Outre quelques signatures remarquables ayant lancé des combos réputés tels que
Cianide ou
Broken Hope, ou encore quelques licences notables comme celle acquise au label mexicain Avandaza Metalica pour l’édition CD de l’intraitable Spectrum of Death des thrashers de
Morbid Saint, les sorties de l’écurie Grindcore International sont restées assez anecdotiques. L’une ces des productions passée relativement inaperçue concerne l’album
Burial at Sea du mexicain
Transmetal paru en 1992.
Ce groupe originaire de la capitale Mexico n’en est toutefois pas à son coup d’essai, figurant au contraire parmi les précurseurs du thrashdeath de son pays. La fondation du quatuor remonte en effet à 1987 autour des frères Javier, Lorenzo et Juan Partida, respectivement batteur, bassiste et guitariste.
Transmetal enchaine rapidement trois albums entre 1988 et 1991, tous parus confidentiellement sur des labels nationaux et chantés en langue espagnole natale, avant de s’essayer à l’exportation en sortant son quatrième disque en anglais, sous la bannière de l’écurie nord américaine.
Burial at Sea ne représente toutefois pas vraiment le quatrième effort de
Transmetal, s’agissant en fait de la traduction anglaise de son second disque
Sepelio en el Mar initialement paru en 1990 chez Avandaza Metalica. L’album bénéficie pour l’heure d’une nouvelle illustration du naufrage du
Titanic, ainsi que des lignes vocales d’Alberto Pimentel intégralement réenregistrées en anglais pour l’occasion, avec un accent espagnol valant honnêtement le détour.
En cette année 1992, à l’image des tee-shirts et stickers de
Messiah et
Napalm Death fièrement arborés,
Transmetal montre une forte attirance vers les sphères plus extrêmes du deathmetal, bien que ses moyens relativement limités et son manque de technique le confinent encore volontiers du côté d’un thrashmetal basique. Au delà du son de batterie privé de profondeur et des guitares sans grande lourdeur, la faute à un enregistrement trahissant un manque d'expérience et de moyens, le chant d’Alberto Pimentel masque également ses faiblesses derrière une réverbération censée lui apporter une dimension plus gutturale.
La qualité intrinsèque des compositions de
Transmetal reste en outre insuffisante pour faire la différence, depuis la majorité des riffs et soli relativement simples jusqu’à des articulations assez sommaires. Sans renverser,
Burial at Sea réserve toutefois de bonnes surprises, pour citer les soli fougueux et le ralentissement judicieux de Wishing a
Funeral, les accélérations bienvenues de The Call of Death, les longues plages instrumentales d’Atrocious
Obscurity, ou encore le bon début de
Profaner aux riffs et palm muting carrés et inspirés.
Naviguant entre thrash et deathmetal, dans des eaux toujours moins profondes que la carcasse du
Titanic,
Burial at Sea reste une oeuvre sincère de
Transmetal, qui déborde de toute part de cette profonde envie de jouer. Toutefois, si l’effort aurait été plus encourageant durant les années 80, la sanction reste d’autant plus lourde en 1992, à une époque où tant de choses ont si bien été dites et écrites en metal extrême. Au Mexique notamment, l’album deathrash Wicked Reich de
Leprosy s’avère déjà plus convaincant, sans compter le bon
Blackened Images de
Mortuary d’une lourdeur toute particulière, ou encore le redoutable Gloomy
Reflections of Our Hidden Sorrows de
Cenotaph d’une densité remarquable, tous parus sensiblement à la même période.
Fabien.
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