Liste des groupes Power Metal Brimstone (SWE) Carving a Crimson Career

Brimstone a, musicalement, toutes les spécificités les plus caractéristiques de ce Heavy Speed Metal épique teutons duquel il s'inspire. Un propos classique d'où, en effet, il tire quelques-uns de ces stigmates empruntés à l'école saxonne tels que ces rythmes véloces aux doubles croches de rigueur et ces riffs de guitares particulièrement identifiables. Toutefois il a aussi, celles moins communes, pour le genre, de ces terres nordiques natales, d'où naquit, aussi, la bête immonde de l'art noir, à savoir le Black Metal. Dans une inspiration créatrice divine, ce groupe propose donc, dans l'esprit tout au moins, d'unir deux univers aussi équivoques que celui d'Helloween en ce qui concerne toute la partie instrumentale avec celui, toutes proportions gardées, de Marduk s'agissant des voix. Une sorte de Heavy Black Metal en somme. Si l'idée saugrenue pouvait avoir, certainement, le charme suave de ces métissages improbables, son résultat demeure cependant moins attirant que l'exaltation que ce concept pouvait nous suggérer d'emblée.

A cela, plusieurs raisons.

Tout d'abord évoquons cet acharnement inepte à privilégier des titres essentiellement et invariablement rapides où les sonorités programmées de grosses caisses s'épuisent inévitablement à marteler et à imprimer à ces titres un rythme effréné. Exception faites du lourd et insupportablement lancinant Heavy Metal Kid et d'un Pagan Sons essentiellement mid-tempo, dont il est amusant de savourer la désuétude toute droite issue d'un paysage germanique de ces années 80 où Accept régnait encore en maître, l'ensemble baigne, et se noie, en des eaux troubles nous entraînant dans un supplice douloureusement ennuyeux. L'uniformité qui se dégage de cette œuvre monolithique devient alors presque épuisante.

Parlons ensuite du fait que ce désagréable sentiment de linéarité sans aucun relief est encore accentué par une production, certes, propre et précise, mais qui, dans un tel contexte, aurait mérité quelques aménagements susceptibles d'éveiller l'âme désespérément endormie de l'auditoire amorphe.

Evoquons encore des titres qui manquent sans doute, un peu, de ce caractère si distinct, tels qu'un refrain direct ou qu'un riff efficace, permettant de leur donner une dimension immanente et communicative.

Est-il réellement fondamental de poursuivre?

Pas nécessairement, car nulles circonstances atténuantes ne vient ici éclaircir un tableau bien terne, si ce n'est bien évidemment l'absence de batteur réel, ce groupe devant se contenter de programmer l'instrument virtuel de manière synthétique et froide. On comprend mieux, dès lors, une partie de cette incroyable uniformité. Néanmoins si on la comprend mieux, elle n'en demeure pas moins terriblement embarrassante. Pour ne pas dire terriblement désespérante.

Carving à Crimson Career est donc une œuvre dont le propos Heavy aux voix extrêmes évoquant le Black, en un mariage à la fois teuton et nordique, s'avère épouvantablement monotone, au fil de ces titres aux constructions essentiellement promptes et immuablement similaires.