«
Gore Baby
Gore » avait déjà commencé à lancer l'idée. Moins de bourrinages électro et plus de véritables chansons, pour le coup,
Punish Yourself avait choisi une voie très différente de celle entamée par l'orgasmique « Sexplosive
Locomotive ». Progressivement est venu l'idée au groupe de faire autre chose, quitte à déplaire à des fans désireux de voir
Punish Yourself plus souvent sur le devant de la scène. Désireux de s'essayer à autre chose, voilà comment est né
1969 Was Fine.
Ah les années 60… Une décennie charnière dans l’histoire, et avec tout ce qui est arrivé à nos parents et grands-parents dans ces années-là, ça devait être pas mal. C’est sur cette base que part
1969 Was Fine, au travers d’une musique totalement indéfinissable, mélange d’un bon vieux Garage-Rock, de bon
Free-Jazz bien pêchu, de Punk vraiment pas content, d’un peu d’électro pour rester dans le ton et d’une bonne dose de relents psychédéliques à en devenir fou. Une musique sous LSD, ni plus ni moins. Le tout bien accompagné d’un … Saxophone !
Vx, Miss Z et Pierlox jettent les pots de peinture et apparaissent « à nu ». Le son ici est bien plus Rock, plus brut, moins de fioriture due à l'électronique et cela se ressent dès les premiers instants de « Vietnamsexbomb », on sent que ça va bouger. Le son sature, l'ensemble est extrêmement pêchu et énergique. On retrouve le chant typique et complètement fou Vx accompagné de la voix si caractéristique de Miss Z. On ne retiendra pas la batterie, au même niveau que
Punish Yourself, à savoir : aucune variation dans les morceaux, très fixe, très linéaire, mais elle a bien le mérite d'imposer un mur rythmique. « Living in the City » voit la basse dominer l'ensemble avec force, accompagnant idéalement le chant lancinant et « shooté » des vocalistes. Les guitares, bien que fixe, imposent un ensemble très massif qui fait vraiment du bien. Avec «
Bloodstone », on a affaire à du pur
Hard-Rock, des samples mimant ainsi des claquements de mains, un chant suffisamment varié et transcendant avec en fond les hurlements de Miss Z sur les refrains. C'est Rock, ça sent le bon carbu, ça tâche. C'est sacrément bon et c'est tout ce qui compte ! Le break de la mi-chanson ne peut que laisser présager l'explosion à venir ! Et comment ne pas mentionner la claque de «
Altamont Baby » (qui mentionne un regrettable évènement lors d’un concert des Rolling Stones…), entre cette introduction imposant un mur de guitare à laquelle répond un saxophone purement et simplement saturé et schizophrénique. Le chant de Vx est parfait dans sa dépravation, imposant un mal-être incroyablement puissant. C'est incroyablement bon, notamment sur les explosions des refrains et surtout sur ce finale, remplie de violence et de crasse.
La patte
Punish Yourself ressort à de nombreux endroits toutefois, voulu ou non, cela casse la cohérence des morceaux et fait parfois ressortir le tout comme une sorte de best of. « Doctor
Doom » d'ailleurs, qui clôture cet album. Les puristes du groupe Toulousain ne manqueront pas de remarquer qu'un titre du même nom clôture «
Gore Baby
Gore ». Voulu certainement et même si le son est différent, plus « calme », mais tout aussi électronique, en gardant une orientation assez perverse sur le fond, on a quand même l'impression de manger du très réchauffer. « À Psychosnake » établi quelque rapprochement avec
Punish Yourself également, on pourrait remplacer la guitare par la touche électro typique du groupe pour se retrouver avec un titre de la même trempe qu'un « Sexplosive
Locomotive ».
Plus massif peut-être par contre. «
La Muerte Hôtel » impose un rythme également typiquement
Punish Yourself, à savoir lourd, sale, avec un côté écrasant et une tonalité de voix très sombre et crasseuse. Miss Z continu dans sa lancé à proposer son chant dépravé et complètement tordu, mais tellement génial.
Le saxophone agit comme un instrument principal de l'album. Il est joué d'une manière anticonformiste, à base de saturations et de sonorités assourdissantes qui vous péteront les tympans à n'en pas douter. Il suffit d'écouter « Freewheelin' » dont il est l'instrument principal pour se faire une idée précise. Sur «
Spiders 375 Necromancers », il joue souvent sur les mêmes rythmes que les instruments à cordes, donnant ainsi un côté énormément plus torturé à la musique et totalement jouissif pour qui aime la crasse typique des Toulousains.
Musicalement parlant, le disque ne se démarque pas pour des compositions incroyables car les guitares varient rarement les riffs, la batterie est linéaire sur quasiment tous les morceaux, la basse, très bien mise en avant d'ailleurs, et par moment assourdissante. Reste que le saxo est impressionnant. Ce qu'il faut noter aussi, c'est que la plupart des morceaux sont à rallonges (dans les 5-6 minutes), c'est dû en grande partie pour la plupart aux intro et aux conclusions sur fond de sample mimant toutes sortes de son (discours, bruitages en tous genres, sonorité dérangeante...). Alors oui, ça contribue grandement à l'aspect punk et volontairement anarchique du groupe, mais pour un auditeur, la présence de ces longs moments où, disons-le, il ne se passe rien peut être un frein à une écoute attentive. C'est bien trop long...
Du côté de la prod, c'est du
Punish Yourself, à savoir sale sans être trop crade. Que ça plaise ou non, c'est l'identité propre du groupe de toujours nous proposer cette forme de son et ça contribue grandement à l'aspect dépravé de ce premier opus. «
But 666 Is Alright » est un bon album, mais il risque surtout de plaire aux fans de
Punish Yourself en premier lieu, dû à leur relative proximité. Maintenant, il est important de savoir si ce side-project va pouvoir perdurer et comment, est-ce que le groupe va se donner les moyens de repousser un peu plus loin les barrières de
Punish Yourself ? Wait and see, comme on dit si bien. Mais
1969 Was Fine a tout pour se différencier de son faux jumeau.
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