Liste des groupes Heavy Metal Veto Carthago

Au début des années 80 suite au succès grandissant de Scorpions et Accept, mais aussi à celui d'Iron Maiden et Judas Priest outre-Manche, le Heavy Metal devient très populaire en Allemagne.
Cet engouement du public pour ce style entraîne la signature de nombreux groupes locaux parmi lesquels Bullet, Fact, Grave Digger, Gravestone, Helloween, High Tension, No Trouble, Noisehunter, Railway, Restless, Running Wild, Sinner, Stormwind, Stormwitch, Talon, Trance, Tox, Tyran' Pace, Tyrant, et Veto.
Si parmi eux certains allaient connaître le succès (Helloween, Grave Digger, et Running Wild) d'autres, comme Veto, n'allaient laissé aucun souvenir !

Fondé en 1980 à Augsburg (Bavière) par Klaus Schiele (chant/guitare), Veto commence sa carrière sous la forme d'un trio avec Herbert Kaiser (basse) et Steve Hatton (batterie).
En 1985, après avoir abandonné l'allemand pour l'anglais et le Hard Rock pour le Heavy Metal, Klaus Schiele recrute Harry Liebhäuser (chant), Roger Bredel (guitare), et (en remplacement de Herbert Kaiser) Peter Schlattner (basse).
Signé sur Scratch Records (Restless, Sinner), Veto entre en studio avec Peter Garattoni, le fondateur de Gama Musikverlags GmbH (label regroupant, entre autres, Hot Blood Records, Scratch Records, et Scratchcore), comme batteur de session (depuis le départ de Steve Hatton le groupe peine à trouver un bon batteur).
Sur ce premier album éponyme Veto délivre un Heavy Metal mélodique et entraînant que l'on peut définir comme un croisement entre Accept, Gravestone, et Sinner.
Peu après, avec le nouveau batteur Alwin "Yogi" Rainer, Veto donne de nombreux concerts en Allemagne, assurant les premières parties de Lee Aaron, Saxon, et Vengeance.
En 1988, avant de rentrer en studio enregistrer "Carthago", Alwin "Yogi" Rainer quitte Veto qui, à nouveau, fait appel Peter Garattoni pour jouer les parties de batterie et également produire le disque.

Alors que Klaus Schiele avait composé seul tous les titres de "Veto" (hormis "Rough Child" cosigné avec Roger Bredel), ce sont tous les membres du groupe (y compris Peter Garattoni) qui participent à l'écriture de ceux de "Carthago" qui débute avec "Riders On The Loose", un morceau énergique emmené par la voix éraillée de Harry Liebhäuser.
Avec "Uknown Soldier" Veto, qui flirte avec le Speed Mélodique en accélérant le rythme (se rapprochant ainsi d'Helloween), nous offre le meilleur titre du disque.
Si "Mean Mistreater", avec son chant plus grave (celui de Klaus Schiele) et son refrain entêtant, rappelle certains groupes américains comme King Kobra et Icon, sur le grandiloquent "Carthago" Veto s'aventure sur les terres de Manowar.
Passé le rapide "Desert Kings", un morceau dans la veine de "Riders On The Loose", Veto ralentit la cadence sur "Searching On" (où l'influence de Gravestone est plus que palpable), et propose avec "Trust Your Heart" une surprenante ballade.
Bien que doté d'un refrain peu percutant, "Burning" réussit cependant à rester attractif grâce à la paire Roger Bredel-Klaus Schiele qui continuent à délivrer de superbes parties de guitares.
Celles-ci, d'un niveau technique impressionnant (sans pour autant tomber dans la démonstration stérile), sont encore à l'honneur sur "Choose Your Way", un titre qui, une fois de plus, renvoie à certaines formations américaines.
C'est avec "Sarabande", un très court (trente secondes) morceau instrumental joué à la guitare acoustique que s'achève '"Carthago".

Peu après la sortie de l'album, l'importante maison de disques Warner Bros Records propose à Scratch Records de distribuer "Carthago" sous licence aux Etats-Unis.
En 1989, après que ce projet soit tombé à l'eau, Harry Liebhäuser annonce son départ.
Ce dernier est remplacé au chant par Dietmar Heiler tandis que Peter Garattoni, qui préfère se consacrer à son label, cède sa place derrière les fûts à Muck Langmair.
Malgré sa faible notoriété Veto, qui s'est officiellement séparé en 2005, demeure un groupe qui (avec ceux cités en introduction) fait partie de l'histoire du Heavy Metal Allemand des années 80 (on croise régulièrement son nom dans de nombreuses compilations consacrées à cette scène).