Si ces derniers temps la scène thrash metal se montre on ne peut plus prolifique, on ne peut pas dire en revanche qu’elle offre un visage très diversifié, la plupart des groupes “revival” se contentant souvent d’excaver quelques vieux riffs resservis à la sauce 2000, une p’tite prod’ vintage au coin des manettes, et ce, malgré la passion suintante de ses acteurs et la volonté inébranlable (et toute louable) de faire revivre une époque dorée. En parallèle, certains présentent une alternative plus brutale. Tel est le cas de
Devastator.
Fondé en 2001 en Californie autour de Tyler Saterlee et Derek Bean et initialement nommé Atrosity, le groupe prend sa dénomination actuelle en 2006 et se fait remarquer localement à l’aide de sa première démo, Fuck Everything, vendue directement dans la rue, gardant un peu par la même l’esprit “tape trading” des eighties. Le groupe va ainsi jusqu’à assurer les premières parties d’
Overkill et
Kreator pendant le Wrecking Roseville Tour, asseyant davantage sa réputation sur une scène thrash en pleine effervescence.
Après deux ep (Crush and
Kill 2006 et Slaughtered like Pigs 2007) un rapide passage chez A.T.A et d’innombrables dates, ravageant l’Amérique, du Canada à l’Oregon en passant par Washington,
Devastator stabilise son line up et entre courant 2008 au
Trident Studios de Martinez (Californie) sous la houlette de Juan Urteaga (qui avait déjà travaillé entre autres pour
Sadus) pour les sessions de
Burn the Beast, ré-enregistrement pour la plupart de titres triés sur le volet des ep précédents.
Dès la traxtitle,
Burn the Beast, le groupe met en place un thrash sulfureux, croisement entre
Slayer et
Morbid Saint, mais plus recherché que ce dernier, déployant des structures à plusieurs tiroirs et sur un riffing technique mais conservant toutefois une agressivité certaine. De plus, le timbre extrêmement malfaisant et torturé de Tyler Saterlee rappelle inévitablement celui de Pat Lind (
Morbid Saint), se plaçant ainsi d’emblée parmi les chanteurs qui sortent du lot dans la pléiade de jeunes groupes thrash metal qui sévit actuellement aux USA.
Ceci étant, les américains ont parfois tendance à placer une multitude de plans décoratifs, perdant du coup en spontanéité pure, à l'image de The
Devil's Mark ou Slaughtered Like Pigs avec leurs passages à rallonges, et March Of
The Wicked et son riff d’intro sentent beaucoup trop Raining
Blood (
Slayer) pour que le groupe ne s’en soit pas inspiré, témoignant de fait des débuts plus hasardeux et impersonnels des américains.
Combinant allègrement technicité, brutalité et mélodies lucifériennes, le tout dans un parfum satanique exquis,
Burn the Beast s'avère un ep intéressant en dépit de morceaux parfois un tantinet trop longs et fouillés.
A noter que le groupe se nomme depuis 2011
Blessed Curse.
Ceci étant, je ne connais pas du tout cet EP (mais qui le connait à part toi!!!!), exceptée la vidéo postée au bas de ta chro. Et ça évoque fortement Slayer non?
Ah la veste à patchs avec Motorhead, Dio, Exodus, Maiden,Judas, ... Je me suis revu il y a 25 ans!
Merci pour la séquence émotion
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