L'Amérique du sud et l'Espagne sont deux contrées au passé étroitement lié. Pour des raisons historiques évidentes, ces deux états partagent, en effet, de nombreux points communs. Une histoire conjointe engendrant forcément des cultures, des habitudes et des oeuvres conjointes, il n'est alors pas étonnant que l'expression artistique de l'Argentin David
Aguirre, multi instrumentiste totalement méconnu sur le continent européen, soit très ancré dans cette tradition hispanique d'un
Power Metal proche de
Red Wine,
Avalanch ou encore
Ankhara. Une musique dans laquelle, il y aura donc quelques-uns des stigmates les plus notoires de ce sens de la mélodie propre aux hispaniques. Mais aussi, et surtout, de cette vivacité directe et sans fioritures si chères à nos amis Allemands. Pour simplifier à l'extrême, disons qu'Arkjé se situe quelques parts entre Shadows off Steel et
Helloween.
Soulignons également que cette formation partage aussi avec ces groupes ibériques évoqués précédemment, le fait de chanter dans cette langue castillane, elle aussi, commune aux deux terres.
Fort de ces desseins, l'artisan natif de Perico, seul maître à bord de ce Arkjé, sort donc son premier album intitulé
Buscando Horizontes en 2005.
Disposant de talents de composition, et de moyens, apparemment, modeste, il ne démérite pourtant pas. Rien ici ne sera donc véritablement de nature à époustoufler un auditeur aguerri à ce genre d'exercice. Et ce même si ce disque débordera d'une certaine naïveté artistique assez caricaturale qui restera cependant touchante. Elle sera exprimée à travers la simplicité de certains plans, de certaines mélodies ou de certains refrains qui, loin de l'aura et de l'efficacité des plus illustres du genre, aura du charme. Pour peu bien sûr que l'auditeur indulgent ne soit pas effrayé par l'aspect très primitif de ce produit.
Il serait également totalement superflu d'insister sur le fait que, tout comme le propos de cet opus, la production dont il est affublé est très candide, sommaire et abrupte. Elle participe cependant à renforcer ce sentiment de sincérité émouvante émanant de ce plaidoyer pour lequel on se surprend parfois à se prendre d'affection.
Une autre explication de ce trouble réside peut-être aussi dans le fait que bien que David
Aguirre ne soit pas Kai Hansen, André Matos ou Lucas Turilli, loin s'en faut, il sera, lui aussi, à sa mesure, capable de composer des airs susceptibles d'accaparer subrepticement nos esprits (Aliento de Victoria,
Buscando Horizontes, Mi Tributo...).
Evoquons donc, afin de clore le pamphlet concernant cet opus, sur le sujet, ô combien délicat, des chants. Très symptomatiques de ceux usités sur ces terres lusitaniennes, ils seront, sans aucun doute, le point d'orgue des discordes opposant les divers amateurs et détracteurs de ce genre de prestations. Il est évident, en effet, que cette forme d'expression vocale aux aigus particulier ne siéra pas à tous.
Quoi qu'il en soit, Buscando Horizonte, premier album d'Arkjé, est un disque honorable qui sans véritablement bousculer qui que ce soit, ni quoi que ce soit qui plus est, aura, à minima, l'avantage d'être l'expression d'une intégrité concrète. Ce qui est loin d'être toujours le cas.
Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire