Formé en
1994 sur les cendres du groupe de Thrash Psychosis,
Prototype n’est pas ce qu’on pourrait appeler un groupe qui envahit le marché par un nombre de sorties incalculable. C’est même plutôt l’inverse puisque l’album précédent date de six ans.
Catalyst est un album concept basé sur une histoire de science-fiction et il est produit par Neil Kernon, détail important, vous comprendrez pourquoi plus tard. Et pour les fans de jeux vidéos, l’un des titres les plus durs sur Guitar Hero III, «The Way It Ends», est issu de leur album
Continuum paru en 2006.
L’intro de
Catalyst fait dans le classicisme et pourrait introduire tout un tas d’albums divers et variés. Reste la montée en puissance qui nous pousse vers le titre éponyme. Et là, ça change tout. Gros son pour cet album qui d’emblée nous emmène vers un Thrash Technique à tendance Prog que ne renierait pas...disons...Nevermore.
On va commencer par le chant qui se décompose généralement en deux parties sur certains titres. Une partie avec un chant classique avec toute la palette du Prog mais relativement limitée dans les aigus (où le chanteur a d’ailleurs l’intelligence ne pas trop s’aventurer), sur la première partie de l’album, et une autre lorgnant vers le
Death caverneux («My Own
Deception», «
Into Oblivion») surement pour créer un dialogue collant au concept. La voix de Vince Levalois n’est pas sans rappeler celle de
Warrel Dane de...Nevermore («My Own
Deception», »
Gravity Well»). Comme quoi, tout s’imbrique.
Le groupe utilise quelques sons de guitare non saturés avec quelques effets dans ses rythmiques («
Gravity Well»), ses intros («
Cynic Dreams») ou ses instrumentaux ("Illuminatum").
Niveau guitare, si on est loin de
Jeff Loomis (puisque Nevermore est la référence ici), le tout reste quand même très technique au niveau des soli mais ceux-ci sont toujours relativement courts, ce qui évite les démonstrations chiantes comme la pluie. On sent beaucoup la touche progressive dans les passages instrumentaux longs (la fin de «
Gravity Well», le break de «
Catalyst", celui de «
Cynic Dreams», l’intro de «
The Chosen Ones»). On se rapproche même d’ailleurs quelque fois aussi de
Cynic au vu du son des guitares («Illuminatum», »My Own
Deception»), de
Fates Warning («
Gravity Well», »
Communion») ou de
In Flames ancienne époque (la rythmique de «
The Chosen Ones»). «Impetus», l’intro de «
Gravity Well» vient nous rappeler que nous sommes dans l’espace avec sa panoplie de sons futuristes mais apporte surtout une touche différente que l’on avait pas encore rencontrée dans cet opus. Une sorte de cassure bienvenue loin de toute la débauche technique du reste des titres.
Niveau Basse/Batterie, il n’y a rien à redire, c’est carré, précis même si je trouve la basse mixée un peu trop en retrait et la batterie trop étouffée par moments.
«
Communion» clôture cet album de la meilleure façon qui soit en reprenant tous les ingrédients cités précédemment.
La plupart des titres (hormis les 3 instrumentaux) dépassent les 6 minutes. Il ne faut pas oublier les racines Prog que
Prototype insuffle à ces morceaux. Mais malgré cette durée relativement longue, aucun des titres n’est ennuyeux car le rythme des titres est excessivement varié, alternant comme on l’a vu passages Thrash purs et durs avec d’autres plus aérés et sans distorsion. Ce qui évite la monotonie de mise dans certains albums récents de Thrash
«
Catalyst" est pour ceux qui cherchent une alternative à Nevermore avec une touche Prog en plus.
Et hormis ça, c'est un très bon opus :-)
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