Liste des groupes Heavy Metal Mercury Gates Carpathos Rising

Bâtis en 2018 autour du guitariste Jondix (Great Coven, Himalayan Necromantia…), du second guitariste Keryen (Great Coven), du chanteur Thelios (Emerald Sun), du batteur Danny (Mirror), du bassiste Uve et autour de Pedro Caparros aux claviers, les Hispaniques de Mercury Gates nous avaient offert avec ce premier opus baptisé Rise of the Babylonian Temple, le témoignage d’un amour assez évident pour une expression à la croisée des chemins entre un Heavy Metal américains et un Heavy Speed mélodique, Power Metal, plutôt européen, le tout saupoudré de synthés et d’interventions d’instruments classiques plutôt enthousiasmantes. Autant dire que nos cinq barcelonais n’étaient pas vraiment armés pour bouleverser le paysage musical ambiant. Autant dire que l’annonce, en cette année 2022, de leur second méfait, Carpathos Rising, n’était pas vraiment à même de susciter un engouement et une impatience susceptible de faire vaciller quiconque.

Parmi les changements notoires concernant ce nouvel effort, il y aura ce remaniement de personnels voyant l’arrivée de Diego Valdez (Iron Mask, Lord Divine, Lords of Black…) à la place de Thelios. Oeuvrant en un registre plus varié, le nouveau-venu apportera plus de nuance à l’ensemble. Un ensemble qui, en outre, perdra un peu de son originalité d’antan puisque les interventions de ce nouveau vocaliste, souvent à mettre dans l’ombre du grand, et regrettées Ronnie James Dio, auront un caractère bien moins unique que celles de son prédécesseur.

Cela étant dit, d’un point de vu de la construction musicale et de la proposition artistique générale, ce Carpathos Rising s'affiche comme moins classique et plus recherché, voir mystique, que ne le fut Rise of the Babylon, et ce même si ce dernier tentait, tout de même, de ne pas s’enfoncer sans subtilité dans tous les poncifs du genre en nous proposant quelques idées, ambiances, orientations ou propositions plutôt intéressantes. Des titres tels que le menaçant et torturé Chosen Sentinels ou tels qu’un pesant et inquiétant Future Faces seront de belles démonstrations de ce nouvel état d’esprit plus sombre. Plus mature. Plus grave. Tout comme un excellent Carpathos Rising ou un séduisant Moonshiner, deux titres un peu plus académiques.

Notons aussi la disparition quasi totale des claviers sur ce disque. Une disparition qui, bien évidemment, n’est pas à déplorer tant dans l’atmosphère beaucoup moins colorée, nettement plus grise donc, de ce plaidoyer, elles auraient été de nature à jeter un trouble qui aurait fait tâche ici.

Parlons également de la pochette de ce manifeste pour en dire le plus grand bien tant, une fois encore, elle démontre tout le bon goût de ces Espagnols en la matière.

Carpathos Rising est donc un album plus abouti, plus adulte, plus travaillé que ne le fut son immédiat prédécesseur. Dans un monde idéal, il mériterait même qu’on s’y attarde et qu’on lui décerne les justes lauriers auxquels il pourrait légitimement prétendre.

Cela dit, si on était dans un monde idéal…ça se saurait…