Liste des groupes Metal Industriel Gothique Sweet Dead Corpse Cabaret des Ames

Il y a des jours où tout va mal. Des jours où on se demande pourquoi exister, pourquoi continuer cette triste vie au milieu de cette foule. Et puis, on reçoit un étrange cd à chroniquer, et on se retrouve sourire aux lèvres. Grande joie de découvrir des "artistes" encore aujourd'hui, en son sens le plus noble. Car cet étrange duo, couple dans la vie, n'a pas trouvé plus romantique que créer un groupe en commun. Mais pas n'importe quel groupe, car là où toutes cette masse de formation sans originalité ne sait que pondre des albums sans réel fond, Sweet Dead Corpse a compris ce que l'auditeur attendait : quelque chose de travailler, qui dépasse la musique.

Car Cabaret des âmes est bien plus qu'un album, c'est tout un concept artistique. Tout d'abord, il y a une nouvelle, remarquablement écrite ( la chanteuse serait-elle écrivaine?), qui vous retourne les tripes par la puissance de ses mots et la force du scénario : nous suivons les méandres du fantôme d'une petite fille, prisonnière d'un ancien théâtre où elle aurait pu y voir ses jours de gloires. La nouvelle est malsaine, sexuelle, violonte, sublime, romantique, gore,.... entre vomissement et émotion, la palette des sentiments est balayé en un coup de vent, comme une valse dans les tourments humains.
Puis viens ensuite les visuels, remarquablement exécutés qui donnent une profondeur graphique à cet ensemble. Parfois gore, souvent malsain, mais toujours avec une note de poésie et de romantisme (mention spéciale pour Saignement, qui mériterait une exposition).

Mais me direz-vous, qu'en est-il de la musique dans tout celà ? Car après tout, il s'agit bien là d'un album !
Les 12 titres qui enrobent ce Cabaret n'ont pas de mot, pas de description possible.
On commence avec Sweet Dead Corpses, sorte d'hymne au malsain surpuissant, boosté par des riffs entêtant et un duo chant féminin/masculin vraiment sublime. Et puis en plein milieu du morceau, douce jouissance : les ambiances se pausent, on se retrouve en enfer sans comprendre ni pourquoi ni comment. Vous criez à la folie? je cris au génies, à la démence créatrice. Les ambiances sont subtil, malsaine, extrémement bien produite. Le chant masculin est bien maîtrisé et très grave (mesdames, calmez-vous). Mais le plus impressionant reste la voix d'Oxy, d'une profondeur effrayante. Elle danse avec les émotions et la puissance de sa voix en fait une perle rare.
Bref, le premier morceau justifie à lui seul l'album. Mais si je vous disais qu'il s'avére être le moins profond et subtil de l'album ?
On continue avec Why Still Exist?; sorte de balade grandiloquante et décalée, servie par une mélodie au piano faussement joyeuse, et la voix toujours aussi sublime d'Oxy. Le morceau monte en puissance, le piano de plus en plus mélodieux,....on se perd, on s'égare, on a peur mais on se laisse emporter par un album qui décidemment nous bouleversera.
Soul's Circus commence sur une ambiance cirque, avec une voix nous annonçant qu'on va pénétrer dans un manége peu commun. Des bruits de pas, et là : un gros beat indus vient balancer comme une machine un morceau oppressant, déroutant, fascinant qui se termine par une destruction, folie meurtrière, ryhtmes effreinées. Nos sentiments se bousculent, et tout se termine.
Putréfaction est terriblement malsaine. On se sent terriblement mal à l'aise, sur ces ambiances inquiétantes; murmurent légéres blamant des paroles ignobles. Un rythme indus arrivent. Un morceau qui illustre cet album : magistral, planant, déroutant. Un voyage vers le macabre dont on ne ressortira jamais.
Madness Opera arrive, et là, c'est le drame. Pourquoi ? Parce qu'on se rend compte vraiment que nous avons affaire à 2 âmes torturés qui ont composé un album qui marquera les esprits de ceux qui l'écouteront. Mélodie sublime au piano, voix d'opéra complétement folle, avec en fond un chant grégorien énormissime. Un mot pour cet album ? dantesque, gigantesque. D'une originalité infinie, une perle. Quel bonheur que de découvrir des morceaux aussi nouveaux.
Queen of Tree and Children. Pleure. Oui, c'est ce que l'on fait à l'écoute de ce morceau. Est-ce l'instrumentalisation sublime, ou la voix d'une sensibilité rare? Je ne sais pas, comme je ne sais pas pourquoi j'aime cet album. Je suis perdu, je me perds avec cet opus. Je me nois dans leurs esprits torturés, sont-ils encore humains?
Destruction est une des deux interlude de l'album. Complétement barré, elle enchaîne les beat indus surpuissants et les ambiances barrés et décalés; un régale.
Mephisto's Ressurection. Je jouis d'une telle décadance, de me perdre avec eux dans ce voyage. Je suis avec la petite fille, je suis dans ces corps découpés. J'ai peur, mais je ne peux éteindre la chaîne hi-fi. Sortez moi de là, mais je m'y sens si bien.
Cabaret Theater, où comment faire pleurer une deuxième fois l'auditeur. Sublime balade planante, aux ambiances recherchés et subtiles. Décidemment, on aimerait entendre des chanteuses aussi douée plus souvent.
Destruction II s'avére poursuivre là où Destruction s'était arrêter. Faux départ dans une mélodie au piano, le morceau se veut crescendo, de plus en plus puissant et rythmé, une vrai réussite, absolument et complétement barré.
Poupée de verre commence avec une douce mélodie synthétique, suivit par des violons; arrivant ensuite le duo de génie. Murmurent enchainés, violons rythmés. Je ne saurai décrire, je ne sais plus écrire. Il n'y a pas assez de mot pour exprimer un album d'une complexité pareille, d'une profondeur.
A...dieu termine ce voyage d'une bien belle maniére, mélodie accoustique. Le morceau aurait méritait d'être chanté en anglais, le français faisant étrange, mais peu importe. Je ne me sens plus le courage de critiquer un tel pas en avant vers la nouveauté.

Comment conclure ? Cabaret des âmes est un voyage, un rêve où l'on peut quitter ce monde pour partir dans nos propres sentiments les plus enfouis. Des compositions recherchées et originales, un duo de voix sublime, un concept faisant dépasser le simple stade de l'album. Nous avons affaire là à un groupe de génie, des précurseurs musicaux. Cet album s'avère au final un pur chef d'oeuvre, car il s'agit bien là d'une oeuvre qui restera dans les mémoires.


19/20