

Une ogive à longue portée d'une puissance dévastatrice...

Grosse pourvoyeuse de formations de metal symphonique à chant féminin, et ce, depuis plus de deux décennies déjà, la terre égéenne n'aura eu de cesse d'en enfanter : après Bare Infinity, Elysion, Jaded Star et autres Chrysilia, c'est au tour de ce sextet athénien de se lancer dans l'arène. Mû par un soudain élan d'inspiration et aux fins d'un travail en studio des plus minutieux, le combo hellénique signe son introductif et présent album studio, « Celestial Vision », chez le puissant label italien Scarlet Records, un an seulement après sa sortie de terre. Indices révélateurs d'une sérieuse envie d'en découdre de la part de nos valeureux gladiateurs. Aussi, les neuf pistes de cette première galette pourraient-elles constituer une arme efficace dont l'âpre concurrence pourrait avoir à se méfier ? Ce faisant, les 40 minutes de la rondelle afficheraient-elles dores et déjà un potentiel artistique et technique susceptible de porter nos acolytes parmi les sérieux espoirs de cet espace metal ?

Mais avant d'aller plus loin, quelques présentations s'imposent. A bord du navire, nous accueillent : Marialena Trikoglou (Horrorgraphy, Marialena), mezzo-soprano au pénétrant vibrato ; Kostas Mexis (Aetherian, Black Path, On Thorns I Lay, ex-Cerebrum) aux growls ; Panagiotis Leontaritis (Aeons In Solitude) aux guitares ; Antonis Desousis à la basse ; Dida Racotoarison aux claviers ; Antonis ; Manos Agouridis à la batterie. De cette verte mais déjà solide collaboration émane un propos metal mélodico-symphonique classique à chant mixte en voix de contraste à dominante féminine, dans le sillage de grandes signatures du genre telles que : Nightwish, Epica, Xandria, Imperia, Amberian Dawn (première période) et Dark Sarah, la touche personnelle en prime.

A la fois volontiers enjoué, solaire, parfois épique et un brin romantique, ce set de compositions transpire déjà la féconde inspiration mélodique et harmonique de ses auteurs, mais affiche aussi un potentiel technique réel et judicieusement exploité. Produit et mastérisé aux Dimons Creative Studios, le méfait n'accuse pas l'once d'une sonorité résiduelle tout en jouissant d'une belle profondeur de champ acoustique. Tous les voyants seraient donc au vert pour nous offrir quelques moments de pure jouissance auditive. Mais levons plutôt l'ancre pour une traversée en eaux limpides à la profonde agitation intérieure et, espérons-le, ponctuée de quelques terres d'abondance...


Comme souvent dans ce registre, les hostilités démarrent par un bref et cinématique instrumental. Etat de fait qui ne saurait toutefois éluder ni la finesse des arrangements orchestraux et choraux dispensés ni les enchaînements intra piste ultra sécurisés dont peut avoir à se targuer le ''nightwishien'' « Resisting Heaven ». Bref, une laconique mais frissonnante entrée en matière, annonciatrice de la couleur des intentions de nos belligérants...

Le collectif égéen interpelle tout d'abord par sa faculté à concocter ces sémillantes séries d'accords qui, longtemps encore après y avoir plongé le tympan, vous resteront gravées en mémoire, à commencer par ses passages les plus magmatiques. Ainsi, un headbang bien senti ne saurait être esquivé sous l'impact des furieux coups de boutoir assénés par « Endless », vibrant up tempo au carrefour entre Xandria et Imperia. Pourvu de couplets bien customisés, relayés chacun d'un entêtant refrain mis en exergue par les sensuelles inflexions de la sirène, ce hit en puissance ne se quittera qu'à regret. Dans cette dynamique, on ne sera guère moins happé par les grisantes oscillations mélodiques insufflées aussi bien par « Kings of Utopia », frondeur effort souligné par quelques accents power symphonique, que par « Freedom Path », chevaleresque manifeste aux relents heavy symphonique ; dans la lignée d'Epica et relevés, là encore, par les magnétiques ondulations de la belle, ces deux hypnotiques espaces d'expression ne sauraient être éludés par un tympan déjà accoutumé aux vibes de leur maître inspirateur. Mais là ne sont pas les arguments ultimes de nos acolytes pour tenter de nous rallier à leur cause...

