Calling the Void

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18/20
Nom du groupe In Crucem Agere
Nom de l'album Calling the Void
Type Album
Date de parution 22 Octobre 2021
Labels Aural Music
Style MusicalBlack Metal
Membres possèdant cet album3

Tracklist

1.
 The Gods Sent No Sign
 07:38
2.
 Fall of the Idols
 06:24
3.
 Calling the Void
 05:41
4.
 A Descent into the Maelstrom
 05:54
5.
 The Bicameral Mind
 06:41
6.
 Eosos Nova
 05:23

Durée totale : 37:41

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In Crucem Agere


Chronique @ fufupue

27 Mars 2023

La beauté du côté obscur, la laideur de la lumière ...

Elle n’est pas sans vous rappeler quelque chose cette pochette? Mais si, cet obscur groupe originaire de Pologne au nom imprononçable … Oui c’est çà... Mgla avec son album "Groza"! (Et quelques autres également mais je ne vais pas en faire l’inventaire ici). Trêve de plaisanterie car, si effectivement il y a similitude concernant l’artwork, le contenu concocté par ce duo autrichien sera totalement différent. Niveau artwork, en tout cas, c’est dans le mille, car ne connaissant pas du tout le groupe autrichien, c’est ce dernier qui, précisément, m’a attiré et amené à écouter ce "Calling the Void".

Les thématiques développées dans l’album relatent des sentiments forts tels que la haine, la misanthropie, la dépression, ce qui m'a conduit à m’interroger sur cette créature à l’aspect diffus faite de noir et de blanc, d’ombre et de lumière qui arbore la pochette. Mais qui est-elle? Sommes-nous face à une vitre ou à un miroir? Est-ce quelqu’un d’autre là, face à moi, ou suis-je ce reflet? Est-ce que je contemple un monstre ou suis-je lui? Ces traces de mains … tente-t-il de m’attraper ou est-ce moi qui veux le saisir? Si c’est un miroir est-ce que je veux en finir avec ce qui m’apparaît comme insupportable … Dans ce paradoxe où le groupe va tenter de nous emmener, de réalité il n’y a plus ; juste cette stressante dualité et les tourments de notre âme qui vont se matérialiser…sommes-nous en danger face à elle ou sommes-nous ce danger?

Je vous propose de vous accompagner dans ce monde, l’espace d’un instant, ensuite, libre à vous d’y pénétrer et de vous laisser imprégner par lui.

La tranquille introduction doomy de « The Gods Sent No Sign », composée de deux guitares, tente de nous masquer autre chose, une 3ème couche de cordes stridentes dans le lointain … à moins que ce ne soient les cris de désespoir de créatures abominablement torturées … La réponse dépend de tout un chacun et va nous faire pénétrer délicatement dans cet univers bichromatique, mais pas que. En effet, dans ce monde pervers où le groupe va tenter de nous attirer, on va vite se rendre compte que définitivement non : tout n’est pas uniquement constitué de blanc et de noir, de bien et de mal, mais d’une multitude de dégradés de gris et de sentiments qui vont enrichir et ''perplexifier'' le propos.

Composés tels les tourments les plus intimes de notre âme, les titres composant l’opus sont mouvants et en perpétuelle recherche d’une nouvelle manière de nous subjuguer et de nous attirer dans ses méandres. Ainsi, les 7.38 minutes que vont durer ce 1er titre pourront être grosso modo découpées en 13 phases! Leads lumineux, fantomatiques ou encore doublés, breaks apaisants, riffs incisifs, riff mélancolique sur tapis de blast … les énumérer tous serait trop long tant les variations sont nombreuses et judicieuses. Vain également, car comment expliquer de manière rationnelle quelque chose qui agit sur vous de manière irrationnelle?

Tel va être l’habile paradoxe que va réussir à créer notre duo dans cet appel au vide, créant une œuvre profonde et cohérente, où les atmosphères et les sentiments ressentis vont sans cesse évoluer au gré des structures, passant d’atmosphères doomy apaisantes à des passages torturés plus appuyés, mid tempi ou blastés. Ces nombreux changements de trajectoire se feront via de multiples artifices comme de douces transitions où la basse, en plus d’être bien audible dans le mix, servira de pilier sordide à ce ténébreux édifice.

L’atmosphère sombre distillée par la guitare rythmique se verra régulièrement contrebalancée par de superbes leads lumineux, très souvent doublés (qui ne sont pas sans rappeler la scène grecque pour leur aspect mélodique), pour rapidement repartir vers une structure torturée à l’aspect labyrinthique. Le travail de composition, le soin apporté pour rendre fluide et logique la succession des plans ainsi que la superposition des couches de guitares aussi différentes que complémentaires, telles l’ombre et la lumière, est tout simplement remarquable et fait montre d’une grande maîtrise.

Tout l’album sera du même acabit, les titres sans cesse en évolution, ralentissant pour que vous vous approchiez ou accélérant pour mieux vous rattraper. Bien que relativement court (38 minutes), je ne cacherai pas qu’il m’aura fallu quelques écoutes pour dompter et apprécier cet opus à sa juste valeur. L’écouter dans de bonnes conditions au casque est l’idéal pour se laisser submerger par cette œuvre aussi ténébreuse qu’enivrante. Jouant habilement avec les codes et une palette de nuances limitée mais pas limitante, c’est une œuvre enivrante et envoûtante dont il vous sera difficile de vous défaire si elle vous aspire dans son monde.

1 Commentaire

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Icare - 30 Mars 2023:

Meric pour cette belle chronique qui donne envie !
Je ne connaissais pas ce groupe, et je vais aller écouter ça de ce pas...

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