By Honour

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16/20
Nom du groupe Ereb Altor
Nom de l'album By Honour
Type Album
Date de parution 01 Mars 2008
Enregistré à Studio Apocalypse
Style MusicalBlack Viking
Membres possèdant cet album46

Tracklist

1.
 Perennial
 04:39
2.
 Awakening
 08:07
3.
 By Honour
 08:26
4.
 Winter Wonderland
 07:21
5.
 Dark Nymph
 07:03
6.
 Wizard
 10:24
7.
 Ereb Altor
 07:21

Durée totale : 53:21

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Ereb Altor


Chronique @ AlonewithL

29 Juillet 2015

Une demeure dressée pour le dieu scandinave du tonnerre.

Nés d’une même matrice et à l’initiative du duo suédois Mats (Crister Olsson) et Ragnar (Daniel Bryntse), « Ereb Altor » et « Isole » avaient pour origine commune le projet « Forlorn » fondé par ces deux musiciens. « Forlorn » était ce que l’on pouvait appeler un groupe de doom épique, balançant entre « Candlemass », et à soupçons, « Bathory ». Ces deux influences, ces deux affections suédoises, vont être séparées entre 2003 et 2004, peut-être pas de manière très nette cependant. Ainsi, on aura plus ou moins la vision doom d’un côté, avec « Isole », et la vision épique/viking représentée par « Ereb Altor ». Ce dernier est officiellement apparu avant « Isole », mais « Isole » va longtemps figurer en principale formation de Mats et Ragnar, qui avaient produit une simple démo pour « Ereb Altor » en 2003, avant de placer ce projet quelque peu de côté. Quorthon meurt un an plus tard et sa disparition va raisonner longtemps comme un formidable écho, jusqu’à ce que le duo se réintéresse à « Ereb Altor » et veuille lui donner un premier album. « By Honour » voit ainsi le jour en 2008 sous le label I Hate Records, après un enregistrement au studio Apocalypse de Gävle, sous la supervision de Jonas Lindström, alors batteur d’« Isole », qui signera fidèlement par la suite l’ensemble des productions et mixages des deux formations respectives du fameux duo Mats/Ragnar. « By Honour », bâti dans le froid et la glace, est plus qu’une musique bathorienne par excellence, c’est plus qu’un hommage consacré à Quorthon, l’homme et son œuvre. C’est une demeure dressée pour le dieu scandinave du tonnerre.

Au début, pris dans le blizzard, on aurait dit pourtant une prison de glace. « By Honour » ouvre avec l’instrumental intense et frissonnant « Perennial », instant grave heurté par les notes de piano classique fortement appuyées, au comble de l’émotion et d’une grande tristesse. D’une grande sobriété, la musique s’accommode d’un aspect plus mélodique au fur et à mesure de sa descente, puis passée les deux minutes de déroulement, à des airs atmosphériques confortables. Nous nous dégagerons quelque peu de ce monde cristallin pour affronter par la suite « Awakening », pièce d’œuvre qui va combler le plus vorace des convives à la grande table d’Odin. L’entame acoustique laissait préfigurer un hymne majeur. Les riffs chargés d’électricité qui vont foudroyer la piste vont nous le confirmer. Ce serait comme redécouvrir une seconde fois l’album « Blood on Ice » de « Bathory ». Même profondeur, même solennité, mêmes maladresses touchantes et émotives dans le grésillement de guitares produisant ces riffs patauds et lourds, dans ce chant et dans ces chœurs aussi.

Le morceau « Awakening », mais aussi « Winter Wonderland » sont ici des versions réarrangées de celles figurants sur la démo de 2003. On les retient, notamment, car on y découvre quelques traces de doom metal. La fin de « Awakening » est très portée sur « Candlemass ». Les riffs grippés et intimidants de l’entame de « Winter Wonderland » indique également cette présente. Sa suite est par contre beaucoup plus contemplative, bien que la rythmique reste particulièrement lourde et encaissée. Un brin plus corrosif et mécanique que le « Bathory » viking que l’on connait déjà. L’instrumental qui boucle l’album, à savoir le dénommé « Ereb Altor », ressasse lui aussi du doom metal, mais en mode atmosphérique. D’une grande fragilité si on en croit les pas hésitants de ses trois premières minutes. Le tonnerre arrivera à la charge, écrasant le roc, grondant, tourmentant les cieux, labourant la terre, rendant l’instant obsédant, poignant. Les guitares et la batterie y déploient lentement toutes leurs forces dans cette sorte de requiem épique.

Pourtant, le titre éponyme « By Honour » nous avait accoutumé à ces soubresauts. Le morceau en question embrasse cependant un ton neutre, bien représenté par son rythme froid, régulier, implacable. Le chant y est légèrement en retrait, légèrement planant. Toutefois, une coupure se produira sèchement, comme si le titre en devenait écourté. Un moment de doute, des coups claquants, puis vient un éblouissant solo de guitare. Epreuve rare dans l’opus. On prend ensuite paresseusement le fil que l’on avait perdu. « Wizard » est lui aussi conçu à partir d’un riffing lourd, constant, par à-coups. Il y aurait néanmoins une plus forte dimension épique, une magie palpable qui rend la découverte du titre complétement immersif et fascinant, même si le ton se durcit sur la fin de piste et donne quelques riffs salvés, mitraillés. « Ereb Altor » va quelque peu innové sur son « Dark Nymph », usant d’un aspect mystique, et parfois même d’airs orientaux. On revient toujours à l’essence bathorienne, à ces constructions lourdes et pataudes. Il y aurait une forme d’oppression et de noirceur dans l’air, en plus d’être saisissant et énigmatique. Là encore, l’influence du doom metal va ressortir.

L’orage passé. La colère divine n’est plus. Le calme retombe d’un coup. « Ereb Altor » ne pratique pourtant pas un art violent par nature. Rien que du pagan metal old school associé à quelques restes de doom metal. S’il fallait en effet résumer « Ereb Altor » et ce premier opus, précisément, on pourrait dire qu’il s’agit d’un Quorthon post-1988 avec un peu de Leif Edling dedans. Pas de quoi rendre la chose déroutante, au contraire, on reste bien ancré en terres suédoises sur des valeurs certaines. Bien que continuant à privilégier « Isole », « Ereb Altor » continuera paisiblement son chemin, fermement imprégné de l’héritage de « Bathory » et de l’esprit des ancêtres vikings. Peut-être pas à la lumière du grand jour et un peu éloigné des grandes ferveurs qu’il aurait été en droit d’escompter. Il serait injuste de traiter « By Honour » de simple copie. Sculpté à même la glace, le volume s’impose comme une œuvre d’art. Pas une œuvre éphémère pour autant. Il maintient un froid venu des jours anciens, un froid dévastateur et magique. Un temple de cristal à l’épreuve des climats et du temps, fait pour le divin.

17/20

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