Quand le convoi instrumental en vient à ralentir un tantinet sa cadence, la troupe trouve à nouveau matière à nous retenir sans avoir à forcer le trait. Ce qu'atteste, en premier lieu, le titre éponyme de l'opus, « Celestial Vision », ''tubesque'' mid tempo aux riffs épais, à la croisée des chemins entre Nightwish et Xandria ; aussi ne mettra-t-on qu'une poignée de secondes pour plier l'échine sous le joug de son refrain catchy qu'encensent les poignantes envolées lyriques de la diva. Difficile également de se soustraire à l'infiltrant cheminement d'harmoniques que nous propose de suivre « Centuries », mid tempo à la confluence d' Amberian Dawn et de Within Temptation. Reposant à la fois sur un corps orchestral en liesse et une imposante muraille de choeurs samplés, l'engageant manifeste égraine également un bref mais truculent solo de guitare tout en positionnant opportunément ses growls glaçants.

Lorsqu'ils nous mènent en d'apaisantes contrées, nos compères se muent alors en de véritables bourreaux des cœurs en bataille. Ce qu'illustre, d'une part, « Silence », ballade romantique jusqu'au bout des ongles, dana la veine coalisée de Nightwish et Xandria. Instillée de délicats arpèges au piano et au violon, glissant le long d'une radieuse mélodique sur laquelle se greffent les poignantes volutes de la maîtresse de cérémonie, et se chargeant en émotion au fil de sa progression, la tendre aubade sera assurément au rendez-vous des attentes de l'aficionado de moments intimistes. On retiendra non moins « Moral Compass », altière power ballade dans la mouvance d' After Forever et Nightwish, tant au regard de ses sensibles gammes pianistiques que de son break opportun, alors prestement balayé par une bondissante reprise sur la crête d'un refrain qu'on entonnerait à tue-tête.

Mais ce serait à la lumière de sa pièce symphonico-progressive que la troupe serait au faîte de son art. Ainsi, l'opératique fresque « The Balance of Time » déroule ses quelque 6:45 minutes d'un parcours aussi romanesque qu'épique. Cette opulente et rayonnante offrande dans l'ombre de Nightwish et de Dark Sarah dévoile, en outre, d'inattendus relents power mélodique ainsi que moult coups de théâtre. A cela s'ajoutent de forts contrastes oratoires, les cristallines modulations de la princesse n'ayant de cesse de faire front aux growls abyssaux de son comparse. Puissant et immersif à souhait, ce complexe et solaire effort n'aura pas tari d'armes efficaces pour asseoir sa défense, et, par là même, nous aspirer dans la tourmente. Peut-être bien le masterpiece de l'opus.


Au final, le combo hellénique nous immerge au cœur d'une œuvre tantôt incandescente, tantôt empreinte de délicatesse, pétrie d'élégance, mais aussi, et surtout, des plus émouvantes. Variant ses exercices de style à l'envi, ce luxuriant opus diversifie également ses phases rythmiques comme ses ambiances et ses joutes oratoires, avec, pour effet, de ne pas nous lâcher d'un iota. Si quelques harmoniques ne sont pas sans renvoyer à certains de ceux de leurs sources d'influence, nos compères apposent néanmoins leur sceau sur nombre de schèmes d'accords esquissés tout en témoignant d'une identité vocale propre et déjà affirmée.

Octroyant, par ailleurs, une ingénierie du son et des arrangements particulièrement soignés, une technicité instrumentale bien huilée et des mélodies qui souvent font mouche, le sextet athénien placerait dores et déjà la barre haute, envoyant ainsi un message fort à ses homologues stylistiques, toutes générations confondues. Aussi, à l'aune de cette première offensive, assistons-nous à l'éclosion d'un très sérieux espoir, qui, en poursuivant ses efforts sur cette lancée, pourrait bien faire prestement autorité dans ce registre. Bref, une ogive à longue portée d'une puissance dévastatrice, susceptible de lui ouvrir sans tarder les portes de la scène metal symphonique internationale...

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