Maggo Wenzel (
Tristwood) et sa bande s’apprêtent de nouveau à faire des ravages en cette fin d’année 2013. Ces vétérans de l’extrême, bien ancrés dans la scène death metal autrichienne depuis le début des années 90, vont enfin donner un successeur au très remarqué «
Dust » sorti en 2009. « CTRL » montre encore une fois un groupe très attaché aux titres d’albums de 4 lettres et prouve son orientation in
Dustrielle plus flagrante que jamais. En effet, « CTRL » évoque indéniablement le langage informatique et, en plus de cette pochette mécanique, on est sûr de se retrouver avec un concept futuriste. Bonne pioche.
Mastic Scum nous propose sa propre vision de l’évolution technologique et du développement de la société – le besoin de contrôler et l’inévitable effondrement du système…
Ainsi, les Autrichiens décident de ne plus se contenter de leurs influences
Napalm Death. Jusqu’à présent, ils nous avaient habitués à suivre leur traces en introduisant dans leur musique beaucoup plus d’éléments death metal et, avec le temps, quelques touches modernes («
Mind », «
Dust »). Désormais, nous nous retrouvons davantage face à un mélange de
Napalm Death et de
Fear Factory, la faute à la présence plus conséquente d’éléments in
Dustriels. Cela se ressent facilement dans les titres puisque la plupart d’entre eux débutent avec des samples électroniques voire robotiques (« Controlled
Collapse », «
Dehumanized », « Cause and Effect »…). Cela propulse l’auditeur dans le monde des Autrichiens, d’autant plus que la batterie se dote d’un son plus mécanique : elle claque et sonne plus synthétique qu’à l’accoutumer. Les riffs aussi se dotent d’un côté très syncopé et déstructuré, à l’image de leurs influences américaines. On s’éloigne quelque peu du death/grind pour se diriger vers une forme de cyber death/grind…
Il faut croire que l’ombre du dernier «
Dystopia and Disturbia » de
Tristwood a plané sur le processus de composition de ce « CTRL ». Sans être ultra in
Dustriels ou inspirés par le black metal, les morceaux de cet album restent bien brutaux, portés par des blasts beats rouleaux compresseur, des riffs destructeurs comme des mitraillette et un chant incisif tantôt growl tantôt proche du cri porcin. C’est rapide, plutôt bien exécuté et souvent technique histoire de relever ce côté synthétique et inhumain («
Brute-Force-Method », « Hyper-Detection 2.0 »). Sans oublier le mixage très moderne de Tue Madsen (
Illdisposed,
Sick Of It All) qui accentue encore plus cette impression.
On aurait aimé que les samples aient un rôle plus important puisqu’ils ne servent qu’à démarrer les morceaux, sauf sur les très synthétiques et déstructurés « D1S3MB0D1M3NT », « The
Vortex Within » et «
Resurrection ». C’est mécanique à souhait et ponctué de quelques paroles distordues, à l’image de
Fear Factory ou d’autres groupes de cyber metal comme
Deus.Exe ou
Hi-Tech…
La prise de risque est louable et l’espèce de fusion
Napalm Death/
Fear Factory est réussie. Toutefois, malgré un début très brutal death et accrocheur et une fin toute aussi extrême et portée par l’indus, le milieu de l’album souffre de temps morts, ce qui nous fait un peu décrocher. Le petit côté polyrythmique peut légèrement agacer et la technique des riffs saccadés apporte quelques linéarités. Cette orientation musicale pourrait donc être intéressante pour certains, fâcheuse pour d’autres. Par conséquent, ce « CTRL » risquerait bien de diviser…
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