Dans le petit monde du métal extrême, on parle souvent de la scène américaine ou sud-américaine et cela se justifie pleinement. Cependant, n’oublions pas qu’il existe quelque chose entre ces deux imposantes unités géographiques, et pas des moindres, j’ai nommé le Mexique. En effet la scène mexicaine, malheureusement assez discrète, contient tout de même en son sein de solides formations extrêmes comme
The Chasm,
Hacavitz ou encore
Ravager. Et le moins que l’on puisse dire c’est qu’ils ne font pas dans la dentelle. Ajoutons désormais au tableau le tout jeune groupe
Denial, formé en 2006 à Mexico par des ex
Cenotaph. Les cinq compères sortent seulement un an après un ep intitulé « Immense
Carnage Vortex ». Il faut ensuite attendre 2009 pour assister à la sortie du premier album de la bande, «
Catacombs of the
Grotesque », sorti sous la houlette du label Asphixiate Recordings, aujourd’hui mort et enterré.
Alors, quoi de beau au programme ? Et bien rien à voir avec les autres groupes précités,
Denial, eux, font du old school ! En effet, les mexicains s’inscrivent dans une scène en pleine extension à l’heure actuelle, celle du « revival death old school », et ils le font bien. Mais laissez moi vous dire pourquoi.
Aucune innovation, aucune prise de risque certes, mais ce n’est pas le but. Toutes les règles du genre sont cependant respectées. Le son et l’atmosphère sont en effet retranscrits à merveille au sein des neuf pièces de ce premier opus.
L’album s’ouvre sur «
Abhorrent Dormants
Awakening » qui s’avère être une intro des plus menaçantes. L’auditeur est ainsi directement plongé dans une atmosphère lugubre et noire qui ne le quittera plus jusqu’à la fin de la galette. Comme son nom l’indique, «
Catacombs of the
Grotesque » prône la gloire aux abysses et autres démons en tout genre. Cela est bien visible au regard de la pochette ou des illustrations contenues dans le livret, représentants des créatures toutes plus difformes les unes que les autres n’évoquant que très peu confiance. Les compositions vont également dans ce sens. « The
Pestilent Pits of
Disgrace » porte son nom à merveille, ce titre puant la mort à plein nez. De plus l’ajout discret de claviers renforcent cette atmosphère pesante et inquiétante que l’on retrouve sur la totalité de l’opus. Et que dire de l’introduction de « Necrotic Invocations », malsaine et oppressante à souhait. Les leads renforcent également cet aspect froid et sombre comme l’illustre un titre comme « Abominable
Undead ». Les quelques solos, mélodiques mais assez brouillons, vont aussi dans ce sens, visant à apporter une pierre supplémentaire à l’édifice dédié aux forces obscures. Le meilleur exemple à mon sens apparait comme étant celui de « Necrotic Invocations ».
Amateurs de blasts beats, passez votre chemin car vous n’en trouverez pas ici. Le rythme de la batterie est assez rapide, presque thrashy. Cependant de rares mais marquantes accélérations apportent un dynamisme et un gain d’impact plus que bienvenu aux compositions, comme par exemple sur le très bon « Immense
Carnage Vortex » ou sur «
Lifeless Void of
Darkness ». Le tempo riffistique alterne efficacement entre groove et passages plus pesants, toujours pour renforcer cette atmosphère écrasante et inquiétante. On reprochera tout de même le manque de passages marquants et véritablement headbanguants, mais cela reste un détail. Tout cela est accompagné par le growl d’Ivan
Bloodhunter, caverneux et imposant, collant donc parfaitement aux compositions du groupe.
La production de l’album continue dans cette volonté d’un retour aux sources des 90’ et se veut donc lourde et grasse, quoi qu’assez propre et relativement claire comparé à d’autres formations évoluant dans le même style.
«
Catacombs of the
Grotesque » s’inscrit donc dans la lignée de toutes ces productions destinées à faire revivre aux oreilles des passionnés, jeunes ou vieilles, la grandeur et la richesse du death metal des 90’, c’est-à-dire dans sa forme la plus pure.
Denial a donc sorti un bon album qui, sans marquer la scène, fera passer un bon moment à l’auditeur. Classique, non innovant, mais efficace et bien exécuté. C’est tout ce qu’on leur demande après tout.
14/20
On y retrouve cette lourdeur finlandaise typique et des riffs à la fois appuyés et vicieux à la Demilich.
Le chanteur énorme est aussi pour beaucoup dans la réussite de ce Catacombs of the Grotesque, pas original c'est vrai, mais burné et se démarquant plutôt de la scène nationale.
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