Camene Misera

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19/20
Nom du groupe Silentium (FIN)
Nom de l'album Camene Misera
Type EP
Date de parution 1998
Style MusicalDark Gothique
Membres possèdant cet album3

Tracklist

1. Lament 05:47
2. Ere I Falleth 05:34
3. Children of Danaan 04:48
4. Path of Tears 06:06
5. L'Arrivée d'un Ange Noir 06:28
6. Autumn Rain 03:48
Total playing time 32:31

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Silentium (FIN)


Chronique @ RunCold

21 Septembre 2011

La fusion entre le romantisme et la mythologie, une oeuvre épique, puissante et désépérée

Caméne Misera, un titre bien peu évocateur, en référence aux camènes, connu sous l'Empire romain archaïque et en Grèce comme étant des nymphes, des esprits des bois, des sources et des eaux. On pourrait traduire ce titre par "Les Nymphes Misérables", laissant envisager une oeuvre sombre mais prônant un retour aux sources, une proximité avec la nature.

Que dire devant la grande beauté de la pochette, pourtant très simple et pure, une femme, peut-être une de ces muses, une "camène", au milieu d'un décor flou et peu évocateur, très doux et éthéré par les tons pastels... Tout cela laissant rêveur... Mais revenons plutôt dans le vif du sujet.

Il faut tout d'abord savoir que Silentium est une formation née le millénaire dernier, en 1995 précisément, en Finlande, dans la petite ville de Jämsänkoski, au centre du pays. Leur (petite) renommée ne viendra pas de leur démo de 1996, Illacrimó, ni de l'EP présenté ici, mais de leur album suivant, Infinita Plango Vulnera, paru en 1999. Malheureusement, entre d'une part la démo et l'EP, et d'autre part la première grande production du groupe, le style a beaucoup changé... Les éléments classiques furent progressivement retirés, et le côté doom sombre et lourd a laissé place à un metal gothique mélodique plus accessible.

Cette seconde production est l'une des plus belles oeuvres qu'il m'ait été donné d'entendre, elle ne possède aucun défaut majeur, si ce n'est une production juste correcte. L'oeuvre dégage un romantisme noir et mystique tout à la fois.

D'un caractère gothique (metal) très marqué, cet opus réunit tous les éléments qui ont fait la richesse du genre, avant son déclin généralisé dans les années 2000, auquel Silentium ne résistera pas non plus, cédant sa créativité pour le profit... Mais arrêtons là avant d'en fâcher certains...

Ce premier EP est composé de six titres pour une durée de plus de 30 minutes, les longueurs des titres pouvant aller du simple au double.
N'étant sorti que sur cassette et à l'époque où le groupe était encore méconnu, la distribution fut très faible, et il reste de nos jours très difficilement trouvable, dommage !

L'utilisation d'instruments classiques, violons, pianos...; des parties atmosphériques au clavier, les textes en anglais shakespearien, et des thèmes sombres, du romantisme noir du XIXème siècle, jusqu'aux légendes celtiques maintes fois millénaires, ainsi que l'utilisation originale (pour l'époque, ce concept a depuis été très largement repris) d'un mélange de voix féminines angéliques et éthérées, et des voix masculines caverneuses dites de la "Belle et la Bête", auquel s'ajoutent de temps en temps une voix d'homme claire et mélodieuse ; tous ces éléments contribuant au "caractère gothique" dont j'ai parlé précédemment.

Ces éléments "gothic" étant encore magnifiés par la présence d'éléments typiques du doom; guitares, basse et batterie, le fameux chant harsh et les rythmes lents et lourds, même funéraire par moments donnent le caractère "metallique" du disque.

L'album fait un peu penser à un concept, toujours cette histoire, un homme qui a perdu des être chers, sa femme et son enfant, peut-être pendant la guerre évoqué dans Children of Danaan entre autres, et qui est complètement désespéré, lassé de la vie, se lamentant et en voulant à Dieu qu'il tient pour responsable de ces actes.

Le premier titre, Lament, raconte l'histoire d'un homme, de sa tristesse et ses rêves. Il parle à un "enfant de la nuit" de ses espoirs, il en a assez de la vie, en est lassé et veut s'en échapper, par la mort... La suite de ce conte macabre est la titre Ere I Falleth ("quand je tombe"), ainsi que dans Path of Tears ("le chemin des larmes") et Autumn Rain, où il reproche à dieu d'être la cause de ses souffrances. Il se tourne alors vers le diable dans "L'Arrivée d'un Ange Noir", la dernière piste, qui est elle-même un mini-concept sur l'apocalypse découpé en quatre parties.

Mais surtout il y a "Children of Danaan", la troisième piste, le morceaux le plus épique de l'album, une épopée aux accents celtiques, racontant l'histoire de guerriers irlandais (Danaan faisant référence à Dana, une déesse irlandaise, parmi les plus grandes divinités du panthéon celte) partant en guerre, luttant pour leur indépendance (vis-à-vis des Anglo-saxons ?), avec comme meilleure arme leur fierté, leur courage, et leur soif de liberté, d'aventures et de conquêtes, et toujours ce cri de guerre, hurlé ""Macha armagh!"

En conclusion, un très bon disque, dans la veine gothique "old-school" années 90, dans la lignée de Theatre of Tragedy et autre Tristania, souffrant malheureusement d'une production moyenne et surtout d'une faible distribution !

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