Souvent synonyme de ringardise durant les années 90, le thrashmetal revient en force depuis quelques années, sous l’impulsion de groupes tels que
Testament,
Kreator,
Exodus ou
Death Angel, mixant leurs accents traditionnels avec une approche très moderne. Parallèlement, de jeunes formations émergent, avec plus ou moins de brio, ses meilleurs représentants étant actuellement
Municipal Waste,
Merciless Death ou
Dekapitator.
Fondé à Philadelphie autour de Ryan Moll et Matt Moore (
Divine Rapture,
XXX Maniac),
Rumpelstiltskin Grinder fait ainsi partie de cette jeune génération talentueuse, délivrant un thrash inventif, aux colorations rétro exquises, à mi chemin entre les premiers missiles deathrash de
Demolition Hammer et les dernières bombes thrash de
Kreator, ajoutant quelques touches subtiles de crossover. Rapidement remarqué par la célèbre écurie Relapse Records, spécialiste des groupes à forte personnalité, le quintette rentre ainsi au Nightsky Studios sous la coupe de Ron Vento, débouchant sur la sortie de
Buried in the Front Yard en octobre 2005.
Mike Hrubovcak (
Vile,
Monstrosity) dote en outre l'album d’un design complet et soigné, mettant en scène un Rumpelstiltskin (nain de jardin) aux intentions peu louables, ou encore les membres du groupe jouant joyeusement au basket avec une tête de mort. L’humour gras et second degré compose ainsi le quotidien de RG, affichant une bonhommie certaine, mais maîtrisant parallèlement son thrashmetal à la perfection.
Bénéficiant d’un mixage cristallin, le couple Patrick Battaglia & Shawn Riley distribue ainsi des rythmiques précises, servant les riffs entrainants du tandem Matt / Ryan et les vocaux tendrement arrachés d’
Eli Shaika. En outre, loin de toute linéarité, RG foisonne d’idées pour rendre son thrash riche en rebondissements, débordant sur de nombreuses parties fines en lead, d’accélérations vicieuses, ou d’acoustiques entrainantes, à l’image des excellents Merman Met Todd
Wilson, Unleash The Troll ou
Ode To Tanks, à écouter en boucle avec un plaisir non dissimulé.
Avec humour et sans prétention, RG régale ainsi les tympans avec son thrash moelleux et efficace, aux accents old school délicieux, montrant tout le sérieux de la menace de leur nain de jardin. Injustement passé inaperçu à sa sortie,
Buried in the Front Yard vaut pourtant largement le détour, à l’instar des derniers efforts de
Dekapitator et
Municipal Waste. Attention toutefois, car au fil des écoutes, l’album se transforme en un véritable chewing gum, ce vilain truc au goût délicat qui, une fois sorti de son emballage, risque de vous coller aux pattes pendant un sacré moment.
Fabien.
Fabien.
Fabien.
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