Après deux EPs, deux démos et un album inédit plutôt appréciés par les fans de deathcore, les Américains de
Salt The Wound sortent en 2008 leur tout premier album intitulé
Carnal Repercussions chez le petit label
Rotten Records. Reprenant quasiment l’intégralité des titres de leurs deux dernières démos avec bien entendu un nouvel enregistrement, la galette propose un deathcore virulent associé à une bonne dose de death mélo comme on pouvait en écouter des centaines à l’époque. Ainsi, entre
The Black Dahlia Murder,
As Blood Runs Black ou encore
Viatrophy,
Salt The Wound rentre dans le moule d’une mode générationnelle de plus en plus violente.
Le moins que l’on puisse dire, c’est que le groupe en a mis du temps avant de clairement s’intégrer et sortir ce premier full-lenght officiel (
It's Taken Too Long a été auto-distribué et s’est vite fait oublier, surtout par le groupe lui-même). Créée en 2001 sous forme de duo, la formation n’a cessé de bouger, changeant constamment de membres tout en délivrant une importante somme de dates… C’est pourtant sans ses deux membres originels
Jim Agrippe et Mike Kawkabany que le groupe se fait enfin connaitre et sort donc ce
Carnal Repercussions sept ans après sa création.
Salt The Wound puise ses sonorités dans le deathcore de la fin des années 2000 (soit du metalcore plus violent, sans chant clair, remplacé par un chant plus brutal et occasionnellement des pig squeals), alternant entre passages mélodiques saccadés, allers-retours suédois et breakdowns nerveux, le tout avec une énergie sans faille. Ne cherchez donc pas d’originalité dans ce premier effort, vous serez vite déçus. L’album datant de 2008, les sonorités doivent être prises avec un minimum de pincettes : OUI, il y a des riffs ressemblant fortement à du
The Black Dahlia Murder, du
Parkway Drive ou encore du
Job For A Cowboy, ce dernier étant la source d’inspiration principale du chanteur Kevin Schaefer usant ici du même type de chant (pig squeals compris).
Pourtant, s’il n’est nullement original,
Carnal Repercussions a le mérite de proposer un deathcore mélodique bigrement efficace, ne faiblissant jamais durant cette grosse demi-heure. La réussite du disque tient donc de la courte durée des morceaux, de leurs structures variant sans cesse et de ce sens du riffing indéniablement percutant. Les mélodies sont attractives et pour certaines entêtantes ("Gloves", "The Conformist" et "We’ll
Sleep Until Sunset" les premières) tandis que les breakdowns hardcore chantés en chœur motiveront les plus hargneux, comme l’excellent final de "Peas and Carrot".
De parties death mélo aux passages purement hardcore en 2-step ("I Swear the Visine is for My Allergies") tout en n’oubliant pas cette grosse influence death metal acidifiée sous le martèlement du blast beat, l’album s’écoute sans rechigner avec un certain plaisir coupable, celui de se dire que l’innovation n’a parfois pas lieu d’être pour délivrer un bon disque.
Salt The Wound surfe donc sur le succès de leurs aînés/compatriotes et nous livre un très bon premier opus diablement renversant qui rejoint sans problèmes les perles du deathcore aux côtés des plus grands.
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