L’attente fut relativement longue et d’un coup, l’album débarque sans prévenir de sa charge.
Après une rehearsal tape qui marquait l’arrivée de Mey’na’ch (Mütiilation, Malicious secrets entre autres,…) aux vocaux, voici donc le premier album de
Hell Miltia. Considéré à tort comme un «all star band» version BM parisien, le groupe n’en a pas moins développé une aura particulière que résume parfaitement ce «canonisation…». Résumer cet album en quelques mots serait difficile, car il relève d’une expérience profondément nauséabonde, qui lui donne tout son charme. La structure des morceaux est similaire et c’est une formule qui fonctionne plutôt dans une quête que l’on devine : entraîner encore plus bas. On a des images qui apparaissent, parfois des odeurs qui nous montent à la tête (dead children’s choir). La parfaite alternance de passages aux rythmiques lourdes et prenantes, aux blasts les plus sommaires a le pouvoir de faire tomber et de malmener sans que l’on puisse s’en rendre compte (black arts of crime, ritual). Mélanges d’arpèges malsains et descentes de riffs pour renforcer cette ambiance. Basse redondante et distordue. La voix de Willy est toujours aussi singulière : vomitive, incantatoire par moments, mais toujours arrachée jusqu’aux derniers retranchements. Ses paroles clamées d’un autre monde. L’utilisation des larsens et cette ambiance «live recorded» donne ce côté authentique et direct à cet album servi par une production claire et plutôt puissante mais avec ce grain qui colle parfaitement à la texture du groupe. L’évangelisme malade et maladif, ces icônes mutées en bêtes et autres créatures douteuses sont la représentation parfaite de l’ambiance de l’album : entre crasse humiliante et transcendance. Un album authentique et sincère, cru, malsain et cinglé.
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